Colère agricole
Les agriculteurs bloquent plusieurs centrales d'achat de la grande distribution
De nouvelles mobilisations agricoles sont en cours un peu partout en France. En Auvergne-Rhône-Alpes, à l'appel de la FRSEA et de JA, plusieurs centrales d'achat sont bloquées par des agriculteurs qui pressent le Gouvernement d'agir avant l'ouverture du Salon de l'agriculture ce samedi à Paris et la viste du chef de l'État. Dans le collimateur des manifestants, les centrales d'achat des enseignes de la grande distribution après que les contrôles de la DGCCRF (répression des fraudes) ont montré des non-respects en matière de l'origine des produits, entre autres. Les syndicats demandent au Gouvernement qu'il fasse appliquer la loi Égalim, ceci afin d'améliorer les rémunérations des exploitants agricoles.
FDSEA et JA Drôme à Saint-Quentin-Fallavier
Dans notre région, cinq centrales d'achat sont bloquées ou vont l'être dans les prochaines heures : SCA Centre de Leclerc à Yzeure dans l’Allier, la plateforme Kuehne + Nagel de Carrefour à Bâgé-Dommartin dans l’Ain, Super U à Saint-Just dans l’Ain, Socora Leclerc à Villette-d'Anthon en Isère et la plateforme d'Intermarché et Pomona à Saint-Quentin-Fallavier en Isère. également. C'est sur cette dernière centrale d'achat que se rendent les manifestants de la FDSEA et des JA de la Drôme à partir de 13 h ce jeudi 22 février. Des roulements sont prévus jusqu'à vendredi à 21 h.
Dans l'Ain
©LR-Apasec
À Bâgé-Dommartin, dans l'Ain, les premiers tracteurs sont arrivés le 21 février pour bloquer la plateforme Kuehne + Nagel de 60 000 m2, dont le principal client est Carrefour. L'installation s'est déroulée dans le calme, tandis que des klaxons de soutien se font entendre. "Transparence et communication vont être les mots d'ordre durant ces deux prochains jours de blocage", a déclaré le directeur d'exploitation du site, Vincent Rieutor, qui comprend ce mouvement et souhaite "ouvrir le dialogue".
Des «avancées certaines»
Hier, après l'intervention du Premier ministre Gabriel Attal, la FNSEA a salué des «avancées certaines» mais s'en remet à Emmanuel Macron pour engager le Gouvernement sur un calendrier rapide et clair. «Il y a eu des avancées certaines, mais on attend toujours un calendrier clair, sur le plan élevage par exemple», a déclaré à l'AFP Yohann Barbe, membre du bureau de la FNSEA. La présidente de la Coordination rurale, deuxième syndicat du secteur, Véronique Le Floc'h, a regretté que le Premier ministre n'ait pas annoncé une «année blanche», avec suspension des remboursements des prêts pour soulager la trésorerie des agriculteurs. «Il y a des choses qui bougent, des marqueurs qui commencent à tendre dans le bon sens (mais) il faut des actes», a quant à lui réagi le président des Jeunes Agriculteurs, Arnaud Gaillot. «À l'heure actuelle, tout est dans les mains du président» Macron, a-t-il dit, appelant celui-ci à «casser la baraque» samedi au Salon de l'agriculture.
Dans un communiqué commun, plusieurs associations spécialisées liées à la FNSEA, telles que la la CGB (betteraviers), FNPF (fruits), ou Légumes de France demandent de «passer des paroles aux actes» en matière de «surtranspositions». FNSEA et Jeunes Agriculteurs (JA), ont prévu à Paris, ce vendredi 23 février un «cortège» d'agriculteurs emmenés par quelques tracteurs et se terminant devant les portes du Salon.
Ch. Ledoux avec Léa Rochon et Agra