PRÉDATION
Chien de protection : une aide précieuse pour les éleveurs

Le PNR des Baronnies provençales a organisé une soirée d’échanges avec les habitants autour de la question des chiens de protection. Objectif : mieux comprendre leur rôle dans la protection des troupeaux.

Chien de protection : une aide précieuse pour les éleveurs
Les intervenants à cette soirée d’information et d’échanges: Gwennaelle Pariset, Philippe Cahn, Vincent Ducomet et Alexandre Majorel. © JMP

Vendredi 18 novembre, le cinéma Le Reg’art diffusait le film d’Axel Falguier «  Rasco &Nous ». Une projection à l’initiative du parc naturel régional des Baronnies provençales invitant le public à découvrir l’univers des éleveurs et des bergers et leur obligation de mettre en place les chiens de protection des troupeaux contre la prédation du loup. Une soirée animée par Gwennaelle Pariset, chargée de mission au Parc, Philippe Cahn, président de l’association départementale d’économie montagnarde (Adem) soutenant le pastoralisme, Vincent Ducomet, comportementaliste canin et Alexandre Majorel, éleveur berger à La Roche-sur-le-Buis.
Le film rassemblait une suite de témoignages d’éleveurs et bergers ayant décidé l’acquisition et la mise en place progressive d’un ou plusieurs chiens de protection dans leurs troupeaux. Une démarche guidée et soutenue par des membres de l’institut de l’élevage dont Vincent Ducomet présent dans le film et lors des échanges avec le public. Avec plus de 400 éleveurs et 35 000 brebis, la Drôme est particulièrement concernée par le sujet. Cette année on dénombre déjà plus de 700 bêtes victimes des attaques du loup. «  Ce serait jouer avec le feu que de se passer du service des chiens de protection ! » déclare Alexandre Majorel dont le troupeau a été victime en 2017 de plusieurs attaques. Aujourd’hui avec huit chiens pour surveiller 300 brebis, il ne déplore pour l’instant aucune perte.

Une éducation pointilleuse

Le choix du chien de protection parmi les 60 races existant dans le monde est le premier pas à faire. Patou des Pyrénées, Cao de Gado Transmontano, berger d’Anatolie sont parmi les plus répandus. Ils sont dissuassifs par leur taille, leur force, la puissance de leur aboiement et leur intelligence. Dès leurs premiers jours, ils sont habitués à vivre au milieu des brebis, à s’imprégner et à rechercher leur présence pour ne faire plus qu’un avec le troupeau. Leur comportement est suivi de près par le berger et le comportementaliste canin qui l’oriente vers les choix les plus pertinents pour affiner l’éducation du chien, afin qu’il joue au mieux son rôle de protecteur du troupeau. Des aides sont accordées par l’Etat pour accompagner l’acquisition et l’entretien des chiens de protection à hauteur de 80 % des frais réalisés.
« Toutefois, la présence des chiens de protection a amené une tension dans nos montagnes », a reconnu un éleveur berger. Le massif alpin compte plus de 7 000 chiens de protection et des problèmes de cohabitation avec les randonneurs, VTTistes, ramasseurs de champignons ou cavaliers surgissent çà et là. « Il faut accompagner les gens qui fréquentent les espaces pastoraux ! » a rappelé l’un des spectateurs. Cela pourrait passer par une signalétique par panneaux sur les sentiers pour informer de la présence de troupeaux et des gestes et attitudes à adopter à l’approche de celui-ci et des chiens de protection. Une information qui pourrait être transmise aussi par les offices de tourisme aux randonneurs et relayée par des interventions dans les écoles, collèges ou associations des territoires concernés.  
J.M. P.