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Sur les traces de l’histoire

Si vous aimez l’histoire, les vieilles pierres et les monuments historiques, nous vous proposons cette semaine quatre villages qui devraient vous séduire. Suivez le guide.

Sur les traces de l’histoire
©APr

Drôme : Le Poët-Laval, village perché

C’est au milieu des lavandes et des blés que s’érige le village médiéval perché du Poët-Laval dans la Drôme. Au XIIe siècle, les chevaliers hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem choisissent ce lieu pour y établir une de leurs commanderies. La commune a conservé de cette époque le château, les vestiges de la chapelle romane Saint-Jean-des-Commandeurs et les remparts, sur une colline de la vallée du Jabron. Au milieu des pierres, ce lieu fortifié, classé parmi Les plus beaux villages de France, invite à la promenade, au cœur d’une nature préservée. Pourtant, le site n’a pas toujours été accueillant, puisque le village a été abandonné à la fin du XIXe siècle au profit de Gougne, en contrebas de l’ancienne commanderie, aujourd’hui chef-lieu de la commune où se trouvent l’école et la mairie. Devant le pillage du village, quelques passionnés se sont réunis au sein de l’association Les amis du vieux Poët-Laval en 1925 afin de préserver les vestiges du passé. C’est aussi sous l’impulsion d’Yvon Morin, passionné d’art et de vieilles pierres, que ce lieu historique a pu traverser les années. L’ouverture d’un hôtel-restaurant et d’un centre international d’art et d’animation, mais aussi la réhabilitation du château médiéval, désormais ouvert au public (visites guidées possibles avec l’association Les Amis du Vieux Poët-Laval), a redonné un second souffle à ce lieu. La commune abrite également le musée du protestantisme dauphinois, installé dans une ancienne demeure du XIVe siècle. 
Ce lieu chargé d’histoire est aussi un point de départ de nombreuses randonnées, parmi lesquelles se trouve l’une des plus connues : le sentier Sur les pas des Huguenots. Cet itinéraire européen, le GR 965, qui retrace l’exil historique des huguenots dauphinois au XVIIe siècle, permet de rejoindre Bad Karlshafen en Allemagne pour près de 1 800 km de marche. Plus localement, la randonnée Tour du Pays de Dieulefit, d’une distance de 109 km, offre aux marcheurs le loisir de découvrir des étapes phares de la Drôme provençale et des paysages à en couper le souffle. 
Amandine Priolet
Office de tourisme du Pays de Dieulefit-Bourdeaux 1 place Abbé Magnet à Dieulefit Tél. : 04 75 46 42 49

©DR

Isère : Saint-Antoine-l’Abbaye, un charme architectural

Le village de Saint-Antoine-l’Abbaye trouve son origine à l’emplacement d’une église primitive. Il s’est par la suite développé depuis la présence de l’actuelle abbaye. L’histoire de ce bourg remonte au XIe siècle. Il a progressivement gagné en importance grâce aux pèlerinages successifs même si le seigneur tutélaire a quitté les lieux au XIIIe siècle. Saint-Antoine-l’Abbaye est un village dont le charme réside dans ses goulets, des ruelles semi-couvertes, mais également dans les places ombragées qui ont résisté au temps. L’architecture du village médiéval, en partie préservée, participe à maintenir une ambiance de village authentique. En flânant le long des ruelles et des goulets, les visiteurs peuvent se laisser guider par une signalétique mise en place il y a plus de vingt ans, entre les fenêtres à meneau et les structures à pans de bois. Ces dernières années, le village a mené de nombreux travaux de rénovation. Sont notamment concernées la porterie, qui abrite l’office de tourisme ; la mairie, qui siège à la place de l’ancien hôpital ; l’église abbatiale et ses peintures du XVIIe siècle, qui regagneront bientôt le chœur. Mais Saint-Antoine-l’Abbaye comprend, en plus du village médiéval, le site abbatial qui se visite tout l’été en compagnie d’un guide conférencier les week-ends de septembre ou lors de visites à thème du 1er juillet au 28 août. Toute l’année, le musée départemental de Saint-Antoine-l’Abbaye, l’un des onze musées départementaux de l’Isère, fait évoluer sa programmation. De mi-juin à mi-septembre, un festival de musique sacrée résonne entre les vieilles pierres de la ville avec notamment des concerts d’orgue chaque dimanche. Le mois d’août est également l’occasion pour le village de tenir sa célèbre fête médiévale, suivie d’une plus traditionnelle vogue, le 15 du mois. Avec, bien sûr, une belle occasion de découvrir la ville autrement lors des Journées européennes du patrimoine, le troisième week-end de septembre. 
Morgane Poulet
https:// tourisme.saintmarcellin-vercors-isere.fr

 

