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Crise sanitaire

Les députés améliorent l’exonération de cotisations des agriculteurs

Lors de l’examen du 3e projet de loi de finances rectificative, les députés ont apporté deux grandes améliorations en faveur des agriculteurs : le calcul des cotisations 2020, l’éligibilité aux exonérations partielles.
Les députés améliorent l’exonération de cotisations des agriculteurs

Calcul des cotisations plus favorable en 2020
À l'occasion de l'examen du troisième projet de loi de finances rectificative (PLFR3) pour 2020, les députés ont adopté deux amendements améliorant l'exonération des agriculteurs touchés par la crise sanitaire. Un premier texte du gouvernement permet aux exploitations agricoles touchées par la crise (perte de chiffre d'affaires supérieur à 50 %) de calculer les cotisations et contributions au titre de l'année 2020 sur les revenus de l'année 2020, et non sur les trois années précédentes. Cela aura pour effet de diminuer leur montant. Un décret précisera le calendrier de calcul et de règlement des cotisations. Cette modification de l'assiette n'aura de conséquence que pour l'année 2020.
« Filet de sécurité » élargi aux indépendants
Par ailleurs, durant la même séance, les députés ont élargi aux agriculteurs non-employeurs l'accès au « filet de sécurité » d'exonérations - il était jusqu'ici réservé aux employeurs de main-d'œuvre de moins de 50 salariés. Le filet de sécurité consiste en des remises partielles - tous secteurs confondus - accordées au cas par cas aux entreprises ayant subi des pertes de chiffre d'affaires supérieures à 50 %. Ces aides ne concernent pas les agriculteurs (employeurs ou non) qui bénéficieraient déjà de remises partielles au titre des entreprises de moins de 250 salariés des secteurs dépendants (ex : vin, fromages AOP). Dans le détail, le dispositif proposé en séance consiste en une « remise exceptionnelle et partielle de dettes de cotisations de 900 euros maximum ». Enfin les députés ont fait ajouter que les conditions d'accès aux exonérations tiendront compte « de la saisonnalité importante » de certains secteurs (ex : horticulture).
Le principe de sectorisation maintenu
En revanche, la majorité est restée inflexible face aux demandes issues de l'opposition de modifier le schéma d'exonérations exceptionnelles des entreprises touchées par la crise. Sur les rangs de la droite, les députés proposaient de généraliser aux entreprises de tous secteurs l'accès aux exonérations, avec pour seul critère d'éligibilité la perte de chiffre d'affaires. L'Assemblée a rejeté ces propositions, et validé l'esprit originel du projet de loi du gouvernement de fixer les plus fortes exonérations sur une base sectorielle pour les entreprises de moins de 250 salariés, et un filet de sécurité d'exonération sur une base de chiffre d'affaires pour les entreprises de moins de 50 salariés. Des listes positives de secteurs indiquant les codes Naf correspondant seront précisées par décret. Les secteurs prioritaires (ex : tourisme) bénéficient d'une exonération complète, et les secteurs dépendants (ex : vin, fromage AOP) bénéficieront d'une exonération partielle, selon des conditions d'accès qui seront fixées par décret. 
M. R.

 

Exonérations de cotisations / Position commune de quatre vignobles septentrionaux

Fait assez rare, les vignobles de Champagne, Bourgogne, Alsace et Centre-Loire se sont exprimés ensemble, le 15 juillet, dans un communiqué commun, pour appeler le gouvernement « à un sursaut » en matière d’allégement des charges. Au regard des 15 milliards d’euros pour le secteur aéronautique, « les 250 millions d’euros du plan gouvernemental en soutien à la viticulture paraissent dérisoires ». « Nous avons fait le choix de rester fiers de nos produits et de privilégier des mesures d’allégement des charges pour aider les exploitations à passer ce cap difficile », déclarent les présidents des quatre vignobles. « Nous espérons que le nouveau Premier ministre, qui se dit proche de la ruralité, proposera un plan d’allégement des cotisations sociales plus ambitieux et volontaire », concluent-ils. Ces appellations appellent aussi à un soutien dans le cadre du plan de relance de l’économie qui devrait être annoncé par le gouvernement cet automne. Elles souhaitent notamment un accompagnement dans leur politique de promotion et de développement durable.