VINS
Grignan-les-Adhémar : « la belle découverte »

Début mai, l’organisme de défense et de gestion (ODG) de l’appellation Grignan-les-Adhémar tenait son assemblée générale. Le point sur l’actualité de l’appellation avec son président Matthieu Rozel.

Grignan-les-Adhémar : « la belle découverte »
Matthieu Rozel, président de l’appellation Grignan-les-Adhémar depuis 2016. © Archives AD26.

Qui dit assemblée générale, dit bilan de l’année écoulée. Pour l’appellation Grignan-les-Adhémar, 2022 a été marquée par la validation du cahier des charges et sa publication au journal officiel en septembre dernier. Ce passage obligé, suite au changement de nom de l’appellation au début des années 2010*, clôt ainsi un long chapitre pour l’ODG. Un seul point reste encore en attente : la validation de l’aire de l’appellation par l’Institut national de l’origine et de la qualité (Inao). « Le potentiel délimité dans les années 1970 comportait plus de 20 000 ha. Il n’y avait jamais eu de vraie sélection de terroir », rappelle Matthieu Rozel, président de l’ODG Grignan-les-Adhémar. Ce travail est désormais accompli. Le potentiel est ramené à 8 300 ha, « sachant que seuls 1 800 ha sont aujourd’hui plantés », souligne le président. La nouvelle proposition d’aire a été validée lors de l’assemblée générale de l’ODG le 5 mai. L’Inao devrait quant à elle rendre son verdict dans les semaines à venir et officialiser ainsi cette nouvelle aire.

43 360 hl revendiqués en Grignan-les-Adhémar

En parallèle à ces questions d’ordre « technique », qui ont beaucoup mobilisé l’ODG ces dernières années, le travail de promotion de l’appellation a aussi été intense. « Nous avons eu en février dernier une grosse présence sur Wine Paris, salon de référence. L’export se porte pas trop mal. Nous avons bien progressé aussi ces dernières années sur les circuits traditionnels, cavistes et CHR et nous gardons une bonne visibilité des opérateurs de l’appellation sur l’œnotourisme, une dimension sur laquelle nous sommes historiquement présents, même si nous sentons monter la concurrence d’autres régions de production », détaille Matthieu Rozel.

Côté volumes, 43 360 hl ont été revendiqués en appellation Grignan-les-Adhémar pour le millésime 2022 (59 % en caves coopératives, 41 % en caves particulières), contre 45 158 hl en 2021. Les rouges représentent toujours près des trois-quarts des volumes (72%), suivis par les rosés (16 %) et les blancs (12%). Ces proportions pourraient cependant évoluer selon le président de l’appellation. « Nous avons eu pas mal de restructuration sur le vignoble ces dernières années, avec des plantations de cépages blancs qui ne vont pas tarder à entrer en production. La qualité des blancs de l’appellation est reconnue, que se soient les viogniers ou d’autres assemblages qui fonctionnent très bien. En blanc comme en rosé, on ne tient pas de millésime. Nos rouges sont aussi de plus en plus dans l’air du temps avec des degrés alcooliques moins marqués que des terroirs plus au sud. Sur les circuits traditionnels, l’appellation fonctionne de mieux en mieux », estime Matthieu Rozel.

Ne rien lâcher sur la qualité des vins

« Grignan-les-Adhémar, c’est la belle découverte pour les consommateurs ou les cavistes », résume le président. S’il reconnaît que l’appellation est encore peu connue, il assure qu’elle offre l’opportunité de découvrir « un joli terroir de la Drôme provençale ». « Nous avons été l’une des premières appellations à mettre en place le contrôle interne. Notre priorité, c’est la qualité des vins et nous avons accompagné les producteurs en ce sens. Nous menons actuellement une réflexion pour pousser plus loin les niveaux d’exigence qualitative sur les profils aromatiques », poursuit-il. S’il reste conscient des difficultés rencontrées par la profession viticole, il est aussi persuadé qu’il y a aujourd’hui de belles opportunités pour l’appellation Grignan-les-Adhémar. « Nous voyons arriver une nouvelle génération, ainsi que de nouveaux domaines. Il y a de la place. Le marché aujourd’hui accepte les volumes proposés, mais j’insiste, ça passe par la qualité… », conclut Matthieu Rozel.

Sophie Sabot

* Pour mémoire l’appellation avait été initialement reconnue en 1973 sous le nom « Coteaux du Tricastin ». 

Les rendez-vous à ne pas manquer 

- La fête du rosé à Saint-Paul-Trois-Châteaux le 3 juin à partir de 18h30 ;

- La fête des vignerons à la Garde-Adhémar le 2 août à partir de 18h30.

Renseignements : 04 75 46 55 96.