©PF

Ain : Pérouges, la belle cité médiévale

Située à quelques encablures de Lyon, Pérouges est prisée non seulement pour le charme de ses rues pavées de galets façonnés par les millénaires, mais également pour sa fameuse galette dont les effluves de beurre et de sucre se diffusent au détour des ruelles. Une cité hors du temps, endroit fantastique qui nous fait remonter jusqu’au Moyen Âge, avec ses maisons d’artisans et de marchands en galets et briques. Témoin sauvegardé d’une des villes fortes du duché de Savoie, Pérouges est l’un des trois plus beaux villages médiévaux de la Dombes (avec Châtillon-sur-Chalaronne et Trévoux), et est classé parmi Les plus beaux villages de France. Trônant au centre de la cité, sur l’ancienne place de la Halle baptisée place du Tilleul depuis la Révolution, se trouve l’hostellerie et sa façade à colombages ou à pans de bois dont la construction remonte au XIIe siècle, classée au titre des monuments historiques. La cité et la place du Tilleul ont même servi de décor au tournage de bon nombre de films tels Les Trois mousquetaires et Mandrin dans les années 1920… Un des incontournables de la cité est l’église-forteresse, unique dans l’Ain, de style gothique, construite durant le deuxième tiers du XVe siècle en remplacement de la petite église Saint-Georges dont le mur extérieur, percé de deux rangs de meurtrières, sert de rempart à la cité, et porte dans sa partie supérieure le chemin de ronde qui permettait aux défenseurs de faire le tour de l’enceinte. À voir aussi, la Maison du prince, du XVe siècle, résidence des comtes de Savoie qui abrite le musée du vieux Pérouges. Sans oublier la galette de Pérouges à la belle couleur caramélisée, qui s’accompagne d’une louche de crème fraîche AOP de Bresse, à savourer avec un bon verre de cerdon, méthode ancestrale de l’ AOP Bugey. Vous pouvez visiter Pérouges à l’aide du dépliant de visite en vente à l’Office de tourisme (pour une découverte décalée, opter pour un des livrets « jeu de piste »), en suivant l’une des visites guidées proposées par l’Office de tourisme pour les individuels, à l’aide d’un auto-guide en téléchargeant l’application 
izi.TRAVEL (visite « Pérouges, entrez dans la ronde  »), ou encore en totale autonomie. 
Patricia Flochon
www.perouges-bugey-tourisme.com

 ©Saint-Etienne_Tourisme

LOIRE : Saint-Croix-en-Jarez, un monastère devenu un village

Site atypique et unique, Sainte-Croix-en-Jarez est nichée en plein cœur du massif du Pilat, tout au sud du département de la Loire. Sa particularité ? Être le seul exemple en France d’un ancien monastère de l’ordre des Chartreux devenu village, lequel bénéficie du label  Les plus beaux villages de France. Cet ensemble édifié en 1280 et opérationnel pendant plus de cinq siècles a vu son quotidien être chamboulé après la Révolution, lorsque les religieux en ont été chassés. Son caractère si particulier s’explique par l’ordonnancement des différents bâtiments et lieux de vie des moines, resté en place depuis leur départ. La vocation originelle du lieu est encore visible dans sa structure architecturale. « En effet, il est constitué de trois grandes parties qui reflètent l’organisation et le mode de vie de l’ordre des Chartreux : deux cours étaient dédiées aux frères et aux pères à chaque extrémité. Entre les deux cours, un ensemble de bâtiments communautaires, appelé zone cénobitique, regroupait l‘église, le réfectoire, le cloître, la cuisine, la bibliothèque et l’hôtellerie pour les religieux de passage », détaille le site internet du village. Organisant un dialogue autour de l’air, du feu, de la terre et de l’eau, la programmation 2022-2023 offre au visiteur une expérience sensorielle mêlant histoire et nature. Ces éléments sont à la fois à apprivoiser, à craindre, à utiliser mais aussi à respecter. La traditionnelle visite guidée a lieu à 11 et 15 heures tous les jours sauf le mardi. On peut aussi découvrir le site en autonomie, notamment avec la quête interactive. Particulièrement adapté pour les familles avec des enfants de plus de dix ans, ce jeu sur tablette invite à résoudre une énigme qui permet de voyager à travers le temps dans les lieux incontournables du village, grâce à la réalité augmentée et virtuelle (réservation conseillée). Ne manquez pas non plus les visites nocturnes de l’été, « La chartreuse aux flambeaux », revisitées cette année avec l’ajout d’un pique-nique fermier. Rendez-vous dès 20 h 30 dans le cloître pour le déguster en musique avant d’arpenter l’ancien monastère au crépuscule, dans l’ambiance douce et feutrée des soirs d’été. Cette animation se tiendra encore le samedi 10 septembre. Enfin, on peut également s’adonner à la randonnée et au vélo grâce aux nombreux sentiers balisés du secteur.
F.T.
www.chartreuse-saintecroixenjarez.com