Loup : feu vert des Vingt-sept à l'abaissement du statut de protection
Les États membres de l'UE ont finalement convenu, le 25 septembre, de revoir à la baisse le niveau de protection du loup dans l’UE pour le faire passer d’un statut de protection stricte à une protection simple.

Les États membres de l'UE ont finalement convenu, le 25 septembre, de revoir à la baisse le niveau de protection du loup dans l’Union européenne (UE) pour le faire passer d’un statut de protection stricte à une protection simple.
Les changements récents de position du Luxembourg et surtout de l’Allemagne (qui s’était jusqu’à présent abstenue) ont permis de faire basculer la majorité qualifiée lors d'un vote des ambassadeurs de l’UE qui devrait être confirmé ce 26 septembre en marge de la réunion du Conseil Compétitivité. Les Vingt-sept devaient prendre une décision avant le 1er octobre, soit deux mois avant la réunion du Comité permanent de la Convention de Berne qui se tiendra du 2 au 6 décembre afin d’inscrire le sujet à l’ordre du jour.
Si la Convention (où l’UE n’est pas seule à siéger) confirme ce déclassement, l’UE pourra alors, dans la foulée, adopter un changement de statut dans le cadre de la directive européenne Habitats. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, avait proposé il y a un an, de sa propre initiative, cette révision.
Les organisations et coopératives agricoles et l’UE (Copa-Cogeca) ont salué une «nouvelle attendue de longue date» et espèrent maintenant que «les États membres s’engageront activement avec les acteurs locaux sur des plans de gestion pour permettre une coexistence harmonieuse» entre les loups et les éleveurs. Du côté des ONG (Birdlife, EEB, WWF), on dénonce au contraire une décision politique qui «outrepasse les preuves scientifiques» et «sape complètement la confiance dans le processus décisionnel» de l’UE.
479 bovins victimes du loup prédateur en 2023
D’après le bilan 2023 publié par la Dreal Auvergne-Rhône-Alpes (préfecture), 479 bovins ont été victimes du loup en France l’année passée (+15% par rapport à 2022), pour 335 dossiers d’indemnisation (+18%). Des chiffres qui comprennent les cas pour lesquels l’origine des dommages reste «indéterminée», soit presque la moitié en bovins. Sur l’ensemble des animaux d’élevage, les bovins représentent 7,5% des attaques en 2023 (contre 82,8% pour les ovins). «En valeur absolue comme en valeur relative, les dommages du loup sur les bovins augmentent régulièrement depuis treize ans», relèvent les pouvoirs publics dans leur note.
Même si 25 départements sont concernés, les attaques de loups sur bovins sont «surtout localisées dans les départements alpins et dans une moindre mesure en région Bourgogne-Franche-Comté». En particulier, les cas de prédation ont explosé l’année dernière en Saône-et-Loire, important bassin bovin, avec 28 constats imputés à la prédation (+833%), pour 34 victimes (multiplication par dix). Au niveau national, les loups s’attaquent avant tout aux jeunes animaux, qui représentent deux tiers des victimes. «Il est fortement conseillé de diminuer l’exposition des bêtes les plus vulnérables (jeunes, périodes de mise-bas)», recommandent les pouvoirs publics.