Crise du bio : comment de grands groupes encouragent la déconversion

Dans les filières bio en crise, des acteurs de poids confirment qu'ils encouragent depuis plusieurs mois des producteurs bio à retourner vers le conventionnel.

Dans les filières bio en crise, des acteurs de poids confirment à Agra presse qu'ils encouragent depuis plusieurs mois des producteurs bio à retourner vers le conventionnel, afin «d'alléger les marchés et de protéger l'existant», résume Jérôme Caillé, président de la commission bio de la Coopération agricole (lire notre enquête complète).

En volailles de chair, chez Bodin (Terrena), «nous avons mis en juillet 2022 de l’argent de notre caisse de risque sur la table pour proposer à une vingtaine de producteurs de repasser en label», confie Jérôme Caillé, également secrétaire du comité des éleveurs de la SA.

Au sein de Lactalis aussi, depuis six mois, «nous ouvrons la porte dans les OP à ceux qui se poseraient la question de retourner vers le conventionnel», confirme Fabien Choiseau, directeur approvisionnement lait du groupe. Moins d’une dizaine de producteurs auraient accepté la double promesse : non-application des pénalités des contrats et aucun remboursement demandé des aides accordées par l’entreprise pour la conversion.

De même au sein du Gouessant, en œuf bio, «20 à 25% de la production bio a été rebasculée en plein air entre 2021 et 2022», illustre Patrice Sort, responsable du négoce œuf. Un système temporaire avait été mis en place en 2021, avec un rachat d’œuf produit en label au prix du bio, avant de passer à la déconversion complète face à l’évolution du marché.

En porc également, Jacques Bourgeais, directeur de la Cavac, a confirmé lors d’un point presse le 15 décembre que sa coopérative accompagne «les agriculteurs impliqués dans la production porcine bio vers d’autres activités». (Agra, avec correspondance de Tanguy Dhelin)