Arboriculture
Fruits d’été : récoltes abondantes mais consommation en berne

Si le début de saison des fruits d’été s’annonçait sous les meilleurs auspices avec une production en forte hausse, il n’en a pas été de même par la suite. La faute à une consommation en berne. Explication avec le président de l’AOP pêches et abricots de France, Bruno Darnaud.

Fruits d’été : récoltes abondantes mais consommation en berne
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«On est à 15 % de plus de production par rapport aux prévisions du mois de mai », annonce en préambule, Bruno Darnaud, président de l’AOP pêches et abricots de France. En cause, un début d’été très pluvieux qui a permis aux abricots, pêches et nectarines, de gagner en calibre, mais également en poids. Malgré cela, le marché de l’abricot finit sa saison en berne. « Les distributeurs se sont réveillés au mois d’août en multipliant les actions promotionnelles. De plus, l’exportation au mois de juillet a été inexistante malgré le volume des fruits et les prix pratiqués. L’Italie s’est démarquée cette année en étant davantage présente que l’Espagne sur les étals, analyse Bruno Darnaud. L’organisation en amont était insuffisante (lire L’Agriculture Drômoise du 3 août). L’offre était dispersée, peu préparée. » 

« On a frôlé la catastrophe, fin juillet »

Du côté des pêches et nectarines, la fin de saison s’annonce meilleure que pour les abricots, malgré une frayeur, fin juillet. « Il n’y a pas eu de grande fluidité. Les prix ont été inférieurs à l’année dernière, avec une concurrence forte de l’Espagne. Le grand volume et la concurrence des pêches plates espagnoles ont conduit la filière à frôler la catastrophe fin juillet. Heureusement, on a réussi à vendre le surplus sur le mois d’août », souffle soulagé Bruno Darnaud. À propos de la pêche plate, « il y a une réflexion à avoir autour de cette variété : continue-t-on à ne pas en produire ? », questionne Bruno Darnaud. Si les arboriculteurs rechignent à s’y mettre malgré l’engouement des consommateurs, c’est en partie parce que « les distributeurs prennent moins de marge sur la pêche plate espagnole, car les gens se tournent en priorité sur ce produit ».
La fin de saison qui approche ne changera pas la donne. « On va finir sur une année morose pour l’abricot, mais pour les pêches et nectarines on ne s’en sort pas si mal, on est à l’équilibre », indique le président de l’AOP pêches et abricots de France. Pour la saison prochaine, nul doute qu’il faudra se pencher sur la restructuration de l’organisation du marché de l’abricot, afin d’éviter les déconvenues de cette année, mais également compter sur l’aide des distributeurs dans le but de regagner des consommateurs qui se sont détournés des fruits locaux d’été.