Maploup, un outil de suivi des attaques lupines

Cette année, l'Adem (association départementale de l'économie montagnarde) de la Drôme n'a pu tenir son assemblée générale à la date prévue (en avril) en raison du confinement Covid-19. Alors, elle l'a couplée à sa rencontre annuelle sur l'alpage de Serre de Montué (commune de Bouvante) le 10 septembre, comme l'a dit son président Philippe Cahn en ouverture de cette journée, accueillie par le groupement pastoral (GP) de Serre de Montué. Parmi les sujets abordés, la plateforme Maploup.
« L'outil Maploup est salué par tous comme une grande réussite, confie le président de l'Adem de la Drôme. Il est développé dans le cadre d'une collaboration au sein du Réseau pastoral Auvergne-Rhône-Alpes avec l'Union pour la sauvegarde des activités pastorales et rurales (USAPR). Sa réalisation technique est assurée par l'Inrae de Grenoble. Il est alimenté avec des données fournies par les services de l'État. Et la Région apporte son soutien financier. Connaître le contexte de prédation lupine sur les troupeaux domestiques, tel est l'objectif de la plateforme web Maploup. Elle se déploie en deux volets nommés « Map » (carte en ligne et système d'alerte) et « atlas » (historique de la prédation à différentes échelles).
Un système d'alerte automatique
Map, c'est la connaissance des attaques en temps quasi réel, à partir des informations fournies au moment des demandes de constat de prédation. « Il s'agit des suspicions d'attaques transmises par les DDT », précise Fabien Candy, technicien à l'Adem de la Drôme. Elles sont renseignées sur une carte en ligne interactive. Celle-ci est couplée à un système d'alerte automatique : lorsqu'il y a une suspicion d'attaque, un SMS ou un mail est envoyé aux contacts inscrits dans un rayon de dix kilomètres autour de l'alpage, la commune, l'intercommunalité ou le PPT pour le ou lesquels ils se sont inscrits. Ce système d'alerte (gratuit) est destiné aux éleveurs, bergers, élus, agents de développement et personnels de l'administration.
Ce dispositif a d'abord été testé sur le massif de Belledonne en 2017 par les services pastoraux de l'Isère et de la Savoie. En place dans la Drôme, l'Isère et la Savoie et amélioré depuis ses débuts, il a été étendu à la Haute-Savoie voici deux mois et le sera prochainement aux Alpes-de-Haute-Provence ainsi qu'au Var. En tout sur les quatre départements où il est actif, 720 contacts sont déjà inscrits : 460 éleveurs, 60 bergers, 120 élus, 50 agents de développement et 30 personnels de l'administration. Et 18 500 SMS ainsi que 5 600 mails ont été envoyés depuis 2019. En Drôme, ils sont 200.
Un « atlas » de la prédation
L'idée de l'autre volet de Maploup, « atlas », est d'explorer les données historiques officielles de la prédation depuis 2009. « Ce volet est né d'un premier travail d'analyse de l'évolution de la prédation réalisé par l'Adem de la Drôme, puis repris à une échelle régionale par le Réseau pastoral Aura, indique Fabien Candy. Les données consolidées, fournies par l'Etat (base de données Géoloup), sont valorisées pour donner une approche "à la carte" à différentes échelles (communes, intercommunalités, départements, territoires pastoraux...). Elles seront mises à jour chaque fin d'années. »