Concours de jugement d’animaux par les jeunes : c’est parti !
Le 16 novembre, sur l’exploitation du Valentin à Bourg-lès-Valence, s’est tenue la première épreuve du concours départemental de jugement d’animaux par les jeunes. Charlotte Gayet, responsable du pointage en race montbéliarde chez XR Repro, a accompagné les élèves dans cet exercice.

Le concours de jugement d’animaux par les jeunes (CJAJ) est un rendez-vous incontournable du concours général agricole qui se déroule lors du Salon international de l’agriculture à Paris. C’est aussi un outil pédagogique précieux pour les établissements agricoles. Pour espérer rejoindre la capitale pour l’épreuve nationale, les jeunes doivent d’abord acquérir et mettre en pratique les fondamentaux du pointage et se qualifier à l’échelle départementale.
En Drôme, cinq sections du concours sont ouvertes : vaches laitières montbéliardes, vaches allaitantes limousines, ovins, caprins et chevaux. La première épreuve, sur vaches laitières, s’est déroulée le 16 novembre à la ferme du lycée du Valentin à Bourg-lès-Valence. 70 élèves de tout niveau [le concours est ouvert aux jeunes de 15 à 25 ans, ndlr], dont 57 du Valentin et 13 de la MFR de Divajeu, ont pointé deux vaches de race montbéliarde sous l’œil attentif de l’enseignante Fabienne Monteux et de Charlotte Gayet, spécialiste du pointage chez XR Repro. Les seize meilleurs d’entre eux se sont affrontés l’après-midi pour la finale départementale.
Les fondamentaux du pointage
« Le pointage est une mesure de la performance morphologique. Celle-ci est corrélée à la longévité de l’animal. Si de gros défauts sont détectés, cela peut pénaliser la vache sur le long terme », a expliqué Charlotte Gayet aux élèves. Si le génotypage a tendance à se développer dans les élevages, car il permet d’identifier dès leur plus jeune âge le potentiel génétique des génisses, la technicienne XR Repro insiste aussi sur l’intérêt du pointage. Deux pratiques qui, selon elle, doivent être utilisées en complémentarité. « Le pointage, réalisé idéalement sur les primipares, permet de confirmer ou infirmer les index génomiques », rappelle XR Repro sur son site internet.
Table de pointage en main, Charlotte Gayet a présenté aux élèves les différents critères évaluées en race montbéliarde. Hauteur de sacrum, profondeur et largeur de la poitrine, profondeur de flanc, longueur du bassin, largeur de hanches, largeurs aux trochanters, inclinaison du bassin… Autant de critères qui vont déterminer les capacités respiratoires ou d’ingestion de l’animal ou encore ses aptitudes au vêlage. La spécialiste a ensuite détaillé les critères de notation des aplombs, puis la morphologie de la mamelle. L’occasion de rappeler, entre autres, que des attaches avant et arrière bien notées sont un gage de bon remplissage et de longévité de la mamelle. Sans oublier une évaluation des aptitudes bouchères. L’ensemble de ces éléments permet de fournir à l’éleveur un index morphologie pour chaque animal pointé.
Outil de sélection
En participant au CJAJ, les élèves ont la possibilité d’appréhender sur le terrain et auprès de professionnels compétents un outil essentiel à la sélection en élevage. Après les explications de Charlotte Gayet, les jeunes ont pu passer à l’épreuve pratique. Grille en main, ils se sont confrontés à la notation de deux vaches du troupeau du Valentin, dont la technicienne d’XR Repro avait effectué le pointage de référence le matin même. De ce concours naitront peut-être, qui sait, des vocations. Charlotte Gayet a en tout cas cherché à transmettre sa passion et présenté son parcours (lire ci-dessous) qui démontre, si besoin en était, que le monde de l’élevage est prêt à accueillir tous les talents.
Sophie Sabot
Charlotte Gayet ou la passion de la génétique Montbéliarde

Aisance dans son rapport à l’animal, précision du geste, clarté dans les explications, Charlotte Gayet est une « pro » dans son domaine. Pourtant, rien ne prédestinait cette jeune femme non issue du monde agricole à devenir la spécialiste du pointage montbéliarde chez XR Repro, coopérative d’élevage et d’insémination animale. Sa passion pour la race montbéliarde est née d’un stage en exploitation agricole, en Haute-Savoie, alors qu’elle est élève en bac STAV au lycée agricole de La Côte-Saint-André (38). Elle se lance alors dans un BTS production animale en alternance sur cette même exploitation, avant d’enchaîner sur une licence professionnelle « éco-conseil en production agricole » à l’Université Grenoble-Alpes. « J’ai démarré ma carrière professionnelle en tant que pointeuse chez Montbéliarde association dans le Doubs [association chargée des orientations de la sélection, de la gestion du livre généalogique, de la définition de la table de pointage pour la race… ndlr], a expliqué Charlotte Gayet aux élèves du Valentin. Je parcourais toute la France pour le pointage d’animaux, la participation aux concours de race... » Une expérience de deux ans très « formatrice », révèle la jeune femme. En 2014, elle fait le choix de revenir en Auvergne-Rhône-Alpes et rejoint Eliacoop, aujourd’hui XR Repro. Après quatre années comme inséminatrice pour la coopérative, elle devient technicienne de race et assure pointage et génotypage dans les élevages montbéliards, notamment en Drôme, Isère, Ardèche… Elle est depuis 2020 responsable du pointage en race montbéliarde. « Chaque année, environ 2 300 vaches sont évaluées par ses soins. Très pointue dans son expertise, Charlotte effectue également des accouplements pour le schéma Umotest et des rendus de génotypages », précise XR Repro.
S.Sabot
D’autres épreuves en ovins, caprins, vaches allaitantes et chevaux
Le 17 novembre se dont déroulées les épreuves en ovins à Montclar-sur-Gervanne et en vaches allaitantes limousines à Vesc. Le 23 novembre, avait lieu l’épreuve en caprins à la ferme de Saint-Alban à Aouste-sur-Sye. Enfin le CJAJ Drômois se terminera par l’épreuve sur équins, le 30 novembre au haras de Hurl’vent à Valherbasse. Le 13 décembre aura lieu la remise des prix et la désignation des élèves qui représenteront la Drôme à Paris au Salon de l’agriculture 2023.