Grêle 2019 : une mission d’enquête « taille sévère »
A la suite des dégâts de la grêle sur vergers, les arrachages font l’objet d’une indemnisation. En plus, une demande de reconnaissance vient d’être engagée pour la taille sévère.

Les 15 juin et 6 juillet 2019 dans la vallée de l’Isère et le Royans, les orages de grêle avaient occasionné des dégâts de grande ampleur, encore visibles aujourd’hui dans nombre de vergers drômois. Cela avait conduit à demander et obtenir une reconnaissance des pertes de fonds au titre des calamités agricoles. L’indemnisation de la première vague d’arrachage d’arbres au cours de l’hiver 2019-2020 a représenté 1,5 million d’euros. « Une seconde vague sera lancée en février et mars prochains pour un montant estimé à 2,8 millions d’euros », annonce Dominique Chatillon, chef du service agriculture à la DDT de la Drôme. Des informations sur le dépôt des dossiers seront données prochainement.
« Un gros travail de taille est engagé »
Plutôt que d’arracher des arbres impactés par les grêlons, des arboriculteurs ont opté pour une taille sévère. Cette option va faire l’objet d’une demande de reconnaissance auprès du Fonds national de gestion des risques en agriculture (FNGRA). En préambule à cette démarche, une mission d’enquête « taille sévère » s’est rendue sur le terrain le 20 janvier après-midi. Sous l’égide de la DDT, une délégation composée d’agriculteurs non concernés par le sinistre (Serge Guier et Hervé Miachon) et de représentants de la chambre d’agriculture (Bruno Darnaud, Marion Bouilloux) a visité plusieurs parcelles. D’abord à Pont-de-l’Isère à l’EARL Vergers des sables (Emmanuel Darnaud) puis à La Roche-de-Glun à l’EARL Les Flouries (Grégory Chardon). Le circuit s’est achevé à Châteauneuf-sur-Isère au Gaec de Vernaison (messieurs Clut).
« Ce que l’on a vu sur pêchers, abricotiers, pruniers est un désastre, relate Serge Guier. Les marques sur les arbres sont impressionnantes. Sur les plus jeunes, l’écorce est soulevée comme s’il s’agissait d’arbres très âgés. Un gros travail de taille est engagé, des charpentières sont à refaire… Cela demande beaucoup de main-d’œuvre et entraîne une moindre productivité des arbres sur plusieurs années. » La visite d’une parcelle de kiwis était aussi au programme.
Le rapport d’enquête rédigé par la DDT devrait être examiné par le comité du FNGRA (CNGRA) en avril. Son avis, s’il est favorable, permettrait de débuter les indemnisations « au mieux cet été », prévient Dominique Chatillon.
Christophe Ledoux
Autres aléas climatiques : les instructions en cours
- Neige du 14 novembre 2019 : l’État a prévu un budget de 2 192 000 € pour aider les agriculteurs ayant des arbres fruitiers à arracher, des noyers à redresser, des parcelles à dégager ainsi que pour des clôtures et volières endommagées. A ce jour, 147 dossiers de demande d’indemnisation ont été déposés. 74 ont été réglés (en totalité ou versement d’un acompte). Un prochain paiement interviendra au fur et à mesure de la réception à la DDT des justificatifs envoyés par les agriculteurs sinistrés.
- Gel des 24 mars et 1er avril 2020 : une reconnaissance partielle du sinistre a été obtenue pour tous les vergers de 136 communes (sur les 159 demandées). Les communes rejetées sont Allan, Ancône, Châteauneuf-du-Rhône, Donzère, Espeluche, Les Granges-Gontarde, Grignan, Malataverne, Mirabel-aux-Baronnies, Montélimar, Nyons, Piégon, Pierrelatte, Roche-Saint-Secret-Béconne, Rottier, Roussas, Saint-Marcel-lès-Sauzet, Saint-Paul-Trois-Châteaux, Saint-Roman-en-Diois, Sauzet, Savasse, Valaurie, Venterol. Le CNGRA estime que les observations de Météo France ne montrent pas de phénomène exceptionnel. Pour le dépôt des dossiers de demande d’indemnisation, la DDT apportera des précisons prochainement.
A propos des communes rejetées, la FDSEA de la Drôme fait savoir, qu’initialement, le CNGRA proposait d’en accepter 121 et d’en refuser 38. Pour les 23 communes encore refusées, « l’important travail de mobilisation de la FDSEA appuyée par la chambre d’agriculture ne s’arrête donc pas là puisque ce retour est bien loin de nous satisfaire, prévient la fédération. Nous continuons donc de travailler sur ce dossier afin de faire valoir que ce qui valable pour les uns doit l’être pour les autres ! »