SIA 2023
Ovalie, l’étendard acajou  de l’agriculture moderne

Ovalie, la reine du Salon international de l’agriculture 2023, fière puydômoise, gagne la capitale accompagnée de ses jumelles, Utopie et Utopia, et de ses éleveurs.

Ovalie, l’étendard acajou  de l’agriculture moderne
Ovalie portera haut les couleurs de la race salers qui tiendra son concours sur le SIA le 1er mars. ©SIA

Ovalie, la vache égérie de la 59e édition du Salon international de l’agriculture (SIA), qui se tient du 25 février au 5 mars, se prépare. Bichonnée, lavée, brossée... 
la diva à la robe acajou et à la couronne en lyre est prête pour son départ vers Paris. Plus qu’une tête d’affiche, Ovalie est le porte-étendard d’une agriculture familiale au cœur des territoires les plus reculés, mais non moins dénués de modernité. Sa robe de la couleur des volcans en éruption, ses longues cornes échos de la rudesse des temps passés et son caractère aussi doux qu’impétueux ne suffisent pas à expliquer un tel engouement. Être égérie du SIA c’est bien plus qu’être une jolie tête d’affiche. « Ils sont les porte-parole de l’agriculture française », avoue Jacques Chazalet, président du comité élevage du SIA et ce ne sont pas Marine et Michel Van Simmertier, ses éleveurs, qui diront le contraire. Depuis le mois de novembre, « trois jours par semaine sont consacrés à la promotion médiatique d’Ovalie », témoignent-ils.

Tout un territoire derrière eux

Marine et Michel Van Simmertier se sont installés hors-cadre familial en 2018 à Saint-Alyre-ès-Montagne (Puy-de-Dôme) après avoir repris une exploitation agricole et son troupeau de 80 vaches Salers. Ovalie, cinq ans, est issue de ce cheptel sélectionné et reconnu dans la profession. « Elle porte l’histoire de notre installation », témoigne l’éleveuse. Et c’est justement cette histoire, celle d’une installation hors-cadre et d’une transmission dans un territoire comptant plus de vaches que d’habitants, qui a séduit le HerdBook Salers. « Marine et Michel, en plus d’être de bons éleveurs, portent auprès du grand public l’étendard du renouvellement générationnel. Leur installation a permis la pérennité d’un élevage et la conservation d’une génétique d’exception », souligne Frédéric Charvillat représentant du HerdBook Salers. Elle, originaire d’Alsace, lui, de Seine-et-Marne, ils ont choisi de se tourner vers des études agricoles pour un jour avoir leur propre exploitation. Arrivés tous deux « par hasard » dans le Massif central, ils font désormais rayonner ces terres.

Sous les feux des projecteurs

Après plus de trois mois sous les projecteurs, les deux intéressés ont pleinement conscience de leur engagement. « Lorsque nous avons proposé Ovalie au HerdBook Salers, nous n’imaginions pas un seul instant être autant sollicités et surtout à être autant égéries qu’elle. Heureusement qu’ils ne nous ont rien dit avant autrement nous ne l’aurions pas fait », avoue Marine. Ils reconnaissent néanmoins avoir fait de belles rencontres et se préparent à en vivre d’autres, sans oublier de délivrer leur message en faveur « d’une agriculture innovante et moderne ouverte aux jeunes ». Ovalie et ses jumelles, Utopie et Utopia, nées récemment, seront exposées à l’entrée du Salon. Cette place de choix au sein de l’événement profite également au HerdBook Salers et à la Région Auvergne-Rhône-Alpes qui ont chacun un stand près de leur égérie.

Mélodie Comte

Le p’tit coup de manivelle offert à Ovalie
Les étudiants se sont rendus sur l’exploitation d’Ovalie pour tourner le clip. © DR

Le p’tit coup de manivelle offert à Ovalie

L’égérie du Salon de l’agriculture possède un hymne en son honneur réalisé par des élèves d’un lycée agricole et le groupe Wazoo. 

Une trentaine d’élèves du lycée agricole Pompidou à Aurillac (Cantal) a travaillé avec le groupe Wazoo pour écrire une chanson sur la vache égérie du Salon de l’agriculture 2023 et réaliser le clip vidéo. « Ce travail d’ouverture culturelle, mené dans le cadre des cours de français et d’éducation socioculturelle, leur a permis de s’initier à la photographie avec Pierre Soissons, puis sous l’égide de Jeff Chalaffre (NDLR : Jeff Chalaffre est, avec le chanteur Kévin Quicke, membre fondateur du groupe Wazoo) de co-écrire la chanson », 
explique Magali Bugeia, professeure au lycée agricole. Très attachée à communiquer positivement sur le métier d’éleveur, c’est elle qui a demandé à ses élèves de plancher sur un vocabulaire qui puisse parler de la race salers, autrement qu’en termes techniques. « Une chanson d’amour pour Ovalie, en quelque sorte », résume-t-elle. Ces ateliers d’écriture ont eu lieu en décembre ; les élèves ont proposé leurs idées à Jeff Chalaffre et ces échanges fructueux ont débouché sur cette ode rythmée et joyeuse, dans la trempe des créations qui font le succès de Wazoo. Début janvier, le clip a été tourné sur l’exploitation où est élevée Ovalie. Les jeunes ont pu mesurer le travail que représente la création d’une chanson - paroles, musique, tournage du clip, montage. La musique, ou du moins la mélodie du refrain, est née sur un ukulélé dans les mains de Jeff Chalaffre. Le clip, drôle, devrait plaire à toutes les générations. 

R. Saint-André