INNOVATION
Janny MT : des modules de conservation post-récolte
Fort de son innovation dans l’univers si particulier du stockage des fruits et légumes en atmosphère contrôlée naturelle et flexible, l’entreprise Janny MT poursuit son développement tant en France qu’à l’étranger. Avec un succès qui ne se dément pas.
Depuis toujours et encore un peu plus aujourd’hui, tout bon élève suivant des études d’économie apprend que le salut des entreprises hexagonales réside non seulement dans l’excellence mais aussi et surtout dans l’innovation. Ce qu’a parfaitement compris l’entreprise Janny MT qui poursuit dans la voie tracée depuis un peu plus d’une décennie. En effet, après le travail de recherche de plus de dix ans de Pierre Janny, le dépôt d’un brevet relatif à une technologie de conservation post-récolte pour les producteurs de fruits, légumes, fleurs et champignons et le début de la commercialisation en 2009, l’entreprise en tire aujourd’hui les bénéfices. Plus de 80 000 modules sont en utilisation chez des centaines de producteurs de plus de 35 pays.
Avantages multiples
Ce système unique en son genre permet d’éviter la perte en poids en cours de stockage et le maintien de la fraîcheur. Mais aussi de commercialiser du frais après conservation, de réduire les pertes nettes, de récolter à maturité le produit et de maintenir la qualité intrinsèque tout en allongeant les périodes de vente. Avec, en outre, la possibilité d’utiliser successivement un même parc de modules pour plusieurs productions dans l’année. Un équipement qui est, parfois, amorti dès la première utilisation ! Les modules sont lavables à l’eau et réutilisables ; leur durée de vie est de plus de 15 ans. Cette technologie est adaptée à une grande diversité de productions fruitières, Janny MT proposant la conservation en modules pour dix fruits : pommes, poires, prunes, kiwis, cerises, cassis, myrtilles, groseilles, châtaignes et raisins de table. Une technique qui a également fait ses preuves pour 18 légumes : choux, poireaux, brocolis, mâche, navets, salades, choux-fleurs, asperges, etc.
L’intérêt des Jardins de Cocagne
Les Jardins de Cocagne de Maçon mêlent chantier d’insertion et maraîchage. Une structure qui, depuis quelques mois, utilise les produits de l’entreprise Janny MT. « Les premiers modules sont arrivés au mois de novembre 2020. Nous avions, sur notre exploitation, des soucis de pourriture, de ramollissement de légumes. Nous avons commandé 14 modules de 610 litres pour y stocker betteraves rouges, céleris, choux, navets, carottes… », explique le chef de culture Jean-François Cermelli. Après quelques mois, il avoue sa pleine satisfaction. « Nous sommes contents, car nous avons bien moins de pourriture sur les choux. Cela permet aussi d’étaler les dates de commercialisation. Il n’y a pas non plus de ramollissement, par exemple, des betteraves rouges. Les gens pensent même que c’est du frais. Chaque module nous a coûté 350 € avec le couvercle. Soit, au total, un investissement de 4 900 €. C’est très rentable car, à titre exemple, il faut savoir que nous avions dû jeter 500 kg de betteraves rouges en 2020. Le kg de betterave rouge est vendu 2,60 €. Donc cela représentait un manque à gagner de 1 300 €. En plus, il y avait le souci de ramollissement et une perte de poids des produits d’environ 10 % ».
L’entreprise en bref
Basée à Péronne (71) depuis 2009, l’entreprise dispose d’une équipe de treize personnes et réalise un chiffre d’affaires d’environ 2,5 M €. De 6 000 à 7 000 modules sont vendus chaque année, une moitié étant destinée aux fruits, l’autre aux légumes. L’entreprise exporte environ 50 % de sa production. Notamment aux États-Unis, au Canada, en Suisse, en Allemagne, au Mexique, en Inde, au Japon, au Vietnam… Avec quelques belles perspectives au Maghreb, une zone où il y a de la production et énormément de pertes.
Alors que l’entreprise n’a pas réellement de concurrence sur ce segment de marché et qu’elle propose même des prix en baisse du fait de la chute des tarifs du plastique, elle continue à investir en recherche et développement afin d’augmenter la gamme de fruits et légumes possiblement conservables dans ses modules (ail sec, plantes aromatiques, tomate, aubergine, concombre…). Avec l’ambition de proposer une membrane encore plus performante pour offrir deux types de produits : l’un avec faible respiration, l’autre avec forte respiration.
