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Filière caprine

Syndicat caprin : dans l’attente  du Label Rouge chevreau

En assemblée générale le 14 avril à Saoû, le syndicat caprin de la Drôme a fait un large point sur le projet de labellisation de la viande de chevreau.

Syndicat caprin : dans l’attente  du Label Rouge chevreau
Lors de l’assemblée générale du syndicat caprin, sont intervenus Aurélie Charrasse (animatrice chargée de développement filière), Denis Dumain (vice-trésorier) et Damien Brunet (président). © AP

Le syndicat caprin de la Drôme, enregistré sous le statut d’association loi 1901, est géré par un conseil d’administration composé uniquement d’éleveurs bénévoles. Avec près de 140 adhérents, il assure différentes missions, dont des formations - certifiées Qualiopi - sur diverses thématiques : problèmes en lactique, ostéopathie et phytothérapie en élevage, valorisation des cabris, élevage des chevrettes, calcul des prix de vente… Il assure également, par le biais de Valérie Béroulle, salariée, des suivis techniques des élevages. En 2021, l’animatrice-conseillère en élevage caprin a effectué plus de 78 visites de terrain auprès d’une quarantaine d’éleveurs. L’association travaille également à la promotion de la viande caprine à travers des campagnes publicitaires, des participations aux foires agricoles ou des marchés de producteurs, ainsi que toutes autres animations où l’occasion est donnée de mettre en avant son produit phare.
« Notre rôle est avant tout de répondre aux demandes de la filière, en insufflant de nouvelles idées », a signalé Christian Nagearaffe, administrateur et ancien président du syndicat. En effet, l’association départementale porte depuis plusieurs années maintenant le projet d’un Label Rouge sur la viande de chevreau. « Nous travaillons sur ce dossier depuis plus de quatre ans, avec l’objectif de remettre cette viande au goût du jour et d’apporter une plus-value aux producteurs et aux acteurs de la filière », souligne Damien Brunet, président du syndicat depuis trois ans et éleveur au sein de La Ferme du Bancel à Saint-Sorlin-en-Valloire. Ce Label Rouge pourrait ainsi permettre de structurer la filière viande caprine. Parmi les critères inscrits au cahier des charges, figure l’obligation d’avoir des chevreaux de 60 jours minimum, nourris sept jours au lait des mères et d’avoir plus de 8,5 kg de carcasse.

En attente de validation de l’Inao

Le dossier de candidature a été présenté à la commission d’enquête de l’institut national de l’origine et de la qualité (Inao) en juin dernier. « Deux inspecteurs ont été nommés et nous avons présenté le projet lors d’une visioconférence en fin d’année », note Damien Brunet. Désormais, l’Inao doit programmer une visite de terrain pour approfondir le projet. « Maintenant que le dossier est déposé, nous avons tout un travail complémentaire à réaliser, notamment en termes de mise en marché. En effet, nous sommes une filière laitière avec un co-produit, le chevreau, que nous souhaitons valoriser. Aujourd’hui, le marché n’existe pas. Nous partons d’une feuille blanche », indique le président. « En 2021, nous avons aussi travaillé sur l’aspect communication, avec la création d’une charte graphique, d’un livre de recettes de chevreau, de vidéos témoignages et d’un site internet », ajoute Aurélie Charrasse, animatrice chargée de développement filière au sein du syndicat caprin de la Drôme. Si l’attente peut parfois sembler longue, les éleveurs espèrent décrocher le Label Rouge dans les deux années à venir.
En parallèle, le syndicat caprin a obtenu un financement régional pour des expérimentations sur la valorisation des chevreaux, en partenariat avec la ferme du Pradel à Mirabel (07). Le projet se déroule sur trois ans et vise notamment à étudier les poids et les courbes de croissance des chevreaux selon différents allaitements. Les résultats permettront d’acquérir des données technico-économiques pour la valorisation de cette viande.
Le syndicat caprin de la Drôme souhaite également poursuivre ses travaux sur l’aromathérapie et la phytothérapie. Pendant trois ans, il a coordonné un comité de pilotage “plantes et santé caprine” au niveau régional. « Après un état des lieux des pratiques en phytothérapie et des essais menés par le FiBL et le Pradel, il s’avère que les expérimentations n’ont pas donné de résultats assez probants pour une publication scientifique, prévient Aurélie Charrasse. De ce fait, nous avons décidé de nous orienter vers la création d’un groupement d’intérêt économique et écologique (GIEE) afin d’approfondir ces recherches et d’accompagner à terme les éleveurs vers une transition agroécologique. ». En attendant la validation de ce GIEE auprès des services de la Draaf, un groupe de travail d’une quinzaine d’éleveurs a été constitué pour échanger sur les pratiques.

Amandine Priolet

Une trentaine de personnes ont assisté à l’assemblée générale du Syndicat caprin de la Drôme à Saoû, le 14 avril.

Conseil d’administration  du syndicat

Président : Damien Brunet.
Vice-présidente : Emilie Brugière.
Trésorière : Julie Cheva.
Vice-trésorier : Denis Dumain.
Secrétaire : Jessica Bompard.
Vice-secrétaire : Inès De Rancourt.
Administrateurs actifs : Christian Nagearaffe, Vanessa Bellusso, Léa Mignot.