Alcyon : TerraMax, solution d’épandage clé en main
Actrice de l’économie circulaire, sensible à la préservation de l’environnement et au développement durable, la société Alcyon - dédiée à la valorisation des déchets verts depuis 1996 - s’est renforcée en 2020 avec une nouvelle activité : TerraMax, pour un épandage en rendu racine.
Première plateforme indépendante de compostage de déchets verts de la région Sud basée à Bollène (84), Alcyon est spécialisée depuis plus de vingt-cinq ans dans la production d’amendement organique 100 % végétal (norme NFU 44 051) à destination des agriculteurs et viticulteurs du secteur. « Ce compost, réalisé à partir de déchets verts en provenance de tailles, d’élagages et de débroussaillages, peut être utilisé en agriculture biologique », souligne Cindy Coq, directrice d’exploitation du centre de valorisation. Une prestation qui s’inscrit dans une volonté de développement territorial, puisque les déchets traités proviennent de déchèteries ou d’exploitations situées dans un rayon de 40 à 50 km.
Pour aller plus loin et pour maîtriser l’ensemble de la chaîne de valeur, Alcyon a créé en 2020 une toute nouvelle filiale nommée « TerraMax ». L’objectif de cette entreprise est de proposer une solution clef en main aux agriculteurs en réalisant l’épandage du compost, directement sur leurs exploitations, pour un rendu racine.
Redonner vie au sol
« C’est un réel gain de temps pour l’agriculteur », explique la directrice. Pour Alcyon, c’est aussi l’occasion de maîtriser le procédé du traitement vertueux des déchets verts, de la collecte jusqu’à l’épandage dans les parcelles agricoles. « Mon père, Yvon Coq, le fondateur d’Alcyon, est aussi agriculteur. Depuis les années 1990, il a souhaité remplacer les produits chimiques par de la matière organique. L’amendement créé est directement utilisable dans les sols, déclare Cindy Coq. Cette action permet de protéger les cultures et, surtout, de faire face aux conditions climatiques de plus en plus difficiles pour les agriculteurs, viticulteurs et arboriculteurs. »
L’épandeur dernière génération TerraMax - d’une contenance maximale de 25 m3 - est équipé du débit proportionnel à l’avancement (DPA), un outil qui permet la régulation de l’avancement de la table d’épandage et un dosage hectare précis du produit. Le matériel d’épandage est équipé de pneumatiques larges afin de limiter le tassement des sols et d’un volet de bordure afin de proposer un épandage précis en limite de parcelle.
S’ouvrir à la méthanisation à l’avenir, Alcyon - qui a également une activité de broyage du bois - entend encore se diversifier. « La société souhaite apporter une solution de traitement des biodéchets aux collectivités territoriales en créant une unité de méthanisation. Ce service irait dans la continuité du compostage », explique Cindy Coq. Le projet initial, envisagé sur la commune de Piolenc (84), est cependant suspendu pour des questions d’urbanisme. « Nous réfléchissons actuellement à une autre implantation qui nous permettrait de traiter 15 000 t de déchets ». Par ailleurs, Alcyon souhaite s’intéresser de plus près aux traitements des plantes invasives, notamment au bord de cours d’eau. L’entreprise souhaite proposer des solutions de traitement par le biais de TerraMax (arrachage des plantes et traitement sur le site de Bollène). Les demandes d’agréments sont en cours. Enfin, la société vise à développer la vente d’ornements auprès d’une clientèle de particuliers et de paysagistes. « Nous souhaitons nous renouveler perpétuellement pour répondre aux problématiques de développement durable et de neutralité carbone des territoires », conclut Cindy Coq.
Amandine Priolet
Témoignages : les bienfaits du compost
Depuis deux ans, l’EARL Tomnet, située à Saint-Paul-Trois-Châteaux, utilise du compost sur ses parcelles d’1,5 hectare de maraîchage sous abri en agriculture biologique. L’apport d’amendement organique permet ainsi à Vincent De Jaeghere, l’agriculteur, d’améliorer la structure de ses sols. « Ce complexe argilo-humique est le réservoir d’alimentation des plantes. En apportant ce compost, je reproduis artificiellement ce qu’il se passe dans une forêt avec les différentes strates de litière et d’humus. à terme, l’humus va apporter les éléments nutritifs nécessaires pour les plantes. » Une étape indispensable pour le maraîcher, désireux de travailler avec un sol vivant. D’ailleurs, d’après ses observations, il a remarqué une très grande prolifération de vers de terre. « Je retrouve du vivant visuel depuis deux ans », se satisfait-il.
Récemment, l’institut technique interprofessionnel des plantes à parfum, médicinales, aromatiques et industrielles (Iteipmai), basé à Montboucher-sur-Jabron, s’est tourné vers la plateforme de compostage d’Alcyon. « L’utilisation du compost ou autre amendement organique est essentielle dans notre mode de production. Les méthodes culturales largement employées sur le territoire français ont tendance à fragmenter la matière organique des sols et libérer le carbone contenu dans celle-ci, évoque Cyril Higel, chef de culture. Avec un taux en matière organique faible, nous avons besoin, sur nos parcelles expérimentales, d’avoir un sol plus réactif et homogène pour une meilleure lisibilité de nos résultats », poursuit-il. C’est pourquoi la station expérimentale s’est enrichie d’un compost de déchets verts mûr et de bonne qualité, proposé par Alcyon. « à terme, conclut Cyril Higel, nous attendons une capacité de rétention d’eau supérieure même en conditions estivales grâce à l’augmentation de la teneur en humus et des levées de semis plus régulières. Ces épandages auront un effet positif sur la faune et la masse microbienne pour une meilleure fertilité de nos parcelles. »
A. P.
Alcyon, en chiffres*
Trois sociétés : Benne Orange (déchèterie professionnelle), Alcyon (centre de valorisation) et TerraMax (solutions d’épandage).
Superficie du site : 4 hectares.
Déchets verts : 32 000 tonnes.
Déchets agroalimentaires : 1 200 tonnes.
Compost : 20 000 tonnes.
Tarification du compost : 13 € la tonne (HT) de 0 à 100 t, puis tarif dégressif.
* chiffres 2021
