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Organisation de producteurs

CDC : accompagner les virages de l’agriculture

Début décembre en assemblée générale, la coopérative Drômoise de céréales a dressé le bilan de son exercice 2019-2020 et enchaîné sur celui en cours.

CDC : accompagner les virages de l’agriculture
Pac plus verte, loi Egalim, attentes sociétales, évolution des débouchés : la CDC « accompagnera les virages que va prendre l’agriculture de notre région », a confié son président, Lionel Eydant, en assemblée générale.

La coopérative Drômoise de céréales (CDC) a tenu son assemblée générale en visioconférence le 10 décembre et statué sur son exercice clos le 30 juin dernier. En 2019, elle a collecté près de 243 000 tonnes (volume en hausse de 1,4 %), dont près de 15 300 tonnes (+ 18 %) en production biologique et 1 800 en conversion deuxième année (+ 48 %). Une collecte fortement impactée par les orages de grêle de juin et juillet dans les vallées de l’Isère et de l’Herbasse, a rappelé le directeur, Christophe Pelletier.

Des ventes soutenues en fin de campagne

La CDC a commercialisé près de 228 000 tonnes sur l’exercice 2019-2020, dont 16 400 en production biologique ou reconversion. Les mises en marché ont été soutenues en fin de campagne, la crise Covid du printemps ayant « redonné de l’intérêt à la production de proximité, pour les transformateurs locaux ». Si bien que les stocks de blés tendres et durs au 30 juin se sont retrouvés au plus bas. Et les prix, tirés vers le bas depuis le début de la campagne en raison de productions mondiales records, sont remontés avec le confinement.

Le chiffre d’affaires de la CDC s’est élevé à 56,3 millions d’euros (- 2 %). Les investissements (au total un million d’euros) ont surtout concerné le site de Chabeuil. Finalement, la coopérative a dégagé un résultat net de 999 000 euros (- 3 %).

Récoltes 2020 

Concernant les récoltes 2020, les surfaces étaient « historiquement basses » en colza (semis 2019 compliqués par le sec en août) et les rendements un peu inférieurs à ceux de l’année passée. En blé tendre, les surfaces étaient en recul de 5 % (conditions de semis également difficiles) mais stables en blé dur et orge. Les rendements, eux, ont été très variables (selon la date de semis, la profondeur du sol, l’irrigation, la protection contre les maladies et ravageurs…). En tournesol (surfaces stables), ils ont été impactés par la chaleur et la sécheresse. En soja (surfaces en hausse de 10 %), ils ont été satisfaisants mais décevants en sorgho (+ 5 % de surfaces). En plus des pyrales, les maïs (- 5 % de surfaces) ont subi la pression de sésamies et d’héliothis. Et la chrysomèle, observée en 2019 près de l’autoroute A49 sur le secteur d’Eymeux, a été détectée dans des pièges à phéromones jusque vers Crest cette année. Les maïs en sec ont grandement souffert, sauf dans la plaine d’Alixan et le Royans (orages et terrains profonds). Ceux irrigués ont aussi donné des rendements très variables.

Orientations

Dans le rapport d’orientation, le président de la Drômoise de céréales, Lionel Eydant, a évoqué le verdissement de la nouvelle Pac, la loi Egalim, les attentes sociétales, le basculement de la vente des céréales vers des circuits de proximité plutôt que vers l’international. « Notre coopérative accompagnera les virages que va prendre l’agriculture de notre région, a-t-il confié. Il faut répondre à ces nouveaux besoins, développer la HVE(*), la contractualisation, des outils faciles à utiliser par les agriculteurs pour la traçabilité des cultures ». Il a aussi mis l’accent sur le dynamisme de cette coopérative, sa réactivité, sa santé financière, ses moyens humains...

A noter encore, Alain Daussan, négociateur commercial à la CDC, part à la retraite cette fin d’année. Il y était entré en 1983 en tant que technicien (et venait des Silos de Crest). Son successeur, Martial Guerre (originaire du Berry), est arrivé début juin. Cet ingénieur agricole de 26 ans s’occupait précédemment, au sein de l’interprofession France export céréales à Paris, de la promotion de la filière en Europe. Comme Alain Daussan avant lui, il est chargé de la mise en marché de la collecte de la CDC et des achats de matières premières de l’Ucab (usine d’alimentation animale).

Annie Laurie

 


(*) HVE : haute valeur environnementale.

Céréales et protéagineux : les marchés de la CDC

A cette assemblée générale, Alain Daussan, négociateur commercial de la CDC, a fait le point sur les marchés des céréales et protéagineux récoltés en 2019. En blé, les ventes de la coopérative en Italie se sont effondrées. Les protéines (tourteaux) étant chères, cette céréale a retrouvé un bon niveau d’incorporation dans l’alimentation animale. Sur le marché français de la meunerie, la CDC a maintenu ses ventes grâce à ses productions sous cahier des charges. L’orge, lui, intéresse moins qu’avant les fabricants d’aliments italiens ; d’où des prix en baisse et davantage d’incorporation locale. En maïs, les incorporations régionales ont régressé au profit du blé ou du sorgho. A l’export, outre un contrat avec l’industrie espagnole, la coopérative a enregistré un petit regain d’activité (quelques bateaux partis aux Baléares et en Sardaigne). Et en sorgho, le débouché principal reste l’alimentation animale locale.

Comment réagir face à un contexte de baisse de collecte et de fermeture de marchés à l’export ? Réponse d’Alain Daussan : « orienter les productions sur les débouchés captifs, contractualisés, historiques et en développement ».

A. L.