Cooptain mise sur la proximité et la réactivité

En raison de l'épidémie de coronavirus et des mesures de restriction de déplacement prises par le gouvernement, la coopérative Cooptain a tenu son assemblée générale à huis clos le 17 mars. Seuls étaient présents son président, Jean-François Vassy, le directeur, Patrick Fruleux, le commissaire aux comptes et deux scrutateurs. « La reporter aurait été un peu compliqué puisqu'il y avait aussi une assemblée extraordinaire (avec modification des statuts à l'ordre du jour), explique le président. On a prévenu les adhérents par mail. Et un courrier explicatif leur a été envoyé le lendemain. Quand la situation s'améliorera, ils pourront venir consulter les comptes à la coopérative. »
Une « belle hausse » de chiffre d'affaires
Petite coopérative d'approvisionnement (à 100 %), Cooptain compte autour de 350 adhérents actifs. En plus de son siège installé à Tain-l'Hermitage, elle possède deux autres sites : à Epinouze (Nord-Drôme) et à Saint Péray (Ardèche). Et elle est très spécialisée en vigne et arboriculture.
Au cours de son exercice 2018-2019 (clos le 30 septembre), sur lequel son assemblée générale statuait, Cooptain a réalisé un chiffre d'affaires de quelque 4,3 millions d'euros. « Une belle hausse de 13,2 % », se félicite son président. Cette progression est principalement due à la forte augmentation des ventes de produits de biocontrôle et d'équipements : palissages pour vignes et protections antigrêle (poteaux, câbles, ancrages...) pour la viticulture et l'arboriculture. « Nos ventes dans ces deux postes ont explosées, indique Jean-François Vassy. Les deux épisodes de grêle qu'on a malheureusement connu au cours de l'été 2019 ont incité les adhérents à investir dans des filets paragrêle. »
Un résultat « confortable »
Les autres familles d'activité de Cooptain sont la lutte phytosanitaire, les engrais, l'aliment du bétail (de façon de plus en plus anecdotique) et les semences. « Mais nous avons fait le choix de ne pas trop aller sur le marché des semences de céréales car ce n'est pas notre domaine d'activité. C'est le métier d'autres coopératives qui font aussi la collecte et sont vraiment spécialisées, confie Jean-François Vassy. Le nôtre, c'est la viticulture, l'arboriculture, le maraîchage, les serres. Chez nous, le poste semences se développe un petit peu grâce aux engrais verts pour vignes et vergers. »
Grâce à la croissance « relativement importante » de son chiffre d'affaires, Cooptain a terminé son exercice 2018-2019 avec un résultat de 162 000 euros (contre 20 000 l'exercice précédent). « Ce résultat confortable nous a donné la possibilité d'attribuer une redistribution de 3 % du chiffre d'affaires des adhérents, précise le président. Par exemple, un adhérent qui a acheté pour 1 000 euros à Cooptain a 300 euros de "ristourne". »
Terroirs et jardins : bientôt un site de plus
Cette coopérative a aussi une filiale, la SARL Terroirs et jardins. Celle-ci répartit son activité entre la jardinerie, avec Cooptain Jardin, ainsi que les fournitures et matériels pour les métiers de la vigne et du vin (du seau de vendange à la bouteille et au bouchon en passant par les pressoirs, égrappoirs, cuves, levures...), avec Cooptain Œno. En 2018-2019, le chiffre d'affaires de Terroirs et jardins a avoisiné les 4,1 millions d'euros (contre 3,2 en 2017-2018).
A signaler encore, la SARL Terroirs et jardins est en train de construire un bâtiment sur un nouveau site à Saint-Pierre-de-Bœuf, commune se trouvant à l'extrémité sud-est du département de la Loire, en limite avec celui de l'Ardèche et en bordure du fleuve Rhône. Ce futur site est destiné à servir le secteur de Saint-Joseph nord, Condrieu et Côte-Rôtie. « Au départ, nous espérions y emménager en juin mais avec l'épidémie de coronavirus... », regrette Jean-François Vassy. Et, en guise de conclusion, il se plaît à souligner comme à chaque assemblée générale : « Cooptain est une petite coopérative mais une coopérative de proximité, qui nous permet d'avoir beaucoup de réactivité et de relationnel, de convivialité avec nos adhérents ».