RURALITÉ
Le patrimoine folklorique

Il est des trésors immatériels du passé que certaines associations tentent de préserver et de perpétuer. Nous vous proposons de découvrir l’association Georges Antonins à Saint-Geoirs en Isère qui depuis 20 ans a pour objectif la reconstitution des métiers anciens. A Saint-Bonnet-le-Château dans la Loire, vous pourrez apercevoir sous la collégiale une vingtaine de corps momifiés qui racontent l’histoire des lieux. Et dans l’Ain, le groupe folklorique les Ebaudis bressans fait revivre les anciennes coutumes bressanes, danses, musiques et costumes d’autrefois.

Le patrimoine folklorique
Chaque membre de l’association présente un métier d’autrefois comme le filage de la laine. ©Virginie Montmartin

Isère / Saint-Geoirs : une association qui fait revivre les métiers d’antan

L’association Georges Antonins à Saint-Geoirs en Isère fête ses 20 ans en 2021. Créée en 2001, elle a pour objectif la reconstitution des métiers anciens. « Nous avons vraiment une volonté de transmission, tout comme nous, nous avons appris des anciens », explique Jean-François Gourdain, président de l’association Georges Antonins. Elle souhaite sauvegarder et préserver le patrimoine rural et artisanal par le biais de la reconstitution. L’association compte une centaine d’adhérents et présente de nombreux métiers : réalisation de beurre, pain et huile de noix, filage de la laine, corde… « Chaque personne vient avec son métier, son savoir-faire et ses contraintes. Ce qui est important c’est l’apprentissage que l’on va faire avec d’autres professions », indique Alain Gaillard, vice-président. Chaque participant est costumé « avec des tenus de 1900-1950 ». Dans une véritable ambiance de famille, les adhérents partagent leurs connaissances lors d’animations ou d’expositions. Freiné par la Covid-19, « cette année aucun évènement n’a eu lieu », en témoigne la poussière sur les machines envahies de toile d’araignée dans leur grange.

Lors d’évènements, les adhérents réalisent le pain devant les visiteurs, de la confection à la cuisson. ©Virginie Montmartin

Le bouche-à-oreille comme vecteur
Les Antonins ne travaillent quasiment que par le bouche-à-oreille et la participation de chaque personne. « Tout le matériel que l’on récupère provient de dons, par exemple d’anciennes machines à coudre, bureau d’école, berceaux… », récapitule le président. Son vice-président ajoute : « C’est le même principe pour les évènements ou expositions, on entend parler de nous, on nous découvre et on nous demande de venir. » L’association s’est déjà rendue dans toute la région Auvergne-Rhône-Alpes ainsi qu’à Six-Fours-les-Plages dans le département du Var.
Recréer une vie de village
Les meubles, livres, papiers, affiches, métiers, costumes, tout est pensé pour créer, sous les yeux des visiteurs, un véritable village d’autrefois. Les scènes recréent des saynètes de vie pour donner une véritable ambiance à la salle de classe, à la crémerie, au village de Georges Antonins. Et pour cela quoi de mieux que la photo ? « Nous réalisons des photos à l’ancienne. Notre photographe est habillé comme à l’époque et les visiteurs peuvent poser devant une toile représentant un champ ou une cheminée. Nous ajoutons quelques accessoires et costumes, puis le tour est joué », raconte Jean-François Gourdain. 

