La Cave de Tain peu impactée par la crise sanitaire
Bonne santé financière, poursuite des investissements et changement de directeur sont les faits marquants de l’assemblée générale de la Cave de Tain, qui s’est tenue le 22 novembre à Tain-l’Hermitage

Avec un chiffre d’affaires de 29,1 millions d’euros, en hausse de 10,4 % par rapport à l’exercice précédent, et un excédent de plus de 686 000 euros, les dirigeants et coopérateurs de la Cave de Tain peuvent se réjouir. « Les crises sanitaires n’ont pas eu d’impact majeur sur notre activité », a souligné Ludovic Beau, nouveau directeur de la Cave de Tain, en présentant les comptes clôturés au 31 juillet. La solidité financière de la structure (dont les fonds propres sont équivalents au chiffre d’affaires) permet de poursuivre les investissements « majeurs » programmés à hauteur de 10 millions d’euros. Plusieurs chantiers sont en cours comme la construction d’un pôle d’excellence à la villa Caroube située juste en face de la Cave. Ce lieu servira à développer l’œnotourisme et l’école professionnelle viticole Terrarhona. Un peu plus loin, face à la Cité du chocolat Valrhona, un pôle touristique baptisé « Maison Cave de Tain » verra le jour prochainement. La coopérative compte aussi développer son stockage et changer sa ligne de conditionnement pour l’adapter au développement des approches parcellaires et bio.
Hausse des rémunérations
Réunis à l’espace Rochegude de Tain-l’Hermitage, les coopérateurs et invités ont pu apprécier la bonne santé financière de la Cave de Tain.
Autre bonne nouvelle annoncée par le président de la Cave de Tain, la hausse des rémunérations pour le millésime 2020. De quoi rasséréner les adhérents après une année 2021 éprouvante, marquée par un gel exceptionnel en avril, plusieurs épisodes de grêle et un été très humide. Damien Badel, qui a annoncé mettre fin à son mandat de président, affiche une confiance forte sur « l’avenir toujours en progression » de la Cave de Tain. « Le développement de l’école Terrarhona et de Terre de Syrah, première agence œnotouristique du Nord-Rhône, deviendront à terme un pôle d’excellence de mise en valeur des vins et des terroirs, au cœur de la Vallée de la gastronomie », a-t-il assuré. D’ailleurs, des stratégies se mettent en place localement. « Tain-Tournon est exactement au milieu de la Vallée de la gastronomie, ce qui est un excellent atout », a fait remarquer Damien Beaudet, directeur général de l’entreprise familiale drômoise Voyages Bertolami. Invité par la Cave de Tain, il a mis en avant cette démarche touristique territoriale, à l’image de celle des Châteaux de la Loire très prisée par ailleurs. Le dirigeant a également présenté la marque « Le French Tourism » destinée à capter toujours plus de clientèles par des offres de séjours personnalisées.
Des vins passionnants
A cette assemblée générale, un hommage a été rendu à Xavier Gomart. Celui qui a dirigé la Cave de Tain depuis février 2011 fait valoir ses droits à la retraite avec le sentiment du devoir accompli. « Nous avions décidé dès 2011 avec Jacques Alloncle, alors président, de continuer d’amener la cave à un haut niveau de qualité, d’en faire une des caves les plus réputées de France, a-t-il confié avec émotion. Les atouts étaient là, il a fallu investir dix millions d’euros sans aucun raisin supplémentaire, amener les équipes à évoluer, faire des choix stratégiques (maintien de l’apport total, absence totale de négoce…). » Xavier Gomart a mis en avant la démarche « Vignerons en développement durable » devenu « Vignerons engagés », actuellement première organisation viticole en RSE (responsabilité sociétale des entreprises). « Dans cet état d’esprit, nous avons développé la culture familiale et l’esprit d’équipe au sein de la cave, le plaisir de l’ambiance et du travail devant se retrouver dans nos vins, les faisant passer du statut de très bons vins au statut de vins passionnants. » Son successeur, Ludovic Beau, assumera la direction générale à compter du 3 décembre. « Je suis convaincu que vous écrirez une nouvelle et belle page de la Cave de Tain », a déclaré Damien Badel à celui qui « de premier violon passera chef d’orchestre » de la coopérative.
Christophe Ledoux