Le petit épeautre IGP recherche de nouveaux producteurs
La demande en petit épeautre de Haute-Provence progresse et la filière recherche des volumes supplémentaires. Le syndicat interprofessionnel et la chambre d’agriculture de la Drôme ont organisé deux rencontres sur cette culture afin d’attirer de nouveaux producteurs.

Le 1er juin à Sainte-Jalle, Clément et Fabien Begnis ont reçu sur leur exploitation une douzaine de producteurs de la région concernés ou intéressés par la culture du petit épeautre, considéré comme « le caviar des céréales ». Parmi les personnes présentes, Jean Champion, conseiller chambre d’agriculture, et Sandie Ricard, du syndicat du petit épeautre de Haute-Provence.
Une IGP sur 228 communes
Sandie Ricard a évoqué l’histoire de cette céréale rustique et robuste, adaptée au sol pauvre des Baronnies et de Haute-Provence. Peu gourmande en eau, une ressource précieuse et comptée sur sa zone de culture, elle bénéficie d’une reconnaissance en IGP depuis 2005. Son aire géographique protégée s’étend sur 228 communes des départements des Hautes-Alpes, des Alpes-de-Haute-Provence, de la Drôme et du Vaucluse et, en conséquence, des régions Aura et Paca. La délimitation de cette zone située à plus de 400 mètres d’altitude se base sur des données historiques et climatiques. Le cahier des charges garantit la rotation des cultures préservant la fertilité des sols, l’utilisation de semences non hybridées issues de la zone IGP, l’interdiction de fertiliser avec des produits chimiques de synthèse, le stockage et le décorticage sur la zone IGP et une traçabilité totale du produit.
Une dizaine de nouveaux producteurs recherchée
Depuis la création du syndicat en 1997, les volumes de petit épeautre de Haute-Provence n’ont cessé de progresser. Le syndicat regroupe actuellement 80 opérateurs dont les producteurs, les décortiqueurs, les meuniers et un conditionneur. Pour répondre à la demande du marché, les 520 ha de culture ne suffisent pas, il en faudrait 100 à 150 de plus, soit une dizaine de nouveaux producteurs. La signature récente d’un plan filière avec la Région permet des aides à l’investissement à hauteur de 40 % dans le domaine du stockage, du transport, du décorticage et de la production.
Clément et Fabien Begnis, eux-mêmes producteurs de petit épeautre au sein du Gaec Gramoureau et Mazelière, récoltent et décortiquent sur place près de 30 tonnes par an. Une visite dans les hangars a permis de découvrir les différentes machines intervenant dans cette opération. « Mon fils Clément et moi sommes fiers de proposer à notre clientèle du grain et de la farine sous ce signe officiel de qualité, patrimoine céréalier et culinaire de la Haute-Provence », a confié Fabien Begnis.
Bioengrain et Archibale
L’assistance s’est ensuite rendue à Montguers où Vincent Clary a présenté l’entreprise Bioengrain avec son unité de décorticage du petit épeautre de Haute-Provence, agréée pour produire du grain répondant aux exigences de l’IGP. Elle réalise du travail à façon pour les producteurs et assure l’achat et la vente de petit épeautre bio.
Autre élément de la filière, l’entreprise Archibale qui s’engage pour l’environnement en proposant des matériaux isolants naturels, à base de balles de petit épeautre. Une démarche innovante et écologique qui vise à soutenir la production locale du petit épeautre de Haute-Provence.
J-M. P.