STRATÉGIE
Un nouveau plan régional  à fort enjeu pour la bio

Déclinaison du plan national, le futur plan bio régional en Auvergne-Rhône-Alpes prendra effet en 2023. Par rapport à l’actuel plan bio, il devrait mettre l’accent sur le soutien aux producteurs déjà convertis plutôt que sur les nouvelles conversions. 

Un nouveau plan régional  à fort enjeu pour la bio
Le Cluster bio, la Frab et la Coopération agricole travaillent à la construction du futur plan bio, sous la direction de la chambre d’agriculture Auvergne-Rhône-Alpes, mandatée par la Région.©DR

«Nous sommes en phase d’écriture du plan bio régional 2023 », confiait début mai Adrien Petit, directeur du Cluster bio, lors de l’assemblée générale de l’organisation. Le plan bio 2017-2022 s’achevant à la fin de l’année, le Cluster bio mais aussi la Fédération régionale de l’agriculture biologique (Frab) et La Coopération agricole travaillent à la construction du futur plan bio, sous la direction de la chambre régionale d’agriculture Auvergne-Rhône-Alpes, mandatée par la Région. 

Un plan pour la période 2023-2027

« L’actuel plan bio régional a été prolongé par un avenant en 2022. Le prochain couvrira la période 2023-2027 et définira les grands axes d’orientation de notre région dans le soutien à l’agriculture biologique », explique Claire Paganelli, co-directrice de la Frab Auvergne-Rhône-Alpes. « Le plan bio s’articule autour de quatre grands axes : l’accompagnement des agriculteurs en conversion, le soutien aux entreprises de l’aval, la structuration des marchés et le développement des filières, et enfin la communication auprès des agriculteurs conventionnels », poursuit-elle. Coralie Di Bartolomeo, chargée de mission agriculture biologique à la chambre régionale d’agriculture, évoque « un bilan assez positif puisque la croissance des filières est toujours là malgré une conjoncture pas évidente ». Mais, du côté de la Frab, on regrette que le comité de pilotage régional annuel ne se soit pas tenu en 2022 ce qui empêche de disposer de résultats actualisés sur la progression du bio en Auvergne-Rhône-Alpes.
Concernant le plan bio régional 2023-2027, l’enveloppe allouée par la Région devrait demeurer stable et les principaux axes seront les mêmes que pour l’actuel plan bio. Néanmoins, sa philosophie devrait évoluer. 

Développer le bio par la demande

« Nous ne serons pas sur un objectif de conversion à tout prix, confie Coralie Di Bartolomeo. Nous pensons que le bio ne se développe pas par une poussée artificielle de la production mais s’appuie sur la demande. L’accent sera mis sur l’information et l’accompagnement à la conversion de ceux qui souhaiteraient le faire. » Une nouvelle philosophie pas toujours en phase avec celle d’autres parties prenantes comme la Frab, pour qui « cela correspond à freiner les conversions en se basant uniquement sur le marché alors que l’agriculture biologique, c’est aussi un modèle de société ». Mais les prochains mois de travail doivent justement permettre « d’abattre les frontières pour que chacun y trouve sa place », dixit Coralie Di Bartolomeo. Avec un objectif commun : conserver le leadership national de la région Auvergne-Rhône-Alpes pour les entreprises de l’aval et maintenir un dynamisme des filières, en circuits courts comme en circuits longs. Pour y parvenir, la route est encore longue avant de trouver partout les mêmes débouchés qu’en viticulture par exemple, en témoigne le coup de frein mis par la filière bovin lait ces derniers mois. L’incertitude liée au changement climatique et la question du prix demeurent les principaux enjeux. La communication, auprès des professionnels comme du grand public, devrait donc occuper une place centrale dans le futur plan bio régional. n
Pierre Garcia