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COLLECTIVITÉ TERRITORIALE

Agriculture : elle reste une priorité pour le Département

Deux élus incarnent désormais les politiques agricoles au sein du conseil départemental de la Drôme : le premier vice-président Franck Soulignac et la conseillère déléguée Agnès Jaubert.

Agriculture : elle reste une priorité pour le Département
Parmi les engagements forts du Département, que rappellent Franck Soulignac et Agnès Jaubert, le soutien au Salon Tech&Bio ou la participation de la Drôme au prochain Salon international de l’agriculture à Paris en 2022. ©AD26 - S.S.

« En Drôme, l’agriculture est plus qu’une activité économique. C’est un vecteur d’attractivité et un marqueur du territoire. Elle sert le tourisme et notre image », affirme Franck Soulignac. Celui qui a succédé à Jacques Ladegaillerie en tant que premier vice-président du Département assure : « Nous sommes très fiers de notre agriculture, de nos agriculteurs. Nous les aimons et nous voulons leur dire haut et fort ». Et le montrer grâce à « une politique forte et ambitieuse »1

Franck Soulignac précise que cette politique sera menée dans la continuité de celle construite sur la précédente mandature et il salue le travail d’André Gilles2 dans ce domaine. « Bien sûr nous apporterons des évolutions. Nous travaillons actuellement sur ces sujets au travers de séminaires de travail réguliers avec les élus de la majorité et de rencontres à venir avec les partenaires comme la chambre d’agriculture, la Safer... », poursuit l’élu. Mais les trois volets qui sous-tendent l’action départementale en direction de l’agriculture sont connus. D’abord le développement économique du territoire. «  Il s’agit de poursuivre notre règlement d’aides à l’investissement pour soutenir la compétitivité des exploitations », indique Franck Soulignac, notamment au moment de l’installation et de la transmission ou encore au travers de la modernisation des bâtiments d’élevage. Second volet : le soutien aux productions d’excellence et aux circuits courts, par exemple en accompagnant des productions de niche qui ont besoin d’aide pour se structurer. Enfin, dernier volet : la préservation des ressources, qu’il s’agisse de foncier ou d’eau. Les Départements ont, par le code rural, compétence en matière d'aménagement foncier rural et de protection des espaces agricoles et naturels périurbains. Franck Soulignac prône une vision prospective dans ce domaine pour anticiper les besoins en foncier, par exemple dans le cadre des projets routiers.

Plus de 5 M€ pour l’agriculture

Il estime également que la ressource en eau est « le sujet qui va préoccuper [la collectivité] dans les années à venir ». « Nous avons déjà mis en œuvre des politiques d’aide à l’irrigation. Nous portons le schéma d’irrigation sur les bassins Galaure et Drôme des collines, tout comme le Sage3 Bas Dauphiné - plaine de Valence. Nous avons aussi mis en place l’observatoire départemental de l’eau », détaille-t-il. 

Pour l’année 2021, les politiques départementales en direction de l’agriculture devraient représenter quelque 3,5 millions d’euros (M€) auxquels s’ajoute l’enveloppe exceptionnelle de 1,55 M€ votée suite au gel. « Le Département a été présent ces dernières années sur le gel, la grêle, la neige... », rappelle le vice-président. Ces interventions s’adossent en général à celles de la Région Aura mais sont souvent contraintes par le cadre réglementaire (règle de minimis entre autres). « Nous ne pourrons pas être en permanence dans la réaction. Nous devrons trouver des solutions pérennes pour garantir le risque », déclare Franck Soulignac.

L’alimentation, priorité politique

Le Département s’engage aussi fortement sur le volet alimentaire. C’est une priorité politique, portée dans le cadre du projet alimentaire territorial (PAT) du conseil départemental. Lauréat de l’appel à projet « Programme national pour l’alimentation 2019-2020 », ce PAT se décline sous le titre « Ensemble, cultivons un avenir durable ». Il est construit selon trois axes, explique Agnès Jaubert, conseillère déléguée : la résilience alimentaire du territoire, la relocalisation et l’emploi, la solidarité alimentaire.

