Numérique
Mes Parcelles, une boîte à outils évolutive

Le logiciel Mes Parcelles aide à piloter les exploitations agricoles : enregistrement des pratiques, gestion des stocks, calcul de marges... Il a évolué depuis ses débuts et s’accompagne maintenant d’outils complémentaires.

Mes Parcelles, une boîte à outils évolutive
Au plan national, 35 000 exploitations utilisent Mes Parcelles, comme Cécile Laurent, agricultrice bio à Aouste-sur-Sye (céréales, plantes aromatiques et vigne).

Conçu par le réseau des chambres d’agriculture, le logiciel Mes Parcelles est proposé depuis 2006. Dans la Drôme, sa mise en place a démarré l’année suivante avec 18 premiers utilisateurs. « Cette boîte à outils informatiques est évolutive et a pas mal bougé depuis sa création, note Stéphane Guillouais, chef de projet Mes Parcelles à la chambre d’agriculture de la Drôme. Au début, elle était surtout utilisée en grandes cultures. A présent, elle est adaptée à toutes les productions drômoises. Son utilisation se répartit à parts à peu près égales entre les grandes cultures, la polyculture-élevage et les cultures pérennes (arboriculture, viticulture, plantes à parfum, aromatiques et médicinales).

Au niveau national, Mes Parcelles « est numéro un du marché des outils de traçabilité en agriculture », souligne Stéphane Guillouais : 35 000 exploitations s’en servent, 14 000 dossiers Pac et 11 500 plans de fumure sont réalisés avec (chiffres consolidés en septembre 2020). En Drôme, le 400e abonnement a été signé le 14 décembre 2020.

Le 14 décembre lors de la signature du 400e contrat Mes Parcelles dans la Drôme avec Julien Armand. Sur la photo, cet agriculteur est entouré de Stéphane Guillouais, Emilie Fief et Fabienne Malossanne (membres de l’équipe Mes Parcelles de la chambre d’agriculture de la Drôme).

Plusieurs modules

Le logiciel Mes Parcelles est constitué de plusieurs modules, dont un outil cartographique pour gérer toutes les parcelles de l’exploitation et préparer le dossier Pac. Un autre sert à enregistrer l’ensemble des pratiques sur toutes les cultures : du travail du sol jusqu’à la récolte en passant par les traitements phytosanitaires, fertilisations, tailles… Un module est dédié aux plans de fumure prévisionnels aussi bien pour l’azote, le phosphore, la potasse, le calcium et le magnésium. Un autre est utilisé pour gérer les stocks. Il y en a un, aussi, pour le calcul des marges. Et des outils associés - non inclus dans Mes Parcelles mais complémentaires - sont développés depuis 2018.

Et des outils associés

Parmi ces outils associés figure Optiprotect pour les cultures de blé (dur et tendre) et d’orge. En y souscrivant, l’agriculteur bénéficie de conseils de traitements pour lutter contre les principales maladies en fonction des variétés, des dates de semis, de la localisation de la parcelle, des pluies, du type de sol, du précédent cultural, du travail du sol... Ce module a été construit en partenariat avec Arvalis-Institut du végétal. Tous les matins à partir de fin mars, l’agriculteur reçoit des alertes, des informations pour gérer les traitements fongicides sur ces cultures-là.

Autre outil associé, Mes Sat’images sert à piloter la fertilisation azotée des blés et colzas à partir de février à l’aide d’images prises par des satellites ou drones. Il permet de mesurer la quantité d’azote absorbée par rapport à la réflectance de la lumière des blés ou colzas et de donner des conseils de modulation des doses à apporter. Autre module, Keyfield est une application à installer sur téléphone mobile pour enregistrer de façon automatique tous les traitements phytosanitaires. Avec son smartphone, l’agriculteur scanne le code barres du ou des produit(s) phytos à apporter. Puis il lance l’application et traite sa ou ses parcelle(s). Via le GPS intégré dans le smartphone, Keyield reconnaît la(les) parcelle(s). Elle envoie dans Mes Parcelles la liste de celles qui sont traitées, le(s) produit(s) pulvérisé(s) et la quantité. L’agriculteur n’aura qu’à vérifier et valider ces informations enregistrées automatiquement. « Keyfield, précise Stéphane Guillouais, a plutôt été développée pour les viticulteurs et arboriculteurs, qui sont souvent amenés à répéter les traitements lorsque la météo est capricieuse. »

Aide à la décision, enregistrements simplifiés

« Ces outils associés sont vraiment des outils d’aide à la décision ou de simplification d’enregistrements », résume Stéphane Guillouais, avant de signaler la sortie d’un autre ce début d’année. Cette fois-ci pour accompagner agriculteurs et conseillers dans la certification HVE (haute valeur environnementale) d’une exploitation. « Pour préparer un audit de certification et répondre chaque année aux obligations de traçabilité spécifiques à la HVE. Avec, les utilisateurs pourront aller chercher les informations enregistrées dans Mes Parcelles et calculer les indicateurs pour vérifier si ces obligations sont respectées. Pour l’instant, il ne fonctionne qu’avec Mes Parcelles. Mais il devrait être utilisable également avec d’autres logiciels de traçabilité agricole à partir de 2022. »

L’équipe Mes Parcelles de la chambre d’agriculture se compose de six ingénieurs et d’une assistante (350 jours de travail par an au total). Ils assurent une assistance téléphonique, par mails aussi. Et, avec la crise sanitaire, la visio-assistance se développe. Par exemple, en 2020, les dossiers Pac des abonnés à Mes Parcelles ont été remplis à distance.

Témoignage : Julien Armand, récent abonné à Mes Parcelles
Julien Armand, nouvel utilisateur de Mes Parcelles.

Témoignage : Julien Armand, récent abonné à Mes Parcelles

Installé hors cadre familial en 2009 à Pont-de-l’Isère, Julien Armand (EARL Les vergers du Pont) cultive 24 hectares, dont 15 en arbres fruitiers (abricots et cerises vendus auprès de grossistes, pommes directement à des magasins) et le reste en vigne (Crozes-Hermitage, adhérent de la Cave de Tain).

Cet agriculteur a signé un contrat Mes Parcelles mi-décembre et a été formé à son utilisation juste avant Noël par Stéphane Guillouais. Il se déclare satisfait de son accompagnement. « On peut appeler au moindre problème, il y a une assistance, explique-t-il. Actuellement, je suis en train de me familiariser avec Mes Parcelles et de rentrer mes données. » Même si Julien Armand a encore peu de recul, il considère ce logiciel « assez simple à utiliser » et ajoute : « Il simplifie les enregistrements et fait gagner du temps, notamment avec l’application mobile. Il est intéressant pour enregistrer les temps de travaux par parcelle, les coûts de production par espèce… En agriculture aujourd’hui, et notamment en arboriculture, il faut savoir où l’on va, être pointu sur le plan technique et économique. Mes Parcelles m’aidera à l’être. Avec, je peux aussi remplir mon dossier Pac. Il me sera également utile pour les obligations de traçabilité liées à la certification HVE, que j’ai demandée pour mon exploitation. »