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Initiative

« La ceinture verte » : installer des maraîchers autour des villes

Sur un site qu'elle vient d'acquérir à Granges-les-Beaumont, « La ceinture verte » propose un système clé en main pour simplifier et sécuriser des installations en maraîchage via une société coopérative d'intérêt collectif. Lors de sa session, la chambre d'agriculture de la Drôme a validé sa prise de participation comme membre fondateur de cette SCIC.
« La ceinture verte » : installer des maraîchers autour des villes

Développer le maraîchage biologique autour d'agglomérations en simplifiant et sécurisant des installations, telle est l'ambition de « La ceinture verte ». « C'est une start-up qui a pour objectif de relocaliser notre alimentation sur les territoires, de faire en sorte que l'on consomme les légumes à l'endroit où ils sont produits, explique l'un de ses co-fondateurs, Ivan Collombet. Notre cible, ce sont des porteurs de projet qui ont du mal à trouver du foncier et à faire en sorte que leur ferme soit viable économiquement. On les aide dans un cadre coopératif. »

Cette initiative est portée par une association loi 1901 qui se décline sur les territoires dans des SCIC. Un premier projet a été lancé l'an passé autour de l'agglomération de Pau (Pyrénées-Atlantiques), pour des installations cet automne. Considérant cette expérience réussie, « La ceinture verte » a décidé de l'exporter en d'autres régions, en commençant sur le territoire de Valence Romans Agglo.

Du clé en main

« Nous espérons, si ce modèle fonctionne, pouvoir la dupliquer sur d'autres territoires dans les années qui viennent, a confié Ivan Collombet, co-fondateur de « La ceinture verte », lors de la session de la chambre d'agriculture.

Le principe de « La ceinture verte » est de mettre à la disposition des candidats un système de production. Elle leur fournit des terrains équipés : deux hectares de terre, un réseau d'irrigation, 1 500 m² de tunnels et 100 m² de bâtiment d'exploitation. Seuls le matériel et les consommables sont à la charge des maraîchers. Elle leur propose aussi un suivi technique avec un tuteur expérimenté (maraîcher) ainsi que l'accès à un réseau d'accompagnement pour la production et la vente. En contrepartie, il leur est demandé une cotisation mensuelle, qui sera progressive avec l'ancienneté et le chiffre d'affaires. Les maraîchers ont le libre choix de leur statut et de l'organisation de leur production. Ils signent un contrat annuel reconductible avec « La ceinture verte » mais avec un droit au maintien sur le site pendant au moins 18 ans. Ils sont indépendants tout en étant intégrés dans un collectif : ils deviennent membres de la SCIC.

Un site à Granges-les-Beaumont

Sur le territoire de Valence Romans Agglo, « la Safer vient de nous rétrocéder neuf hectares sur la commune de Granges-les-Beaumont, au nord du lycée horticole Terre d'horizon, a signalé Ivan Collombet, à la session de la chambre d'agriculture de la Drôme, le 18 septembre à Bourg-lès-Valence. On va subdiviser la surface en quatre lots, mettre en place un système d'irrigation et construire un bâtiment d'exploitation et, ainsi, permettre l'installation de quatre maraîchers. L'accompagnement sera particulièrement renforcé la première année pour éviter les accidents de culture. » Cela, afin qu'un maximum de ces maraîchers réussissent à atteindre rapidement leurs objectifs économiques en termes de production, chiffre d'affaires et revenu. »
Deux porteurs de projet sont déjà pressentis. Il reste donc encore deux lots disponibles. Un premier comité de sélection des futurs maraîchers aura lieu le 2 octobre, pour des installations souhaitées dès l'hiver prochain (décembre-janvier).

La chambre d'agriculture, actrice dans ce projet

A sa session du 18 septembre, la chambre d'agriculture de la Drôme a décidé de s'inscrire comme membre fondateur de la SCIC « La ceinture verte », au côté de l'association du même nom et de Valence Romans Agglo. Elle participe pour un tiers au capital de cette société coopérative d'intérêt collectif, soit à hauteur de 80 000 euros. « Notre volonté est d'être acteurs dans ce projet, a confié le président de la chambre d'agriculture, Jean-Pierre Royannez. C'est pour ça que nous avons pris cette décision. » Plusieurs éléments ont prévalu dans l'engagement de la chambre d'agriculture en tant que membre fondateur, a complété Gilles Tallotte, le responsable de son pôle politiques publiques : le respect de la libre entreprise pour ceux qui s'installeront sur cette structure ; la sécurisation des installations, avec du foncier à disposition dans la durée ; le droit à l'eau ; la possibilité d'aller chercher les aides à l'installation ; un accompagnement par un pool de compétences (un maraîcher expérimenté comme tuteur et des conseils techniques) ; la densification de la production maraîchère locale.
« Nous espérons, si ce modèle fonctionne, pouvoir le dupliquer sur d'autres territoires dans les années qui viennent », a confié Ivan Collombet, avant de préciser encore : « Comme statut juridique, nous avons fait le choix d'une SCIC car son sociétariat est ouvert. Il présente l'intérêt de pouvoir associer, outre les producteurs, différents acteurs du territoire. Notre objectif est, en plus des trois membres fondateurs, d'associer tous les acteurs du territoire qui désirent contribuer à la mise en œuvre du projet : organismes de formation, structures d'accompagnement, transformateurs... »

Annie Laurie