COOPÉRATION VITICOLE
La Cave de Die Jaillance prête à rebondir en 2023

La Cave de Die Jaillance a tenu son assemblée générale le 20 avril. Si les chiffres 2022 ne sont pas « pas fabuleux » selon le président Olivier Rey, l’année 2023 s’ouvre dans un esprit de conquête, insufflé par le nouveau directeur général Guillaume de Laforcade.

La Cave de Die Jaillance prête à rebondir en 2023
Sans nier les mauvais résultats de l’exercice 2022, le président Olivier Rey et le nouveau directeur général Guillaume de Laforcade ont souhaité dresser des perspectives encourageantes pour les adhérents de la Cave Die Jaillance. ©AD26-S.S.

En 2022, le groupe Jaillance n’aura pas échappé à la tourmente qui touche une partie du monde viticole. Le chiffre d’affaires du groupe*, proche de 30,5 M€, est en recul de 4,5 % par rapport à 2021. Mais surtout, l’explosion des charges (inflation du prix des matières sèches, du coût de l’énergie, de la main-d’œuvre) plombe le résultat qui s’affiche négatif et en recul de 1,05 M€ par rapport à l’année précédente. Olivier Rey, président, de la Cave de Die Jaillance a confirmé que l’année 2022 avait été marquée par une baisse de consommation de la clairette plus forte que les années précédentes, qui espère-t-il, « ne sera que très conjoncturelle ». 

Un premier trimestre 2023 encourageant

Guillaume de Laforcade, directeur général depuis janvier 2023 - après trois mois de transition avec son prédécesseur Jean-Louis Bergès - a confirmé le recul des ventes en 2022 sur la clairette tradition (- 11 % en nombre de cols), la clairette tradition bio (- 9 %) et la clairette brut (- 16,4 %). Un recul qui, selon lui, pourrait n’être que provisoire. D’une part, parce que le marché des vins effervescents est resté dynamique en 2022, avec une croissance toutes AOP confondues de 4,6 %, essentiellement au bénéfice des crémants (Alsace, Limoux, Bordeaux). D’autre part parce que les résultats commerciaux du premier trimestre 2023 sont très encourageants pour le groupe Jaillance sur la clairette tradition et la clairette brut. À noter toutefois de vraies difficultés pour la clairette bio, dont les ventes sont pour l’instant en recul à l’image de nombreux autres produits labellisés AB. 

Guillaume de Laforcade a tenu à rassurer les coopérateurs. « Oui la cave peut rebondir et s’offrir un présent et un avenir plus désirable », a-t-il assuré. Sa recette pour y parvenir : conquête commerciale, attractivité et cohésion. Trois axes stratégiques qu’il a déclinés dans sa feuille de route pour 2023. Il revendique une croissance possible en grande distribution en allant chercher de nouvelles références, en travaillant davantage avec les marques distributeurs (MDD), le hard discount… « Nous avons aussi des réservoirs de croissance sur les réseaux spécialisés. Nous devons notamment accentuer notre implantation régionale », affirme le nouveau directeur. Sans oublier bien sûr la conquête de nouveaux territoires à l’export.

Transparence et réactivité

En parallèle, Guillaume de Laforcade compte renforcer l’attractivité des vins Jaillance. « Pour cela nous devons mieux connaître nos consommateurs et notre cible », martèle-t-il, annonçant le rendu en mai prochain d’une étude consommateurs de l’institut Kantar. Enfin, le directeur fait de la cohésion au sein de la cave une priorité. Elle passe selon lui par la transparence, la réactivité - « nous devons fixer régulièrement le cap et nous en expliquer » - et par le renforcement du lien entre coopérateurs et salariés.

Olivier Rey a confirmé espérer que la récolte 2022 conduise à une augmentation du chiffre d’affaires des vignerons, « à condition de retrouver des performances commerciales cette année. Les premiers mois de 2023 sont positifs par rapport à 2022, encore faut-il réussir les mois restants et surtout la fin de l’année ». Dominique Favier, directrice financière de la cave, a toutefois invité à la prudence, notamment parce qu’il faudra en 2023 poursuivre le remboursement des PGE** et faire face à une fluctuation des prix des matières et de l’énergie tout aussi inquiétante qu’en 2022. Dans ce contexte, le Groupe Jaillance vise tout de même un chiffre d’affaires prévisionnel de 33 M€ et un résultat net de 300 K€. À l’issue de cette assemblée générale, équipes salariées et conseil d’administration semblaient en ordre de marche pour réussir ce pari.

Sophie Sabot

* Toutes activités confondues intégrant notamment la cave Brouette (Crémant de Bordeaux) et les caves SVS et Pé (vins effervescents du Val de Loire).
** PGE : prêts garantis par l’État soucrits durant la crise Covid.
Cave coopérative Die Jaillance

Chiffres clés 2022

- 184 déclarations de récolte.

- 1 190 ha (stable depuis 2019) dont 25 % en bio et 37 % en HVE.

- 79 % des surfaces sont travaillées par des adhérents de moins de 55 ans. 

- Volume récolté : 62 700 hl, en progression de 5 % par rapport à 2021.

- Investissements réalisés : 668 000 € pour des groupes froid avec récupération de chaleur et 266 000 € pour une laveuse de bouteilles, aidés à hauteur de 55 %.