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FONCIER

Safer et élus locaux s’unissent pour préserver les terres agricoles

Safer et collectivités s’engagent à travers une charte pour préserver le foncier agricole et la bonne entente entre agriculteurs et autres usagers de l’espace.

Safer et élus locaux s’unissent pour préserver les terres agricoles
De gauche à droite : Franck Soulignac (Département), Marc Fauriel (Safer), Jean-Michel Valla (AMF 26) et Jacques Chazalet (Safer). ©AD26-S.S.

Vendredi 16 décembre, à Valence, les représentants de la Safer, de l’association des maires et présidents d’intercommunalités de la Drôme et du conseil départemental ont signé « une charte de convergence ». Son objectif : agir pour la préservation des surfaces agricoles et la cohabitation entre les différents utilisateurs de l’espace rural. Marc Fauriel, président du comité technique départemental, a rappelé que le travail entre la Safer et les collectivités n’est pas nouveau en Drôme, citant notamment le dossier de la montagne de Miélandre. « Aujourd’hui, avec la signature de cette charte, nous voulons aller plus loin, être encore plus pertinent sur le terrain chacun à travers nos missions », a déclaré Marc Fauriel.

Consommation masquée en ligne de mire

Parmi les enjeux ciblés par cette charte : la consommation « masquée » de foncier. « On parle beaucoup d’artificialisation mais aujourd’hui, sur 100 ha qui disparaissent de l’agriculture, 63 % sont liés à la consommation masquée », a précisé Damien Bonaimé, directeur général de la Safer Auvergne-Rhône-Alpes. Selon Marc Fauriel, en Drôme, 600 ha seraient ainsi victimes chaque année de cette consommation masquée, c’est à dire des terrains vendus avec une maison et retirés de l’agriculture. « Nous disposons de solutions à la Safer face à cette consommation masquée mais pour les mettre en œuvre, nous avons besoin d’être compris, accompagnés par les élus locaux », a affirmé Jacques Chazalet, vice-président de la Safer Aura. Il a aussi pointé le rôle que peuvent jouer les élus pour la cohabitation entre usagers. Si l’arrivée de nouvelles populations est nécessaire pour le développement des communes, « nous avons aussi besoin de sauvegarder la production agricole, de combattre les caricatures sur l’élevage, sur nos pratiques... », a déclaré Jacques Chazalet.

Première étape

« En tant que maire, nous sommes attachés à conserver une agriculture locale et nourricière », a souligné Jean-Michel Valla, administrateur de l’AMF 26, qui représentait le président Nicolas Daragon. « La consommation masquée est un vrai fléau, a reconnu Franck Soulignac, vice-président du Département. Elle met a mal l’image d’Épinal du village ramassé, avec ses champs autour. Ce fléau ne concerne pas que les territoires ruraux mais aussi urbains et péri-urbains. »

Par la signature de cette charte, élus et Safer s’engagent à échanger sur chaque projet de cession de foncier en espace rural dès lors que des enjeux de consommation masquée et de cohabitation entre usagers auront été identifiés. Cet échange devra permettre de déterminer « le meilleur niveau d’accompagnement et d’intervention pouvant être actionné par la Safer ». Cette charte n’est qu’une première étape. Une convention fixant les rôles et missions de chacun devrait être signée lors du prochain Salon international de l’agriculture à Paris.

Sophie Sabot