Aviculture
Anticiper la recrudescence de poux rouges

La détection précoce d’une infestation de poux rouges qui prolifèrent très vite est primordiale pour les éleveurs. Une unité de recherche travaille à la mise en place d’un système de surveillance automatisé reposant sur l’activité nocturne des volatiles.

Anticiper la recrudescence de poux rouges
La détection précoce d’une infestation de poux rouges qui prolifèrent très vite est primordiale pour les éleveurs © DR

Le petit acarien qui agresse les volailles la nuit en leur suçant le sang se reproduit très vite et se laisse difficilement déloger des poulaillers où il peut rester neuf mois sans se nourrir. Les poules anémiées dorment très mal et consomment plus d’aliments. Il est important pour les éleveurs de détecter la présence des poux avant que l’infestation ne soit trop importante. La surveillance manuelle avec des pièges reste peu précise. Un programme de recherche MiteControl sur financement Interreg, conduit par une équipe de l’université catholique de Louvain (Belgique), vise à développer une application libre de droits permettant de repérer les mouvements nocturnes plus intenses des volatiles liés à la présence de poux rouges. L’objectif étant de détecter la recrudescence à un stade précoce de manière automatisée. Les expériences réalisées en laboratoire, puis dans des élevages, ont été parallèles à la pose de pièges. Mina Mounir, membre de l’équipe de recherche, a présenté ce dispositif lors d’une journée de l’Itavi à Valence en mars. « Nous avons mis au point un algorithme associé à un dispositif de caméras qui doit être robuste et adaptable ; il détecte les pixels en mouvement correspondant aux mouvements des poules et de la troupe. Nous pouvons alors établir une carte thermique où les zones rouges correspondent à l’intensité des mouvements. L’histogramme permet de lire un profil de sommeil des poules ».
Le prototype de l’application doit encore être amélioré pour le prétraitement en tenant compte notamment de l’accumulation de poussière dans les élevages et donc sur les caméras. Il reste à déterminer le nombre de caméras par zone afin d’optimiser le système. 

L.G.

Le risque poux rouges en élevage de poulettes

Si l’on rapporte peu de cas d’infestation dans les élevages de poulettes, le risque existe néanmoins et il est important d’évaluer les possibilités de transmission aux élevages de pondeuses. Des piégeages ont été effectués dans des fermes pilotes en France et en Belgique. Le programme MiteControl vise aussi à évaluer une stratégie de lutte intégrée sur les élevages avec poux. Cette lutte s’appuie sur la prévention (vide sanitaire avec nettoyage minutieux), la pulvérisation de silice, la surveillance par piégeage avec collecte mensuelle des résultats. Les traitements chimiques doivent être judicieux afin de ne pas augmenter les résistances. Point important : tous les maillons de la filière sont concernés. Il faut veiller au nettoyage des camions (intérieur, plateaux, containers) entre les élevages. Sur les conseils d’un vétérinaire, il est préconisé d’effectuer les transferts de poulettes durant le jour quand les poux les ont quittées. 

Helminthes : développer l’observatoire en région

Anne-Christine Lefort de l’Itavi, a présenté les résultats obtenus par l’observatoire qui a été constitué pour mieux connaître la prévalence croissante des vers intestinaux chez les volailles, notamment celles élevées en plein air. Le suivi, opéré d’août 2019 à mars 2020, a été réalisé dans 40 élevages de poulets de chair et 54 élevages de poules pondeuses, en plein air ou biologique.
Cette étude montre qu’il y a plus de parasites en pondeuses que chez les volailles de chair. On retient que 84 % des pondeuses traitées sont porteuses de parasites, pour 30 % des poulets traités. L’observatoire a démontré la réalité d’un portage important, il permet une plus grande prise de conscience et attire l’attention sur le respect du délai entre deux applications de produits vermifuges.
Il a été convenu d’aller plus loin avec le réseau de 21 laboratoires formés à la nouvelle méthode de diagnostic afin d’évaluer l’impact sur la production, les facteurs de risques, l’optimisation des programmes de vermifugation, la recherche de solutions alternatives… À la fin du printemps 2023, les résultats de la seconde phase de travail seront publiés. Par ailleurs, la mise en place d’un projet Pepit helminthes en Auvergne-Rhône-Alpes permettra d’affiner les résultats dans une région où les élevages plein air dominent et dans des conditions pédoclimatiques différentes de l’Ouest. L’objectif est d’optimiser les méthodes de prévention pour réduire les traitements post-contamination. 


Plus d’informations : https://www.itavi.asso.fr/publications/methode-de-diagnostic-rapide-des-helminthes-en-laboratoire
Projet Pepit : contact Léa Ottmann - Itavi - 06 37 39 70 97 - [email protected]