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ÉQUIPEMENT

Top départ pour la machine à vendanger de la cuma des Crozes

Créée en 2019, la cuma des Crozes vient d’investir dans une machine à vendanger. Retour sur ce projet qui devrait offrir aux huit adhérents confort et sécurité pour récolter au moment optimum.

Top départ pour la machine à vendanger de la cuma des Crozes
Le 16 août, les adhérents de la cuma des Crozes et les établissements Brunière se sont retrouvés pour un moment festif autour de la nouvelle machine à vendanger. Cuma et concessionnaire se sont mis d’accord avec la marque pour donner une identité particulière à cette machine. Celle-ci a donc été repeinte en gris, avec le logo de la cuma des Crozes bien en évidence. ©AD26-S.S.

À la veille du lancement des vendanges, l’ambiance était plutôt festive pour les adhérents de la cuma des Crozes. Ce mardi 16 août, les établissements Brunière viennent de livrer la dernière acquisition de la cuma : une machine à vendanger Pellenc, flambant neuf, fraîchement repeinte avec le logo de la cuma. Le choix s’est porté sur la gamme Optimum et son modèle L10, équipé du Selectiv’Process (égreneur + table de tri).

Pierre-Henri Defrance, viticulteur et président de la cuma revient sur l’historique de cet investissement. « La cuma des Crozes est née en 2019 autour de huit adhérents, tous coopérateurs de la cave de Clairmont. Ce qui a conduit à la création de cette cuma - son ADN en quelque sorte -, c’est d’abord le tracteur et les outils pour la vigne et les travaux en vert. Notre groupe était constitué à la fois de double-actifs, qui démarraient dans la vigne et n’étaient pas équipés, et de plus grosses exploitations qui avaient besoin de ce matériel tout en gardant la capacité financière d’investir ailleurs », raconte le président.

Fin 2021, une nouvelle étape s’amorce. Le prestataire qui assure les vendanges chez la plupart des adhérents de la cuma vient en effet d’annoncer qu’il cesse son activité. « Nous voulions conserver la capacité de vendanger au moment optimum. C’est pourquoi nous avons imaginé investir en cuma dans notre propre machine », poursuit Pierre-Henri Defrance.

Télémétrie et pesée embarquée

Le choix de la machine s’est fait de manière assez évidente. « C’était celle qu’utilisait notre prestataire et que je conduisais en tant que chauffeur salarié durant les vendanges. Nous connaissions la qualité de travail de ce modèle », résume le viticulteur.

Quitte à investir, le groupe opte également pour des équipements de pointe avec la télémétrie et la pesée embarquée. La télémétrie permet un lien direct avec les techniciens de la concession. En cas d’incident, ceux-ci ont accès aux données de l’IHM (interface homme-machine). Ils peuvent consulter à distance les informations affichées sur le tableau de bord. L’outil leur permet d’établir un premier diagnostic. « Dans 80 % des cas, le technicien va pouvoir communiquer des instructions au chauffeur pour résoudre temporairement le problème. La priorité, c’est de ne pas interrompre la vendange », détaille Quentin Brunière, le concessionnaire. L’intervention du technicien pourra ainsi se dérouler plus tard dans la journée, une fois les raisins récoltés. « Pour les vignerons, c’est vraiment un gain de temps. La maturité phénolique de la syrah est très courte. Nous devons pouvoir agir vite sans immobiliser la machine », confirme Pierre-Henri Defrance.

L’autre nouveauté, c’est la pesée dynamique embarquée. « Elle va nous permettre de faire le lien en temps réel avec la cave sur les volumes récoltés », commente le président de la cuma. L’œnologue disposera ainsi d’un suivi en continu de la masse de raisin prêt à entrer en cave. « Ce qui nous intéresse aussi, c’est d’établir la cartographie de nos parcelles pour identifier les zones plus ou moins productives. D’ici deux ans nous espérons pouvoir exploiter ces données de récolte pour mieux moduler nos apports d’engrais ou de produits phytosanitaires », précise le viticulteur.

Une machine pour 80 hectares

Après la réception festive de ce nouvel équipement, le coup d’envoi des vendanges a été donné le 22 août sur une parcelle de chardonnay en IGP à Granges-les-Beaumont. La machine tournera sur environ 80 ha, dont 85 % en Crozes-Hermitage rouge, le reste en IGP (chardonnay, viognier, sauvignon, pinot noir, syrah), sur un terroir qui s’étend de Châteauneuf-sur-Isère jusqu’à Larnage. « Sur ces 80 ha nous devrions arriver à un prix de revient pour les adhérents équivalent à ce que nous facturait notre ancien prestataire », affirme Pierre-Henri Defrance. Avec Florent Martinelli, trésorier de la cuma, ils seront également chauffeurs salariés pour assurer ces vendanges. « Nous allons tous gagner en confort et sécurité pour vendanger au moment optimum de la maturité », espèrent les deux viticulteurs. Même espoir pour Max Mathais, viticulteur sur 12 ha à Beaumont-Monteux, qui rejoint pour la première fois une cuma mais qui, au-delà de la sécurité, compte aussi sur l’esprit de solidarité qui peut régner au sein du groupe.

Sophie Sabot

« La pesée dynamique embarquée va nous permettre de faire le lien en temps réel avec la cave sur les volumes récoltés », commente le président de la cuma des Crozes. ©AD26-S.S.