Filière semencière
Lionel Eydant : « Rebooster nos agriculteurs semenciers »

À 48 ans, Lionel Eydant, agriculteur à Beaurepaire (38) et président des coopératives Valsoleil et Drômoise de Céréales, est le nouvel homme fort de l’union Top Semence dont le siège se trouve à La Bâtie-Rolland (26). Il succède en effet à Yves Courbis à la présidence de l’union.

Lionel Eydant : « Rebooster nos agriculteurs semenciers »
Passation de pouvoir entre Yves Courbis et Lionel Eydant, le 19 janvier dernier, à l’occasion d’un conseil d’administratif électif. Crédit photo Top Semence

Pouvez-vous vous présenter ?

Lionel Eydant : « Je suis agriculteur dans l’Isère, à Beaurepaire plus exactement, dans une exploitation qui compte 220 hectares. Je suis céréalier et producteur de semences depuis 1984. J’ai cultivé des semences de céréales à paille, de pois, de soja, de tournesol et de maïs, etc. Aujourd’hui, je produis principalement du maïs semence.
En parallèle, j’ai pris la présidence de la coopérative Drômoise de Céréales depuis trois ans et de Valsoleil depuis deux ans, après avoir été administrateur durant plusieurs années. S’il est important de s’investir dans les différentes coopératives, mon métier principal reste bien entendu celui d’agriculteur. »

Que représente l’Union Top Semence pour vous ?

L.E. : « Top Semence permet de mettre autour de la table différentes coopératives de la région Sud-Est pour défendre la filière semences française. Pour moi, cette union de coopératives est une valeur ajoutée pour les agriculteurs de la région. À nous de valoriser cette filière semences. Nous avons aujourd’hui un enjeu majeur autour des hybrides (maïs, tournesols), avec la problématique de l’irrigation (disponibiltié en eau, coût de l’électricité) que nous subissons de plein fouet… »

Quel est selon vous le grand défi qui vous attend dans les années à venir ?

L.E. « Beaucoup d’agriculteurs semenciers arrêtent et j’aimerais leur dire qu’ils ont tort. La situation peut très bien s’inverser. Si on laisse aujourd’hui partir les contrats à l’étranger ou dans d’autres régions de France, il sera très difficile de les récupérer. Ce sera une perte de valeur ajoutée immédiate pour les exploitations. Dans ce contexte, nous allons donc essayer de rebooster nos agriculteurs semenciers pour maintenir leurs surfaces, voire les augmenter, quels que soient les problèmes actuels (eau, énergie). Nous avons perdu des surfaces depuis trois ans, et ce, malgré l’arrivée du groupe Oxyane dans l’union Top Semence. Désormais, il faut à minima les stabiliser. »

Lionel Eydant, agriculteur semencier, souhaite mettre en avant la force de la filière semencière française. (crédit : Top Semence)

Quel regard portez-vous sur la concurrence mondiale ?

L.E. : « Je ne suis pas inquiet à ce niveau-là puisque nous produisons en France des semences de qualité, avec une multitude de variétés grâce à nos petites structures. A contrario, les producteurs étrangers cultivent des semences sur des grandes surfaces, avec des variétés uniques. Si les semenciers vont parfois voir ailleurs, ils reviennent généralement assez vite chez nous… Nous avons cet atout à défendre, sans compter l’accent qui est mis sur l’innovation pour répondre aux différentes attentes et enjeux agricoles et alimentaires. »

Propos recueillis par Amandine Priolet