Pac 2023-2027
Future Pac : échec de la négociation, rendez-vous en juin

Après plus de trois jours de négociations, les institutions européennes ne sont pas parvenues à trouver un accord sur la future Pac. L’ambition environnementale du texte a bloqué les discussions.

Le 28 mai, les négociateurs n’ont pu que constater leurs divergences sur la future Pac et se sont donné rendez-vous pour une nouvelle session de pourparlers en juin. C'est l’ambition environnementale du texte qui a bloqué les discussions, les autres sujets sur la table étant plus techniques. Les négociateurs semblaient pourtant proches d’un compromis. Ils pourraient s’entendre sur un pourcentage de 25% du premier pilier à réserver aux éco-régimes et entre 35 et 38% aux mesures environnementales du second pilier. Mais ce sont les flexibilités demandées par les États membres durant les deux premières années de mise en œuvre qui bloquent.

«J’ai été surpris par les craintes, que je juge injustifiées, des États membres qui ont peur que des fonds ne soient pas dépensés, mais je crois que ce sont surtout les administrations qui ont peur, pas les agriculteurs», a réagi le commissaire européen à l’Agriculture Janusz Wojciechowski. D’autres dossiers doivent encore être réglés, en particulier les paiements redistributifs vers les plus petites exploitations ou encore la conditionnalité sociale.

PSN : la FNB et les massifs dénoncent la baisse des aides couplées animales

Alors que l'arbitrage du ministre de l'Agriculture sur le PSN (déclinaison française de la Pac) prévoit une baisse de 3 à 4 % des aides des éleveurs allaitants, la FNB (éleveurs de bovins viande, FNSEA) estime, dans un communiqué du 25 mai, que ce choix aura «deux impacts immédiats». Le premier sera une «nouvelle diminution de 15 % du revenu», et le deuxième «une augmentation de leur coût de production», car l'indicateur de coût de production calculé par l'interprofession «déduit les soutiens de la Pac». L'enveloppe des aides couplées pour les bovins laitiers et allaitants (actuellement de 735 M€) sera réduite de 17 M€ par an. Cette baisse doit financer 80 % de l'augmentation des aides couplées aux protéines végétales, d'après la FNB. L'association spécialisée de la FNSEA met donc le ministre face à un choix : limiter la baisse «au seul transfert (…) vers le financement des protéines végétales» ou «assumer la disparition [du] secteur» des bovins viande. Dans son propre communiqué du 27 mai, l'Inter-massif agricole (agriculteurs de montagne) appelle Julien Denormandie à «rééquilibrer clairement ses prochains arbitrages en faveur de l’élevage de montagne et des zones défavorisées». «Les nombreux atouts environnementaux des systèmes herbagers et pastoraux de ces territoires ne semblent, à ce jour, pas faire l’objet d’une reconnaissance spécifique dans le cadre de l’éco-scheme», ajoute le collectif.