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Plantation de Ppam en bio : anticiper !

Les délais étant longs, les producteurs de Ppam bio doivent anticiper leurs commandes de plants sous peine de devoir reporter leurs plantations.

Plantation de Ppam en bio : anticiper !
Plants en mini-mottes.

Dans la filière des plantes à parfum, aromatiques et médicinales (Ppam), nombre de parcelles sont installées en plantant des plants : lavandin, lavande, thym, romarin, immortelle, mélisse, estragon… Deux grands types de plants se retrouvent classiquement dans cette filière :
- Les plants à racines nues (photo ci-contre), semblables à des arbres en miniature, que l’on peut trouver pour les plantes vivaces et ligneuses.
- Les plants en mini-mottes, vendus dans des plaques de 84 ou 104 alvéoles remplies de terreau, que l’on trouve pour une large palette d’espèces (y compris des annuelles).

Périodes de plantation 

L’hiver, a lieu la plantation de plants racines nues. Celle-ci débute en décembre, en zone de plaine, et se poursuit jusqu’à début mars. Il faut absolument que les plants soient bien en repos végétatif, sinon il y aura des pertes à la plantation. Ces plantations se font sur sol frais et peuvent, dans la plupart des cas, se passer d’arrosage. Attention, cependant, en cas de période sans pluie, même en février ou mars !
Le printemps et l’automne, sont des périodes favorables à la plantation des plants mini-mottes. Ce sont des jeunes plants poussants, donc sensibles au gel ainsi qu’aux fortes chaleurs estivales. On peut planter dès début avril en plaine, sous réserve qu’il n’y ait pas de gelées annoncées ; et on attendra plutôt début mai en zone de montagne (altitude supérieure à 500 mètres). Les plantations en juin, juillet et août sont possibles mais nécessiteront plus d’arrosages. Le risque de mortalité de plants est plus important, vu le contexte de réchauffement climatique. Les mois de septembre et octobre sont également favorables aux plantations de mini-mottes, une fois les fortes chaleurs estivales passées. Il est primordial de bien mouiller le terreau avant plantation et d’enterrer le collet (c’est-à-dire le bas de la tige) des plants. Ceci, pour éviter que les mottes de terreau ne remontent à la surface et sèchent rapidement, entraînant la mort des jeunes plants.
Dans les deux cas, le rappuyage des plants est un gage de bonne reprise, afin de chasser l’air, de coller la terre aux racines des plants. Il peut se faire avec un rouleau lisse, un cultipacker (plants racines nues) ou au pied. L’irrigation des plants mini-mottes termine ce rappuyage.

Densités de plantation

Les densités de plantation varient en fonction des espèces et de plusieurs paramètres : écart entre les rangs, entre les plants sur le rang, largeur des tournières, nombres de rangs cultivés sous le tracteur…
La chambre d’agriculture de la Drôme a édité une calculette DensiPPAM pour déterminer au plus juste le nombre de plants nécessaires. Elle est téléchargeable ici
En bio ou en conversion bio, les producteurs doivent planter des plants de Ppam bio. Il faut ainsi faire la démarche de consulter les plants disponibles sur la base de données du Gnis 
Si, et seulement si, la variété de plants que vous recherchez en bio n’est pas disponible, ou est disponible dans un délai important, il est mentionné « DP » sur le site, ce qui signifie « dérogation possible ». Le producteur peut alors commander des plants non bio (et non traités) en faisant une demande de dérogation sur ce site internet. Pour cela, il faut créer un compte au préalable puis faire la demande de dérogation en ligne : celle-ci est alors directement envoyée à l’organisme certificateur bio, qui validera ou non la demande. Si elle est acceptée, sa validité est d’un mois seulement. Cette demande de dérogation peut être obtenue sous deux conditions :
- être déposée au moins un an et demi avant la plantation ;
- pour des circonstances exceptionnelles comme les cas de force majeure (inondation, grêle, incendie), les pertes à l’implantation de plantation nouvelle (les deux années suivant la plantation), l’extension majeure de l’outil de production (au moins le doublement de la surface de l’exploitation).
En pratique, les organismes certificateurs bio ont été « tolérants » avec cette règle des 18 mois pour valider des demandes de dérogation. Cependant, depuis cet automne, cette règle va être appliquée strictement, exceptée dans le cas des nouveaux producteurs engagés en bio et uniquement pour leur première demande de dérogation.
Les producteurs de Ppam bio doivent donc anticiper leurs commandes de plants auprès des pépiniéristes bio, sous peine de devoir reporter leurs plantations. De toute façon, il y a depuis quelques années des délais importants pour obtenir des plants bio : par exemple pour des plants certifiés sains et bio de lavande maillette en racines nues, comptez deux ans d’attente !

La durée de conversion des terres

Si la conversion bio se fait alors que la parcelle accueille une prairie ou une culture annuelle ou une culture de safran, alors la durée de conversion sera de deux ans.
Par contre, si la conversion bio se fait alors que la parcelle est déjà plantée en Ppam pérenne (lavande, lavandin, thym, romarin…) alors elle sera de trois ans.
Pour les nouveaux engagements en bio, il est donc possible de « gagner » un an de conversion en s’engageant en bio avant de planter des Ppam pérennes. Et il est intéressant de se convertir en bio avant la date de la récolte, et au plus tard avant le 15 mai, date butoir de déclaration à la Pac, pour pouvoir demander une aide à la conversion bio.
A noter, si la parcelle accueille une friche, il est possible de la passer directement en bio sans période de conversion, à condition de montrer la friche à un contrôleur d’un organisme certificateur bio avant de retourner la terre. Il est toutefois fortement conseillé de réaliser une rotation avec de la luzerne ou une céréale avant de planter une Ppam, sous peine de devoir faire face à un salissement important de la parcelle en adventices. 

Pour plus d’informations, contactez Cédric Yvin, conseiller spécialisé Ppam à la chambre d’agriculture de la Drôme  tél : 06 27 61 31 55 - mail : [email protected]).
 Publication avec le soutien du Département et de la Région.