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Tension extrême avant l'ouverture du Salon de l'Agriculture

Grand couac à la veille de l’inauguration du Salon international de l’Agriculture qui se tient du 24 février au 3 mars, quand la présidence de la République a annoncé vouloir inviter Les Soulèvements de la terre à un grand débat. Pour la FNSEA et JA notamment, une ligne rouge a été franchie.

Tension extrême avant l'ouverture du Salon de l'Agriculture
Devant les pavillons du Salon de l'Agriculture, Portes de Versailles à Paris, le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau, s'est exprimé lors d'un meeting organisé ce vendredi 23 février en soirée.

« Les syndicats agricoles ont voulu que ce salon ne soit pas "un salon comme les autres". Ils avaient voulu un "débat" ouvert. Ils en demandent aujourd’hui l’annulation. Dont acte. », écrit Emmanuel Macron sur son compte X ce vendredi soir. À l’annonce de la venue du groupuscule extrémiste les Soulèvements de la terre (SDLT) , le sang des agriculteurs n’a fait qu’un tour.

On pourrait être découragé pour moins que ça. C’est sans doute ce que doivent penser le Premier ministre, Gabriel Attal, le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau et son collègue de la Transition écologique, Christophe Béchu. Les efforts qu’ils ont tenté de déployer depuis fin janvier pour calmer la colère des agriculteurs ont été réduits à néant en un instant : au moment-même où la présidence de la République a annoncé vouloir inviter Les Soulèvements de la terre à un grand débat, le samedi 24 février, jour de l’inauguration du Salon. 

Pour la FNSEA et JA notamment, une ligne rouge a été franchie. Dès l’annonce de l’invitation des SDLT, Arnaud Rousseau avait dans un de ses tweets parlé de « provocation ». « Je refuse de prendre part à ce qui ne sera qu’une mascarade », a-t-il écrit. Son homologue des Jeunes agriculteurs (JA), Arnaud Gaillot invité de la matinale de RTL a lui aussi confirmé son absence : « Je ne me rendrais pas au débat. Ce n’est ni le lieu ni le moment pour un débat de cette nature. On respecte les biens et personnes, on travaille sérieusement avec les services de l’Etat et derrière on a ce genre d’initiative… », a-t-il déclaré.

La FNSEA a réuni son conseil d’administration en urgence le 23 février. A l’unanimité, celui-ci a décidé de ne pas participer à un éventuel débat que le président voudrait organiser. « Aucun représentant de la FNSEA ne participera demain matin au débat organisé par le Président de la République », a confirmé sur X-Twitter, Arnaud Rousseau. Il a demandé à ce que ce débat ne se tienne pas, évoquant un « climat d'exaspération » Arnaud Rousseau ne devrait pas non plus accompagner le président dans sa possible déambulation.

L’Elysée a confirmé que le chef de l'État viendrait avant l’inauguration, qu’il couperait le ruban et qu’il effectuerait « une déambulation avant de participer au grand débat sur le ring du Salon », a indiqué un de ses conseillers.

"J’inviterai demain matin tous les syndicats agricoles avant l’ouverture officielle du salon. Je serai là pour l’ouvrir et irai au contact de tous ceux qui veulent échanger comme je le fais chaque année", a précisé Emmanuel Macron sur X ce vendredi soir.

"Notre responsabilité est que l'on trouve un chemin, a réagi Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, devant les halls du Salon de l'agriculture, ce vendredi soir. On ne peut pas débattre avec des gens qui jettent des cocktails-Molotov. Il faut que le président de la République entende ce que les agriculteurs ont à lui dire. Il faut annoncer aux paysans ce qu'il réclament depuis des semaines."

Le Salon était annoncé, pour son 60e anniversaire comme particulier. Cette promesse est tenue. 

C.L. avec Actuagri