MUTUALISME
Groupama Méditerranée : entre assainissement et reconquête
Sous l’effet de la concurrence et de l’impact des crises, Groupama Méditerranée se projettent pour fidéliser et développer sa clientèle. La nouvelle assurance récolte est vécue comme un soulagement.
«Aujourd'hui, nous sommes dans une phase d'assainissement pour, demain, aborder une phase de reconquête », déclare Nicolas Assemat, président de Groupama Méditerranée depuis mai 2022. Face aux élus des caisses locales de la Drôme réunis pour l’assemblée générale de leur fédération, le 16 février à Allex, le viticulteur audois a mis en avant le projet stratégique du groupe, baptisé « Cap Méditerranée 2026 ». Élaboré par les élus et les collaborateurs de l’entreprise, ce projet porte quatre priorités : la fidélisation, le développement de l’assurance de personnes, la qualité de service et la maîtrise technique. Des enjeux de taille pour conserver et conquérir des clients dans un univers toujours plus concurrentiel et instable. « Même s’il a un coût, notre modèle mutualiste est une force, poursuit Nicolas Assemat. L’augmentation de nos cotisations est significative mais nécessaire », justifie le président de Groupama Méditerranée en évoquant les effets de la crise sanitaire de la Covid mais surtout l’inflation galopante après l’invasion russe en Ukraine.
Des conditions qui se durcissent
Pour « dégonfler les dossiers de sinistres », l’assureur compte amplifier ses comités locaux d’indemnisation (CLI) composés d’experts sociétaires de Groupama. L’objectif est de confier moins de dossiers aux cabinets d’experts afin d’estimer et de régler beaucoup plus rapidement certains sinistres.
Autre sujet d’importance, la fréquence et l’intensité accrues des risques climatiques. « Notre caisse n’a pas connu de gros sinistres en 2022. Mais au niveau national, des sinistres importants pèsent plusieurs centaines de millions d’euros, fait remarquer Nicolas Assemat. Il faut changer notre manière d’appréhender le risque en projetant les courbes d’aujourd’hui pour voir quels seront les évènements de demain, ce qui amène à des décisions qui ne sont pas toujours comprises par des clients ayant souscrit des assurances sur des zones à risque. » Autrement dit, dans certains cas, les conditions d’assurance se durcissent, Groupama Méditerranée étant confronté à des réassureurs plus exigeants, « c’est-à-dire plus cher et avec moins de services, ce qui pèse sur nos charges », explique Nicolas Assemat.
Nouvelle assurance MRC : un soulagement
L’arrivée de la nouvelle assurance récolte, dite multirisque climatique (MRC), est un soulagement. « Nous souhaitions cette réforme depuis plus de cinq ans car le monde agricole n’est plus en mesure de couvrir seul tout le risque climatique, affirme le président de Groupama Méditerranée. Pour la seule année 2022, le coût des catastrophes naturelles s’est élevé, en France, à dix milliards d’euros, un record depuis 1999. Les épisodes de grêle et de tempête, entre mai et juillet, ont coûté 6,4 milliards d’euros ! ». Il rappelle que l’impact du gel de l’année 2021 a été l’élément déclencheur de la réforme. Cette année-là, « pour Groupama Méditerranée, l’assurance récolte représentait une cotisation de 18 millions d’euros pour 80 millions d’euros de sinistres. » Groupama s’est donc pleinement investi dans la réforme de l’assurance récolte. « Avec une solidarité renforcée et une universalité, la nouvelle assurance MRC devrait favoriser la résilience et la pérennité des exploitations agricoles », estime Nicolas Assemat, ajoutant que quelques points restent à régler : le pool de réassurance, « très important pour assurer l’équilibre technique du système » ; l’interlocuteur agréé pour les non-assurés, « ça devrait se décanter en 2023 » ; pour les prairies, le système indiciel pour estimer les pertes, « désormais utilisable suite aux négociations abouties lors du dernier Codar*, mi-février », système toutefois encore dénoncé par des éleveurs de ruminants qui y voient un manque de fiabilité.
« Afin de ne pas induire en erreur nos clients, nous avons attendu d'avoir toutes les informations validées officiellement pour communiquer sur la nouvelle assurance récolte, ajoute Chantal Cettier, présidente de la fédération Groupama de la Drôme. Cette nouvelle assurance est très importante pour toutes les filières, et encore plus pour les éleveurs alors que le fonds des calamités n'existe plus. »
Christophe Ledoux
* Codar : commission chargée de l’orientation et du développement des assurances.
Groupama dans la Drôme
- 45 614 clients sociétaires.
- 298 élus.
- 29 caisses locales.
- 26 agences commerciales.
Fédération Groupama Drôme : des actions de terrain
Tout au long de l’année écoulée, l’activité de la fédération drômoise des caisses locales de Groupama Méditerranée n’a pas faibli. Sa présidente, Chantal Cettier, a énoncé les multiples partenariats avec des clubs sportifs (Saint-Vallier basket, club cycliste de Die et Hauterives…) et des organisations agricoles (Cuma, Civam, FDSEA, Gîtes de France…). La fédération a aussi participé à de multiples évènements (congrès national des producteurs de fruits à Valence, rallye Monte Carlo historique, Fête de l’agriculture de JA, Forum de l’installation JA, Golf cup à La Chapelle-en-Vercors, congrès des maires de la Drôme, salon des campings, prévention routière...). Elle a continué à soutenir l’association caritative Huntington France (maladie rare). Une soirée caritative est d’ailleurs organisée ce jeudi 23 février de 18 h 30 à 19 h 30.
Par ailleurs, le 16 février à Allex en assemblée générale extraordinaire, a été approuvée à l’unanimité une évolution des statuts des caisses locales. Les aspects statutaires (validation des comptes…) seront désormais dématérialisés afin de laisser davantage de place aux échanges avec les adhérents. « Nous devons être des faiseurs de liens », a indiqué Nicolas Assemat, président de Groupama Méditerranée.
C. L.