patrimoine agricole et rural

Des lieux historiques et insolites ancrés dans leur territoire

DRÔME / C’est dans un cadre exceptionnel que les propriétaires des « Gîtes de Genas » accueillent les touristes sur leur exploitation agricole de Bourg-lès-Valence.
Les Gîtes de Genas  à Bourg-lès-Valence
IIdéalement situés à proximité des gorges de l’Ardèche et du Vercors, les trois gîtes de Genas sont abrités dans un manoir du XVe siècle. « Il s’agissait de la maison de campagne du trésorier général de Louis XI, François de Genas », explique Sylviane Fourel, la propriétaire. Depuis qu’il a fait l’acquisition de ce lieu chargé d’histoire dans les années 2000, le couple le restaure.
« Le corps de ferme n’était pas en très bon état », confie l’agricultrice retraitée. La préservation du patrimoine est une valeur chère à la famille Fourel qui poursuit les différents travaux de rénovation. La petite chapelle qui trône dans la cour laisse apparaître un plafond de 144 caissons de bois peints, chacun décoré de monogrammes religieux, des blasons de la famille de Genas et de ses alliances dauphinoises. Sa toiture devrait prochaînement être rénovée. « C’est un projet qui nous tient beaucoup à cœur. Un historien nous a même avoué que c’était l’une des dernières maisons fortes qui tenaient encore debout », précise Sylviane Fourel. Avant d’ajouter : « Les touristes sont toujours très intéressés de l’histoire qui règne dans ce manoir ». Ceux-ci peuvent également en profiter pour découvrir les plantes aromatiques et le safran cultivés par Bastien, le gendre des propriétaires, et réveiller leurs papilles grâce aux produits transformés sur la ferme : sirops et confits de plantes, confitures safranées, nectar d’abricots, etc. Enfin, non loin de là, de nombreuses activités sont possibles : le golf des Chanalets, la cité du chocolat de Valrhona, la Maison des Têtes (bâtie en 1 530) et les canaux de Valence, la Viarhona...
Amandine Priolet

Beaujolais / Après deux mois de confinement, les Français semblent aspirer à un retour au grand air. Dans le Pays de l'Arbresle (Rhône), plusieurs sentiers sont à votre disposition pour découvrir les cadoles, ces maisonnettes typiques des régions viticoles de l'Est de la France.
Le pays de l'Arbresle et ses cadoles s'ouvrent aux randonneurs
Très présentes en région Bourgogne-Franche-Comté et dans le Beaujolais, les cadoles sont intimement liées à la culture du vin qui a façonné l'histoire de ces deux régions. Construites entre le XIXe siècle et la fin des années 1920, ces cabanes servaient autrefois d'abri aux vignerons qui venaient s'y réchauffer l'hiver ou trouver refuge contre les intempéries en été. Devenues essentielles au bon fonctionnement de la vigne, elles étaient bâties avec les meilleures pierres retirées par les vignerons lors de travaux de construction ou d'entretien sur leur exploitation. Pendant de nombreuses années, des cadoles de toutes les sortes et de toutes les tailles ont été construites dans nos campagnes. Certaines, assez petites, ne servaient que d'abri temporaire quand d'autres, plus grandes et disposant de tout le confort moderne, pouvaient accueillir des occupants plusieurs jours d'affilée. Aujourd'hui, les cadoles ne servent plus aux vignerons mais représentent pour les amateurs de randonnée des lieux de curiosité, témoins de la vie agricole des siècles derniers. Rien de tel que de les découvrir accompagné d'un « greeter », ces bénévoles passionnés d'histoire locale qui connaissent ces chemins sur le bout des doigts. Ils sauront vous amener jusqu'aux plus belles cadoles et vous faire partager les secrets de ces maisonnettes si caractéristiques. Pour réserver votre balade, rendez-vous sur le site internet de Rhône Tourisme ou contactez l'office de tourisme du Pays de l'Arbresle. 
Pierre Garcia

