Loup : le plan national repoussé à septembre

Alors qu’elles étaient attendues pour le Groupe national loup du 3 juillet, les grandes orientations du Plan loup 2024-2029 ne seront finalement présentées qu’à la réunion suivante du 4 septembre, indique Claude Font, élu en charge du dossier à la FNO. Selon lui, le ministère de la Transition écologique s’opposerait à la simplification de la procédure de tir voulue par le syndicalisme.

Loup : le plan national repoussé à septembre
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Alors qu’elles étaient attendues pour le Groupe national loup du 3 juillet, les grandes orientations du Plan loup 2024-2029 ne seront finalement présentées qu’à la réunion suivante du 4 septembre, indique Claude Font, élu en charge du dossier à la FNO (éleveurs d’ovins, FNSEA), le 28 juin à Agra Presse. Un délai dû selon lui à « des positions inverses » des ministères de l’Agriculture et de la Transition écologique, qui rendent nécessaire un « arbitrage politique » de la Première ministre.

D’après Claude Font, le ministère de la Transition écologique s’opposerait à la simplification de la procédure de tir voulue par le syndicalisme (fusion des tirs de défense simple et de défense renforcée). « Ce n’est pas le loup que nous devons réguler, mais bien les attaques sur les troupeaux », a déclaré la secrétaire d’État à l’Écologie, Bérangère Couillard, le 20 juin, lors des questions au gouvernement, plaidant pour « des solutions équilibrées pour concilier les enjeux de chacun ».

Menaçant de quitter la prochaine réunion du Groupe national loup, la FNO a appelé son réseau à interpeller les parlementaires pour faire pression sur le gouvernement. Dans une lettre ouverte à Élisabeth Borne publiée le 26 juin, sa présidente, Michèle Boudoin, demande une « réforme en profondeur » du Plan loup, l’appelant à « choisir » les éleveurs et non le prédateur.

Loups : effectifs 2022 en légère baisse, mais pression de prédation « grandissante » selon la FNO

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Alors que l’estimation de la population de loups en sortie d’hiver 2022-2023 doit être publiée lundi 3 juillet, à l’occasion du Groupe national loup, un premier chiffre de 906 individus a été communiqué à la FNO (éleveurs d’ovins, FNSEA), indique Claude Font, l’élu en charge du dossier, le 28 juin à Agra Presse. Si ce chiffre se confirme, il marquera un léger recul de 1,6 % par rapport à l’année dernière (921 loups).

Selon M. Font, cette baisse serait « essentiellement due à un couvert neigeux moindre » qui a pénalisé les relevés d’indices de présence du canidé par les 4 000 correspondants du Réseau loup. « On ne peut pas admettre que l’estimation du nombre de loups dépende de l’importance du manteau neigeux ! », s’agace-t-il. Par ailleurs, la baisse de l’effectif de loups « ne reflète pas une pression de prédation grandissante », déplore cet éleveur de Haute-Loire.

Avec 12 000 animaux indemnisables en 2022, le nombre de victimes du loup a progressé de 12 % en un an. Pointant un « manque de fiabilité », l’élu de la FNO appelle à « revoir la méthode de comptage, car tout repose là-dessus », en particulier le plafond de prélèvement de loups, fixé à 19 % de l’effectif estimé.

Loups : Ferus estilme que « 2 500 à 5 000 animaux sont nécessaires » pour la conservation de l’espèce en France

Alors que le Plan loup 2018-2023 vise un minimum de 500 loups en France pour assurer la viabilité de l’espèce, l’association Ferus estime, dans une note récemment publiée, qu’il en faut en réalité « 2 500 à 5 000 individus » pour atteindre cet objectif. Dans le cadre de la directive européenne Habitats, la population de loups, espèce protégée, doit dépasser le « seuil de viabilité biologique à long terme », soit « un effectif minimum efficace de 500 loups », entendu comme un « nombre d'individus potentiellement reproducteurs à un instant donné ».

Pour disposer de ce vivier de reproducteurs, il faut « une taille de population réelle de 2 500 à 5 000 individus adultes ("sexuellement matures") », selon Ferus. Cette fourchette constitue « un minimum absolu » pour l’ONG, qui s’appuie sur l’expertise scientifique collective de 2017 (ONCFS, Muséum d’histoire naturelle). « L’état de conservation de l’espèce n’est pas assuré en dehors de l’unique noyau reproducteur montagnard centré sur les Alpes », estime Ferus. Et l’ONG d’accuser l’État de « faire croire (…) aux organisations agricoles » que « l’État de conservation de l'espèce est bon en France ». Après 921 loups en 2022, le prochain comptage, attendu le 3 juillet, devrait s’établir à 906 individus, d’après la Fédération nationale ovine (FNO).