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RÉCOLTE

Kiwis sous serre : de bonnes surprises après un été caniculaire

À l’EARL de Guerivel, la récolte des kiwis Dori sous serre photovoltaïque a démarré le 26 septembre. L’occasion d’interroger Augustin Aguilar sur le comportement de cette variété sous serre après un été caniculaire. 

Kiwis sous serre : de bonnes surprises après un été caniculaire
Augustin Aguilar s’estime agréablement surpris par le comportement des kiwis Dori sous serre en situation d’été caniculaire. ©AD26-S.S.

Depuis qu’il a planté il y a cinq ans, avec son associé Bernard Vossier, deux hectares de kiwis jaunes (variétés Dori) sous serre photovoltaïque à Saulce-sur-Rhône, Augustin Aguilar le reconnaît : il essuie les plâtres quant à ce mode de production. Face à un été caniculaire comme il n’en avait pas connu depuis la plantation, se posait légitimement la question de savoir comment les actinidiers allaient réagir sous serre. « Je suis agréablement surpris, annonce le producteur. Le comportement végétal suite aux fortes températures a été bon, voire très bon. À l’intérieur du verger, en plein été, nous avons même enregistré des températures légèrement inférieures à celles en extérieur. »

Côté irrigation, il estime ne pas avoir arrosé davantage qu’en 2021. « Le débourrement sous serre en kiwi jaune a lieu dès la mi-mars. Nous attaquons donc la ferti-irrigation tôt. Mais au final les quantités d’eau utilisées sous serre pour la saison restent inférieures d’environ un tiers à celles d’une conduite en extérieur », confirme le producteur.

Rendement pénalisé par l’alternance

Cette année, Augustin Aguilar a lancé la récolte des kiwis jaunes le 26 septembre. Il s’attend à un rendement de 15 tonnes /ha contre 22 en 2021. Un écart qu’il impute au phénomène d’alternance de l’espèce et non à la canicule.

Avec cinq années de recul sur ce verger sous serre, il livre un bilan positif. « Le kiwi jaune est très bien valorisé par rapport au kiwi classique. C’est une variété que nous ne pourrions de toute façon pas imaginer produire en extérieur [du fait de sa sensibilité à la bactérie PSA, ndlr]. Les serres apportent un certain confort à la plante, vis-à-vis du vent, des intempéries… » En revanche, il reconnaît que ce mode de production présente des inconvénients, tant sur la sensibilité au botrytis à la floraison - « un problème que nous avons réussi à régler », signale Augustin Aguilar - que sur les questions de désherbage. Jusqu’à ce que les actinidiers prennent le dessus, soit après la troisième année, le nombre de passages reste important pour maîtriser l’enherbement du rang.

Première récolte en kiwis à chair rouge

Cette année, l’EARL de Guerivel attaquera aussi sa première récolte en kiwis rouges Red Gold. Un verger implanté en 2020 sous une seconde serre photovoltaïque de 2 ha, construite en 2019. « Nous devrions démarrer fin octobre. Nous espérons 5 à 6 tonnes à l’hectare pour cette première année », annonce Augustin Aguilar. Mais il insiste, « en kiwi jaune comme en rouge, nous avons encore peu de recul. Nous apprenons en avançant et il reste des points à régler notamment sur la taille ou la fertilisation dans les conditions très poussantes de la serre ». Quoi qu’il en soit, le producteur a acquis une certitude de son expérience : « Le kiwi sous serre nécessite un suivi permanent. Il doit être considéré comme un atelier à part entière de l’exploitation. Celui qui souhaite se lancer dans cette production devra vraiment se spécialiser. »

Sophie Sabot