Concours charolais : « Maintenir du présentiel et du digital »
Face aux annulations de concours, le Herd Book Charolais s’est réinventé en créant des alternatives numériques. Une solution provisoire qui ne remplace en rien la dynamique des concours en présentiel, selon le président, Sébastien Cluzel.

Quel a été le principe du Challenge Digital et quel bilan peut-on en dresser ?
Sébastien Cluzel : « Dans la période actuelle, on peut dire que le bilan est plutôt positif. On a mis en valeur les éleveurs et leurs animaux. Une solution satisfaisante mais qui ne remplace pas les événements physiques car nous travaillons avec du vivant. Les outils digitaux nous aident bien entendu en cette période de crise. Après, on sait que dans l’achat d’un reproducteur il y a beaucoup de critères morphologiques qui rentrent en ligne de compte, que l’on apprécie plus ou moins bien de manière virtuelle et que les contacts entre éleveurs ne peuvent en aucun cas être totalement remplacés par ces outils. Malgré tout, nous avons déjà impulsé l’utilisation de ces nouveaux moyens de communication avant la crise Covid-19 à travers les ventes en ligne. Des systèmes, certes, perfectibles, mais permettant de palier les annulations de concours et autres manifestations. Les opérations « Cournon à la ferme », « Challenge Digital HBC » ont bien fonctionné et nous souhaitons l’adapter également au prochain Salon International de l’Agriculture qui est, lui, physiquement, déjà annulé. »
Vous avez d’ores-et-déjà mis en ligne le calendrier des prochains concours de l’année. Quelles perspectives espérez-vous ? Quelles seraient les incidences d’autres éventuelles annulations ?
S.C. : « Certains critiquent les concours en les qualifiant de passéistes. On voit, qu’avec leurs annulations, il y a un véritable manque à gagner sur le commerce de reproducteurs. Ces concours ont donc une réelle utilité économique mais aussi en termes de promotion raciale. On se raccroche tout de même au peu d’optimisme qu’on peut avoir ces jours-ci. Si nous écoutons les scientifiques, ils nous annoncent, peut-être, un début d’amélioration au printemps pour un retour à une situation plus acceptable au cours de l’été, voire début septembre, ce qui correspondrait au début de saison des concours. Le problème, c’est de se projeter avec peu de perspectives auxquelles se raccrocher. Pour le moment, oui, nous partons dans une configuration en présentiel avec, bien sûr, un respect strict des mesures sanitaires. En revanche, si les rassemblements restent interdits encore cette année, il faudra s’adapter et faire preuve d’agilité mais une telle situation serait catastrophique pour la filière charolaise. »
Propos recueillis par Sébastien Joly