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Senura : de nouveaux projets d’étude

A l’occasion d’un conseil d’administration le 19 janvier dernier, la station de recherche iséroise Senura a fait un point sur l’activité de l’année écoulée.

Senura : de nouveaux projets d’étude

L’année 2020 a été marquée pour tous par des contraintes sanitaires inédites mais l’activité de la Senura, à Chatte, a été assurée. La récolte de noix est en baisse de 25 % par rapport à 2019 (pour rappel, en 2019 les noyers de la station n’avaient pas été impactés par les incidents climatiques), avec une proportion de sous-calibres approchant les 30 % dans les variétés AOP.

Les projets déposés pour 2021

Une présentation synthétique des projets sur lesquels la station pourrait travailler à partir de 2021 a été faite. Sous réserve d’acceptation par les différents financeurs visés, la Senura et ses partenaires pourraient notamment axer ses missions sur des problématiques liées à la ressource en eau et au changement climatique, l’approfondissement des connaissances des ravageurs et pathogènes du noyer ou encore l’impact du pâturage d’animaux d’élevage dans les noyeraies.

Nouvelles plantations

Le conseil d’administration a été l’occasion de faire le point sur l’évolution du parcellaire de la Senura avec la plantation en 2020 d’une collection de huit variétés de noisetiers conduite en conventionnel et en AB ainsi que d’une parcelle de production conduite en AB. Cette collection sera complétée par les mêmes variétés greffées sur Dundee. En 2020, la collection d’amandiers plantée en 2019 avait également été complétée par des variétés espagnoles. Malheureusement, la présence de l’ECA (enroulement chlorotique de l’abricotier), maladie de quarantaine provoquée par un phytoplasme touchant tous les prunus, remet en cause la poursuite des essais sur cette espèce à la Senura. Enfin, des variétés de noyers hybrides développées par l’Inrae devraient venir compléter le parcellaire de la Senura en 2021.

Matériel végétal

La Senura a porté de 2018 à 2020 un projet financé par FranceAgriMer qui avait pour objectif la finalisation de l’évaluation du matériel végétal sur deux grandes thématiques :
- variétés déjà inscrites (ferbel, ferouette, feradam, serr, ferjean et fernor) ;
- arbres autoracinés.
Les résultats seront synthétisés dans des fiches techniques mises à disposition des producteurs courant 2021.

Bas intrants

Dans le cadre du contrat de rivière Sud-Grésivaudan, la Senura a été maître d’œuvre de 2015 à 2020 de la fiche action « gestion des intrants en vergers de noyer ». Cinq parcelles ont été séparées en deux, l’une conduite comme le producteur avait l’habitude et l’autre selon une conduite bas intrants décidée en concertation entre le producteur et la Senura. En cinq ans, sur quatre des cinq parcelles, il a été possible de réduire les traitements phytosanitaires (1 à 3 traitements en moins) sans impact significatif sur l’état sanitaire des parcelles ou les rendements. En revanche, la réduction trop importante des apports azotés sur une jeune parcelle de parisienne (plantation 2006) a provoqué une chute des rendements durant deux ans. Lors de la réunion, il a été décidé de présenter ces résultats dans le cadre d’une journée consacrée à l’évolution de l’utilisation des produits phytosanitaires en vergers de noyer dès que les conditions sanitaires le permettront.

 

Ravageurs

Ravageurs

Deux projets sont en dernières années d’étude 

- Carpocapse et autres ravageurs  
Les études réalisées essayent de comprendre ce qui se passe sur des parcelles en échec dans la lutte contre le carpocapse. Des solutions de pose de la confusion sexuelle par des drones sont également étudiées.
Une étude porte aussi sur la connaissance d’un insecte émergent : Ectomyéloïs ceratoniae.
- Lichen 
Ce projet mené en partenariat avec les expérimentateurs de la châtaigne et de la noix du Sud-Ouest porte sur l’étude de différentes solutions de lutte alternatives en vergers de noyers contre le carpocapse. La piste des parasitoïdes est explorée.

Deux projets seront conduits de 2021 à 2023 :
- Carpo’TIS
Financé par FranceAgriMer, il va permettre l’étude de la faisabilité technique et économique en vergers de noyers de la gestion du carpocapse via des insectes stériles. L’étude portera sur l’évolution de la biodiversité et l’approche de la communication sur cette nouvelle technique. Différents acteurs interviennent dans ce projet : le CTIFL, la Senura et l’Inrae.
- Sémio Mouche 
Ce projet financé via la Région Auvergne-Rhône-Alpes, va permettre d’étudier finement les relations entre la mouche et le fruit ainsi que la mouche dans sa relation d’accouplement. Ces études sur les odeurs qui attirent devraient permettre de proposer des méthodes de lutte de biocontrôle : piégeage massif, push pull, confusion sexuelle…
Ces travaux sont menés en partenariat avec le CTIFL et l’Université de Gembloux (Belgique). Une personne sera recrutée pour suivre spécifiquement ce projet.