ISÈRE / Propriété de la famille de Virieu depuis le XIXe siècle, le château de Pupetières est aujourd'hui classé monument historique. Chaque année en septembre, il accueille la journée des plantes qui attire de nombreux curieux.
Pupetières, le charme inégalable d'un château dans le Dauphiné
Son château, Aymar de Virieu l'a dans le sang. « L'un de mes ancêtres a d'abord construit le château de Virieu au XIe siècle.
À l'occasion d'un mariage, ce château a été transmis à la maison de Clermont puis a été racheté au XIXe siècle par Alphonse de Virieu, membre de la branche cadette de notre famille. Il a alors décidé de construire un deuxième château sur le domaine de Pupetières, à seulement deux kilomètres du château de Virieu », explique l'actuel propriétaire des lieux. Pour bâtir ce château sur ce qui n'était alors qu'une maison fortifiée, la famille de Virieu a fait appel à l'architecte Eugène Viollet-le-Duc, connu pour ses restaurations du mont Saint-Michel et de la cathédrale Notre-Dame de Paris. Aujourd'hui, le château accueille chaque été au mois de juillet et août des visites thématiques dirigées par une conférencière. L'occasion de retracer l'histoire de plusieurs personnalités ayant contribué à la renommée du château comme Stéphanie de Virieu, artiste peintre qui fut en son temps élève de David. « Cette année, nous conclurons la saison par un évènement organisé le 22 août. Nos visiteurs pourront venir pique-niquer sur le domaine et visiter le château dans la foulée, ce sera une belle fête », se réjouit d'avance Aymar de Virieu. En septembre, le château rouvrira, comme d'habitude, ses portes le temps d'une journée des plantes haute en couleurs. Près de 80 exposants, spécialistes du monde végétal et autres associations écologiques viendront célébrer la nature dans un cadre privilégié.
Pierre Garcia

Puy-de-Dôme / Dans les monts du Forez, aux confins avec le Puy-de-Dôme, le petit village d'Apinac compte encore un moulin entretenu, fonctionnel et visitable grâce à quelques passionnés.
La roue tourne au moulin de Vignal
En 1991 disparaissait le dernier meunier d'Apinac au bord de la rivière d'Andrable, laissant derrière lui un ensemble de bâtiments de la fin du XVIIIe siècle comprenant quatre moulins. Préservé par une association, le site accueille aujourd'hui tous les publics et fonctionne en majeure partie grâce au bénévolat. Aucun élément de modernisation n'a dénaturé ces installations, qui comprennent une roue verticale et deux horizontales à eau.
Labellisé « Famille plus », le moulin de Vignal est ainsi engagé dans une démarche qualité pour vous accueillir au mieux avec vos enfants (gratuité en-dessous de 8 ans) et vous proposer des activités adaptées à faire en famille. Ouvert tous les après-midis du mardi au dimanche cet été, le site proposera un atelier autour du décor du pain et une visite pour les familles avec enfants de 3 à 12 ans (sur réservation obligatoire au 06 78 55 94 75) les 7, 21, 24, 28 et 31 juillet ainsi que les 11, 14, 18 et 25 août.
Le fonctionnement de la machine (réseaux hydrographiques, engrenage, poulie et autres techniques ancestrales), la fabrication

de la farine et de l'huile n'auront plus de secrets pour vous. Le site est aussi le point de départ de deux randonnées faciles (2,2 et 3,2 km) à la découverte de divers écosystèmes agricoles et naturels sur les deux versants de la rivière.
La grande nouveauté cette année concerne l'escape game
« Libérez la roue du moulin ! » Une personne malintentionnée a bloqué la roue du moulin... Saurez-vous résoudre les énigmes et débusquer le coupable ? Constituez une équipe composée d'au moins cinq personnes (dès 7 ans), réservez et tentez de trouver la combinaison du cadenas qui empêche la roue de tourner. Tout se passe autour du moulin et dure environ une heure selon votre perspicacité.
F. T. & D. B.

Tél. : 04 77 50 80 23, www.moulindevignal.fr