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Pastoralisme

Eleveurs et bergers du Vercors unanimes contre le Plan loup

Alors que le nouveau Plan loup est officialisé, l'assemblée générale de l'Association des éleveurs et bergers du Vercors Drôme-Isère a fait salle comble pour le dénoncer.
Eleveurs et bergers du Vercors unanimes contre le Plan loup

Eleveurs, bergers, élus ou simples citoyens, plus de cent personnes ont assisté, le 17 mars à Combovin, à l'assemblée générale de l'Association des éleveurs et bergers du Vercors. Alain Baudouin, président, a relaté les actions menées ces derniers mois dans des domaines différents : juridiques, recherches sur l'hybridation des loups, soutien aux éleveurs en difficulté (tant sur le plan administratif que moral ou matériel), relations avec les élus...
Au cœur de cette réunion, bien sûr, le nouveau Plan loup 2018-2023, acté officiellement courant mars par le gouvernement. Pour Alain Baudouin, « l'Etat a fait le choix de vouer l'élevage à l'herbe à la disparition et pousse une profession qui ne demande qu'à travailler à la désespérance ». Qualifiant ce plan « d'irresponsable », il a prévenu : « Des conflits vont naître et se multiplier et l'Etat sera responsable de la fin de la paix civile dans les campagnes ».

Lors d'une table ronde à laquelle ont participé plusieurs syndicats agricoles, ainsi que les associations d'éleveurs de Lozère et d'Aveyron, tous les représentants ont affirmé « l'impossible cohabitation de l'élevage pastoral avec le loup et la pression mise sur leur profession ».

Lors d'une table ronde à laquelle ont participé plusieurs syndicats agricoles, ainsi que les associations d'éleveurs de Lozère et d'Aveyron, tous les représentants ont affirmé l'impossible cohabitation et la pression mise sur leur profession. Parlant de « mépris », ils ont unanimement dénoncé l'objectif de 500 loups en 2023, considérant que les calculs sur les populations de loups sont « gravement sous-estimés de façon à limiter le nombre de prélèvements annuels ». Ils ont aussi fustigé la conditionnalité des mesures de protection, prenant l'exemple de la Drôme « où 70 % des attaques ont eu lieu sur des troupeaux protégés ». Evoquant les risques d'abandon de vastes espaces pouvant devenir des foyers d'incendies, ils ont notamment pointé « la contradiction entre les discours politiques sur la qualité de l'alimentation et des pratiques de protection stricte du loup ».
De son côté, la juriste de l'association a attiré l'attention sur « l'existence de pistes juridiques qui permettaient de reconnaître les droits du pastoralisme à exister et se défendre ». Un propos qui a retenu l'attention de tous et en particulier des personnalités politiques présentes. D'autres interventions ont ajouté des connaissances, comme celle de Michel Revelin, auteur d'un ouvrage intitulé « Les enjeux du pastoralisme face aux loups ». Quant aux représentants des chasseurs, ils ont affirmé leur soutien sans faille aux éleveurs. Et les élus présents ont précisé leur implication et leur volonté d'aller plus loin sur le plan juridique, en ce qui concerne notamment les hybrides, le calcul du nombre de loups, la gestion des chiens de protection... Pour les membres de l'association, cette prise de conscience des responsables politiques est la bienvenue. Car, comme ils l'ont souligné, « toute une économie pastorale est menacée et avec elle, des hommes, des femmes et des familles ».