Léna Peguet

AIN / Les Ebaudis bressans ravivent la mémoire du folklore de Bresse

Le groupe folklorique les Ebaudis bressans fait revivre les anciennes coutumes bressanes, danses, musiques et costumes d’autrefois. Sa création remonte à l’année 1934, sous l’égide du syndicat d’initiative de la commune de Saint-Etienne-du-Bois dans l’Ain. Mais ses origines remontent encore plus loin, comme l’explique son président, Noël Calland : « C’est le 26 septembre 1897 qu’a eu lieu à Bourg-en-Bresse la première reconstitution des anciennes coutumes bressanes. Notre groupe a été fondé en 1934 par Emile Bonnet, du syndicat d’initiative, et dirigé par Jean Déhenry. Le 14 avril de cette même année, la première représentation des ébaudes complète (noce et veillée bressanes) à Saint-Etienne-du-Bois, suivie de deux autres, connaîtront un succès considérable, faisant salle comble à chaque fois. Des centaines de représentations ont ensuite été données dans la région et dans toute la France, ainsi qu’à l’étranger ». Le groupe recevra même un grand prix d’honneur pour ses costumes, un prix d’honneur pour les danses et deux prix d’excellence. « De nombreuses représentations ont également été données au profit des prisonniers de guerre, permettant de recueillir des sommes considérables. A partir de 1992, le syndicat d’initiative se transforme petit à petit en office de tourisme. Il nous a donc fallu modifier nos statuts, pour devenir en 2004 une association indépendante. »
Plus de 2 500 représentations
L’association compte aujourd’hui 26 membres, dont six musiciens (traditionnellement appelés ménétriers). Lors de leurs représentations, la vielle et la clarinette (mais aussi l’accordéon et l’harmonica) égrènent les notes des airs d’antan, tandis qu’au rythme des danses d’autrefois (le rigodon bressan, le branle carré, le branle à six, la polka piquée, la scottish, le chibreli, la valse, le quadrille…) les danseurs tournent, s’enlacent, se croisent et s’entrecroisent dans le respect des figures imposées par les coutumes. Les costumes sont du plus bel effet, de la tenue du laboureur à celle du Monsu (notable) en passant par la tenue des dames… En plus des répétitions régulières et des représentations, le groupe propose des initiations dans les écoles dans le cadre de projets pédagogiques, dans les centres d’activités lors de stages ou de vacances scolaires, ou encore lors de festivals, sorties, mariages, anniversaires, fêtes de villages… Son leitmotiv : faire perdurer les traditions, dans une ambiance conviviale et bienveillante.
Patricia Flochon

Le groupe folklorique les Ebaudis bressans. 

Loire / Saint-Bonnet-le-Château : Bourg médiéval et corps momifiés

Saint-Bonnet-le-Château, niché au cœur des monts du Forez dans la Loire, est un village plein d’histoire. De nombreuses marques du passé sont à découvrir dans les rues pavées du bourg médiéval : les anciennes portes fortifiées, les maisons Renaissance et des bâtisses plus confidentielles. Saint-Bonnet-le-Château permet un voyage du Moyen Âge à nos jours. Pour dominer la ville, rien de mieux que de grimper au sommet du clocher. Il faudra monter une centaine de marches pour admirer Saint-Bonnet et le paysage forézien. On y trouve aussi la collégiale, un joyau d’architecture locale en gothique forézien. Héritage des comtes de Forez et des ducs de Bourbon, son collège de prêtres sociétaires a fait sa grandeur et sa renommée pendant des siècles. Elle renferme la chapelle basse entièrement décorée de peintures murales datant du XVe siècle ainsi qu’une bibliothèque du XVIIIe siècle. La chapelle basse, aussi appelée crypte, est située sous le chœur de la collégiale. Elle est ornée de peintures du premier quart du XVe siècle, dont la qualité est digne du décor d’une chapelle royale de l’époque. Les peintures représentent des scènes bibliques. La bibliothèque de fonds anciens est un beau témoignage de la richesse culturelle laissée par les prêtres sociétaires. Plus de 2 000 livres la composent, des manuscrits, ouvrages ancestraux et des imprimés qui reflètent les différents enseignements donnés par ces prêtres savants (religion, sciences, musique…). Une vingtaine de corps momifiés a été retrouvée dans un caveau sous la collégiale. Il est possible de les observer à travers une trappe vitrée. La collégiale est ouverte de Pâques à la Toussaint (visite libre). L’été, fermeture les lundis et mardis. Des visites guidées de ce site sont possibles. Sont aussi organisées des visites guidées du clocher de la collégiale et du bourg médiéval. Réservation obligatoire préalable pour ces visites guidées. Les momies sont visibles par une trappe vitrée, même en visite libre. En revanche, la bibliothèque, la chapelle basse et le clocher sont accessibles uniquement en visite guidée.
Contact : 04 77 50 11 15 ou 04 77 50 52 42 - www.loireforez.com

Pour dominer la ville, rien de mieux que de grimper au sommet du clocher. Il faudra monter une centaine de marches pour admirer Saint-Bonnet et le paysage forézien. © DR