Si le Département s’enorgueillit d’être dans le « Top 10 » national des collèges labellisés par Ecocert pour leur alimentation bio et locale, Franck Soulignac reconnaît que des efforts sont nécessaires sur le local. La Drôme a été pionnière dès 2013 en lançant la plateforme internet Agrilocal, qui met en relation les producteurs locaux et les acheteurs publics de la restauration collective. Mais le vice-président estime que la structuration des filières pour assurer l’approvisionnement en produits drômois reste « très clairement un sujet » à travailler.

A ses côtés, Agnès Jaubert est prête à relever le défi sur ces thématiques de l’agriculture et de l’alimentation. « Le Département a l’avantage d’être en proximité du territoire, d’être fédérateur », souligne-t-elle. Et Franck Soulignac insiste : « Nous sommes entourés de services très compétents pour nous accompagner dans le développement de nos politiques. Notre rôle c’est d’imaginer, innover, impulser et trouver des solutions pour accompagner au mieux le monde agricole dans sa diversité et sa complexité ».

Sophie Sabot

1 Rappelons que depuis la loi NOTRe, les Départements ne bénéficient plus de la compétence agricole et doivent trouver d’autres leviers d’intervention pour accompagner les agriculteurs.
2 Vice-président chargé de l’agriculture et des routes durant le précédent mandat. 
3 Sage : schéma d'aménagement et de gestion de l'eau.

Qui sont-ils ?

Franck Soulignac a grandi en Drôme, entre Valence et Beaumont-lès-Valence. Adolescent, ses jobs d’été le portent vers la cueillette des pêches ou la castration des maïs. Diplômé en urbanisme et économie de l’aménagement, il a travaillé pour EDF sur la réindustrialisation de friches puis au sein d’une société d’économie mixte en charge de l’aménagement rural en Haute-Marne. En 2002, il devient directeur de cabinet du maire de Valence, Patrick Labaune, puis de Léna Balsan, avant de rejoindre, toujours comme directeur de cabinet, la mairie de Guilherand-Granges d’abord auprès de Mathieu Darnaud puis de Sylvie Gaucher. Des fonctions qu’il vient de quitter pour se consacrer pleinement au mandat de premier vice-président que Marie-Pierre Mouton lui a confié au Département. Il est par ailleurs deuxième adjoint au maire de Valence, en charge de l’urbanisme, du foncier et du patrimoine bâti. Et il souligne l’importance de l’agriculture à Valence qui compte 1 200 ha de surfaces agricoles sur 3 600 ha de superficie totale. Une vingtaine d’exploitations ont leur siège sur la commune. 

Agnès Jaubert est originaire de Châteauneuf-sur-Isère. Ses parents étaient arboriculteurs et son fils est aujourd’hui installé en grandes cultures. Depuis 1993, elle travaille au sein de l’unité expérimentale de l’Inrae à Saint-Marcel-lès-Valence, en charge des ressources humaines, de la communication et de la documentation. Elle a également été présidente de la fédération des Maisons familiales et rurales (MFR) Drôme-Ardèche durant plus de dix ans. Première adjointe de la commune de Châteauneuf-sur-Isère, elle a été élue en juin dernier conseillère départementale sur le canton de Tain. 

Un exécutif resserré

En juillet dernier, Marie-Pierre Mouton, présidente du conseil départemental, a annoncé qu’elle conduirait son nouveau mandat avec un exécutif resserré autour de sept vice-présidents contre onze précédemment. L’agriculture, qui disposait avec les routes d’une vice-présidence spécifique en la personne d’André Gilles, rejoint le portefeuille du premier vice-président Franck Soulignac. Celui-ci est par ailleurs chargé de l'attractivité, de l'économie, de l'emploi et de l'insertion, des politiques alimentaires, du numérique et des fonds européens. A ses côtés, Agnès Jaubert, conseillère déléguée, se voit confier les thématiques de la ruralité et des politiques agricoles et alimentaires.