Inauguration
Une nouvelle distillerie pour la coopérative PAM du Diois

La société coopérative agricole Plantes aromatiques et médicinales du Diois a inauguré une nouvelle distillerie à Pontaix. Dédié au lavandin, ce bâtiment permet aux adhérents de diversifier leur plantation et de distiller vertueusement. 

Une nouvelle distillerie pour la coopérative PAM du Diois
Dominique Vinay, maire de Pontaix, coupe le ruban en présence d’autres élus locaux et du président de la coopérative. © EP

La nouvelle distillerie de la société coopérative agricole (SCA) plantes aromatiques et médicinales du Diois a été inaugurée le 21 avril. Située sur la commune de Pontaix, la coopérative s’est bien développée depuis sa création en 1985. Basée au départ dans la vallée de Quint, où il reste des espaces de stockage et séchages, elle a déménagé en 1996 sur son terrain actuel où un séchoir et deux cuves de distillation, ainsi que les bureaux de la société, ont été installés. Aujourd’hui, 61 exploitants drômois sont adhérents dont environ la moitié est en bio. La coopérative produit essentiellement des plantes fraîches, de l’herboristerie et des huiles essentielles.

Conçu pour distiller 200 ha

« Suite à un besoin de diversification de nos producteurs, un projet sur le lavandin est né et la coopérative a pris contact avec France lavande », a expliqué Gaël Blard, président de la SCA. La construction de ce nouveau bâtiment de 384 m² permettra à une vingtaine d’adhérents de distiller du lavandin à plus grande échelle. « Le bâtiment est conçu pour distiller 200 hectares, dont 50 pour de la prestation de services », a souligné Frédéric Lardellier, responsable de production au sein de la SCA. 
Le projet a coûté 900 000 euros, financés par le Département de la Drôme, la Région Auvergne Rhône-Alpes, le fonds européen Feader et un prêt du Crédit Agricole. Plusieurs élus étaient présents lors de cette inauguration : Claude Aurias, conseiller régional, Martine Charmet, conseillère départementale, Dominique Vinay, maire de Pontaix, ou encore Franck Monge, maire de Vercheny. Tous ont souligné l’importance pour les collectivités locales d’apporter un soutien financier à ce genre d’initiative et à la filière plantes à parfum, aromatiques et médicinales. Eliane Bres, présidente de France lavande, a également mis en avant la nécessaire solidarité entre les producteurs. Un partenariat est en place entre les deux coopératives : les fûts de stockage des huiles essentielles sont prêtés par France lavande qui s’occupe de la commercialisation.

Une distillation plus rapide et économique

La nouvelle installation de la SCA permet une distillation en caisson, plus rapide : une heure contre six à sept en moyenne. Le caisson est rempli de lavandin, de la vapeur d’eau est envoyée et un tuyau est ensuite branché vers la cuve qui recueille l’hydrolat et l’huile essentielle. « Avec cette méthode, ce n’est pas intéressant de distiller des petits volumes, c’est vraiment pensé pour des grosses quantités », explique Frédéric Lardellier. Ce dernier a joué le guide pour les personnes présentes et fait découvrir les différentes pièces de l’immense bâtiment : la cuve qui est reliée au caisson, la chaufferie et enfin la chaudière, élément essentiel.
D’ailleurs, autre particularité de cette installation : le système de distillation a été pensé pour être vertueux et permet des économies d’eau et d’énergie. En amont de la chaudière, une unité de traitement de l’eau est installée : un osmoseur injecte l’eau filtrée dans un circuit fermé et une bâche la préchauffe pour l’envoyer dans la chaudière afin d’économiser de l’énergie. Ce système permet aussi de préserver la chaudière qui a besoin d’eau de qualité pour fonctionner : « C’est un gain économique sur le temps nécessaire pour distiller. Avec cette unité de traitement de l’eau en amont, nous passons de 51 % de vapeur qui n’est pas utilisable à 2 % », détaille Frédéric Lardellier. 

Inquiétudes pour la filière

Cette inauguration a également été l’occasion d’évoquer les difficultés de la filière. Claude Aurias, conseiller régional, l’a regretté : « J’ai constaté certaines difficultés de la filière avec peut-être un peu trop de stock, il faut être compétitif et s’organiser », a-t-il rappelé. Il a aussi souligné que les élus font le maximum « pour que les plantations de plantes aromatiques soient réservées à certaines zones ». Il a pointé un « dérapage des plantations en plaine », ce à quoi Eliane Bres, présidente de France lavande a répondu : « C’est une vraie sortie de route ».
En attendant, la coopérative s’apprête à faire sa première distillation via son nouvel équipement. Une impatience se fait sentir, après la crise sanitaire ou la guerre en Ukraine qui ont retardé la construction.

Elodie Potente 

Frédéric Lardellier explique le fonctionnement des différentes installations qui composent la nouvelle distillerie.