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Vin

Cave de Saint-Pantaléon : face à la crise

En assemblée générale, le président de la Cave de Saint-Pantaléon-les-Vignes a mis l'accent sur la conjoncture difficile du marché du vin.

Cave de Saint-Pantaléon : face à la crise
À la tribune, le directeur et le président de la Cave de Saint-Pantaléon-les-Vignes (entourés des experts-comptables) ont présenté les résultats de 2021 et fait un point sur la récolte de 2022.

Le 19 janvier, les associés coopérateurs de la Cave de Saint-Pantaléon-les-Vignes se sont réunis sous la houlette de Jean-François Julian, leur président. Celui-ci a d'abord exposé le bilan de la campagne 2021 marquée par un volume de 43 557 hectolitres et un degré moyen de 13,08°. Le taux de syrah a atteint 24 %. La commercialisation s'est faite dans un contexte d'inflation et de baisse de la consommation des vins rouges entraînant une prudence des négociants. Les prix des Côtes-du-Rhône se sont établis à des niveaux bas, baissant au fil de la campagne. Les ventes de vins se sont réparties au sein de l'EURL Les vignerons de Valléon à hauteur de 12 %, puis pour 33 % à l'Union Cellier des Dauphins, le reste à des négociants. À noter, sur le marché libre, 10 % des volumes restent à la vente.

Distillation, arrachage

Après les votes des différentes résolutions et la présentation des résultats financiers, le président a mis en garde ses adhérents en décrivant la situation actuelle qui, à ses yeux, pose beaucoup de questions. L’augmentation des stocks de vin non vendu inquiète. Pour y faire face, les services de l’État sauront-ils déclencher les aides à la distillation pour assainir les stocks puis des aides à l'arrachage pour assainir le marché, s'est interrogé Jean-François Julian. L'appellation Côte-du-Rhône sera-t-elle assez forte et structurée ? L’Union des vignerons des Côtes-du-Rhône (UVCDR) saura-t-elle protéger ses adhérents ? Selon lui, les réponses sont multiples et demandent avant tout l’adhésion des vignerons.

Le président de la Cave de Saint-Pantaléon-les-Vignes a mis en garde ses adhérents en décrivant la situation actuelle.

Lors de l'assemblée générale, Jean-François Julian a interpellé Marie Pochon, députée de la circonscription, mais aussi l’administration et le syndicat général des Côtes-du-Rhône sur les aides à la distillation et à l'arrachage. Il a également prôné la vigilance quant à la gestion de l’UVCDR et de la coopérative pour sauvegarder les outils de travail. « Ce n'est pas la première crise du vin en France, ce n'est pas la dernière. Il se boira toujours du vin. Moins certes, mais après cette crise il restera de la place pour certains vignerons qui sauront faire le vin qui se vend. Soyons de ceux-là », a-t-il déclaré.

Récolte 2022 en hausse

Romain Tourel, directeur de la cave de Saint-Pantaléon-les-Vignes, a ensuite fait le point sur la récolte 2022, supérieure de 11 % à la moyenne des cinq dernières années. Avec 49 182 hectolitres bruts, le volume est en hausse de 13 % par rapport à la récolte de 2021. À noter, les apports à la cave des vignerons de Saint-Gervais sont en baisse de 12 %. Les ventes devraient se faire dans un contexte de prix très tendus. Si tous les Villages bio (400 hl) sont déjà vendus entre 180 et 200 €/hl, les Côtes-du-Rhône rouge et rosé resteront entre 100 et 130 €/hl, soit des prix très bas.

En fin d’assemblée générale, les dirigeants du Cellier des Dauphins (UVCDR), Christophe Charransol, président, et Sylvie Darves, directrice générale, ont présenté et expliqué les lignes stratégiques à horizon 2030. L'objectif est la conquête de nouveaux marchés à l’export, notamment aux Etats-Unis, de nouvelles synergies entre entités viticoles et un réseau commercial renforcé. En France, il est prévu un renforcement des ventes auprès des marques de distributeur (MDD), ainsi qu'une mise en valeur et une promotion de la spécificité de l’Union des vignerons des Côtes-du-Rhône. L'UVCDR, qui a présenté son nouveau logo, s’est fixée comme objectif de retrouver les chiffres d’il y a quelques années (40 millions de cols) dont un tiers à l’export. Le président du Cellier se montre plus optimiste que son homologue de Saint-Pantaléon.

M. O.