Arnaud Rousseau réélu à la tête de la FOP
Lors d’une conférence de presse, le 14 avril, Arnaud Rousseau, président réélu de la Fédération française des producteurs d’oléagineux et de protéagineux (FOP) a dressé les principaux axes stratégiques qu’il entend développer dans les trois prochaines années.

Renforcer la filière oléoprotéagineuse ; se battre pour conserver les moyens de production et s’inscrire pleinement dans le Plan protéines : tels sont les dossiers principaux sur lesquels les instances renouvelées de la Fédération française des producteurs d’oléagineux et de protéagineux (FOP) travailleront d’ici 2024, a annoncé Arnaud Rousseau. Pour renforcer la filière, la FOP entend « valoriser les produits via la loi Egalim », a indiqué le président de la FOP qui souhaite aussi pérenniser la production en assurant le renouvellement des générations. « Mais pour cela, il faut une juste répartition de la valeur ajoutée tout le long de la filière », a-t-il ajouté. Il reconnaît que les prix sont, en ce moment, correctement orientés (450 euros/tonne, NDLR) et qu’ils sont rémunérateurs. « Pourvu que ça dure », a-t-il tempéré.
New breeding techniques (NBT)
La crainte de la FOP vient plutôt des moyens de productions qui ont été, ces dernières années, battus en brèche. Si l’impact du gel sur les cultures, en particulier le colza, reste encore difficile à évaluer, la présence des insectes a pu fragiliser les plantes « car on nous enlève nos moyens de protection », a expliqué Gilles Robillard, nouveau membre du bureau et président de Terres Inovia. La perte est évaluée, à la mi-avril entre 100 et 200 millions d’euros. C’est pourquoi la FOP demande l’appui de la R&D notamment sur les New breeding techniques (NBT) et sur le biocontrôle. Il faut qu’en attendant les agriculteurs puissent conserver leurs moyens de protection afin que certains ne renoncent pas à cultiver ces têtes de rotation. De même, la question de la gestion de l’eau paraît centrale à la FOP. « Le problème n’est pas que méridional. Tout le territoire est concerné », a affirmé Arnaud Rousseau. « Face aux grands enjeux du changement climatique et du maintien de la biodiversité, nous avons besoin de bénéficier du meilleur de la technologie ».
Alimentation humaine
Malgré ce contexte quelque peu contraint, la FOP entend accompagner le plan protéines annoncé au Salon de l’Agriculture 2019 par Emmanuel Macron et dévoilé en décembre 2020 par le ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie. La FOP entend s’appuyer sur les leviers de l’innovation et de l’investissement pour « doubler les surfaces des plantes riches en protéines d’ici à 2030 et parvenir à une hausse de 40 % d’ici trois ans », a précisé Antoine Henrion, vice-président de la FOP et président de Terres Univia. C’est pourquoi la FOP, qui est en pourparlers avec FranceAgriMer, demande de rouvrir l’enveloppe dédiée aux agroéquipements et qui, dotée de 20 millions d’euros, avait été consommée en seulement deux jours. La FOP qui surveille de près l’évolution de la réforme de la Pac souhaite promouvoir les protéines végétales pour l’alimentation humaine et le flexitarisme, « non pas en concurrence mais en complément des productions animales », a précisé Gilles Robillard.
Le nouveau bureau de la FOP
La FOP a renouvelé son conseil d’administration et son bureau le 14 avril pour un mandat de trois ans. Deux femmes font leur entrée dans ce conseil qui compte 67 membres. La première, Emmanuelle Duchâteau est originaire du Pas-de-Calais (Hauts-de-France) et la seconde, Stéphanie Flament est agricultrice en Seine-et-Marne (Ile-de-France). Par ailleurs, deux nouveaux agriculteurs intègrent le bureau de la FOP : Bertrand Menon (Loir-et-Cher) et Gilles Robillard (Yonne).