Loup
Les élus du Département unanimes pour sauvegarder le pastoralisme

Réunis lundi 26 juin sous la présidence de Marie-Pierre Mouton, les élus du conseil départemental ont notamment approuvé unanimement un vœu pour la mise en place en urgence d'un plan de sauvegarde de l'élevage et du pastoralisme.

Les élus du Département unanimes pour sauvegarder le pastoralisme
Le Département de la Drôme appelle le gouvernement « à un traitement plus concret du risque lupin ». ©DR

Face à la forte augmentation du nombre d'attaques de loups sur les troupeaux (plus de 1 000 bêtes attaquées en 2022 dans la Drôme), le conseil départemental de la Drôme a unanimement approuvé un vœu pour la mise en place, en urgence, d'un plan de sauvegarde de l'élevage et du pastoralisme. Présenté par Marie-Pierre Mouton le 26 juin à Valence, le texte demande à l’État d'intégrer les propositions des élus de la Drôme au futur Plan loup national actuellement en négociation, et dont les grands axes seront dévoilés le 3 juillet prochain.

Le texte adopté lundi dernier rappelle que la situation actuelle en matière de prédation est de nature à « dissuader progressivement l’ensemble des éleveurs de poursuivre [leur] activité si des mesures fortes ne sont pas prises, au-delà des moyens existants que sont les chiens de protection et le clôturage des troupeaux ». Autre point évoqué, le comptage des loups. « En l’absence de décompte précis, les estimations concernant la présence lupine varient en effet entre 1 000 et 2 000 individus, ce qui signifie que le “seuil de viabilité” des 500 loups, qui était fixé comme objectif lors du Plan loup de 2018 est très largement, et depuis plusieurs années, dépassé », constate le Département, qui appelle le gouvernement « à un traitement plus concret du risque lupin ».

Des demandes précises

Ainsi, les élus départementaux de la Drôme souhaitent :

- que l’État prenne des mesures fortes et concrètes pour réduire de manière efficace les dégâts provoqués par la prédation lupine, en simplifiant notamment les procédures de déclenchement de tirs de défense ;

- que ces mesures soient discutées sans tarder avec l’ensemble des acteurs concernés pour être intégrées au futur Plan loup et ainsi applicables dès le 1er janvier 2024 ;

- que la perspective d’une révision de la convention de Berne soit clairement proposée par l’État français à ses partenaires européens afin de lever les freins juridiques qui pourraient subsister à la mise en œuvre de cette démarche de sauvegarde de l’élevage et du pastoralisme (…) ;

- qu’un chiffrage incontesté et reconnu de tous permette d’estimer la population lupine en France ;

- que soit mis en place un véritable statut des chiens de protection pour garantir l'exercice de leurs missions tout en protégeant juridiquement les éleveurs ;

- que soient renforcées les brigades de l’Office français de la biodiversité (OFB) et facilité l’accès à la formation des lieutenants de louveterie.

À noter, à Bruxelles, une douzaine de ministres de l'Agriculture ont demandé à la Commission européenne, le 26 juin, de revoir les règles encadrant la gestion des populations de grands carnivores (voir ci-dessous).

Prédateurs : une douzaine de ministres demandent à Bruxelles d'agir

Lors de la réunion des ministres de l’Agriculture de l’Union européenne, le 26 juin à Luxembourg, une douzaine d'entre eux ont une nouvelle fois demandé à la Commission européenne de revoir les règles encadrant la gestion des populations de grands carnivores (loups et ours en premier lieu) dont le nombre a fortement augmenté au cours des dernières années. La Roumanie, à l’origine de l’initiative (soutenue notamment par la France, l’Italie et l’Autriche), souhaite que le statut du loup notamment soit reclassé de l’annexe IV (statut de protection stricte) à l’annexe V (protection simple) dans le cadre de la directive Habitats. Ces États membres demandent également des fonds supplémentaires en dehors du budget de la Pac pour compenser les pertes de bétail. « Nous sommes en train de mener une évaluation de la situation du loup en Europe (en prenant en compte tous les avis scientifiques) dont les résultats seront présentés d’ici la fin de l’année », s’est contenté de répondre le commissaire européen à l’Environnement, Virginijus Sinkevicius.

 Attractivité touristique : développer l'œnotourisme

Attractivité touristique : développer l'œnotourisme

Parmi les autres sujets à l'ordre du jour lors de leur réunion du 26 juin, les élus du conseil départemental ont adopté une stratégie d'attractivité touristique et résidentielle, qui vise notamment à développer l’offre touristique et à améliorer la qualité de l’accueil en Drôme. Parmi les points évoqués, le Département estime qu'« au-delà de quelques appellations de grande renommée, le secteur viticole de la Drôme ne tire pas pleinement parti des opportunités de l’œnotourisme. » Les élus souhaitent ainsi inscrire la Drôme sur la carte des destinations œnotouristiques majeures, en accompagnant les vignerons qui désirent se lancer dans l’œnotourisme avec la création de nouvelles offres.

Département de la Drôme : un budget de 964 M€
En raison des travaux dans le bâtiment du conseil départemental, les élus se sont réunis à la mairie de Valence le 26 juin où ils ont adopté, entre autres, un vœu pour la mise en place en urgence d'un plan de sauvegarde de l'élevage et du pastoralisme. (crédit : Francis Rey)

Département de la Drôme : un budget de 964 M€

Le 26 juin à Valence, la séance du conseil départemental était également dédiée à l'examen du compte administratif 2022 et au budget supplémentaire 2023, qui s'élève désormais à 964,3 M€. « Malgré un contexte actuel incertain (inflation, augmentation des dépenses sociales), la situation financière de la collectivité lui permet d’être au rendez-vous de la relance avec un niveau d’investissement historique », indique l'exécutif.

Le groupe d'opposition, La Drôme en commun, regrette pour sa part « que les marges de manœuvre, réelles et confortables, ne soient pas plus utilisées (...) pour répondre aux enjeux d’avenir pour les Drômoises et les Drômois ». Parmi celles-ci, il évoque « des mesures afin d’aider le monde agricole à produire et irriguer autrement », ajoutant : « Il n’est pas question de jeter l’opprobre sur cette profession qui nous nourrit et peine parfois à vivre décemment de leurs activités. Mais il est de notre responsabilité à tous de prendre en compte le changement climatique et son impact sur la ressource en eau ».