STRATÉGIE
Investir dans une fabrique d’aliments à la ferme

La diminution de la pénibilité et le gain de temps sont les premières raisons pour lesquelles les éleveurs investissent dans une fabrique d’aliments à la ferme. Cet investissement permet de réduire le coût alimentaire en valorisant la production de l’exploitation. Mais attention à la rentabilité.

Investir dans une fabrique d’aliments à la ferme
La mise en place d’une fabrique d’aliments à la ferme peut réutiliser des équipements déjà existants sur l’exploitation. ©Chambre d’agriculture de la Creuse

La mise en place d’une fabrique d’aliments à la ferme peut réutiliser des équipements déjà existants sur l’exploitation : on peut trouver de la place dans un bâtiment existant et/ou déjà disposer des stockages (cellules, vis…). Ces équipements, quand ils sont déjà amortis, permettent à la fois d’alléger la facture et donc le coût à la tonne de la production finale.

La main-d’œuvre

C’est certainement le poste le plus motivant pour investir dans une fabrique d’aliments, selon les différents témoignages d’éleveurs interrogés par les chambres d’agriculture, le gain de temps peut être plus que considérable. Franck, éleveur bovin viande dans le Cher (230 vêlages en système broutards et femelles finies) explique qu’en faisant le choix de l’automate, il ne lui reste que le nettoyage et l’entretien. Au quotidien, la machine est programmée à l’avance avec les différentes formules d’aliments et elle les prépare dans la nuit. « Au matin, mon aliment est prêt et je n’ai plus qu’à le récupérer dans les deux silos toiles », décrit-il. Pour en arriver à ce niveau de satisfaction, il a cependant dû faire un investissement conséquent : 78 000 € en 2007. Cette fabrique lui revient maintenant à 26 €/t d’aliment produit.

Les quantités

Sans surprise, plus la fabrique produit d’aliments, plus elle se rentabilise. C’est donc dans les fermes les plus consommatrices que l’investissement est le plus intéressant. En élevage allaitant, les chambres ont ainsi étudié deux cas types. Dans un système broutards/femelles finies à 110 vêlages par an consommant 114 tonnes d’aliment par an, la construction complète (bâtiment + fabrique neufs) ne s’avère pas intéressante (73 €/t), il vaut mieux déjà disposer d’une partie du matériel (bâtiments et cellules), ce qui permet de descendre à 41 €/t. Les techniciens ont poussé la simulation en faisant varier le nombre de vêlages : en descendant à 55 vêlages par an seule l’utilisation d’une fabrique mobile s’avère valable (40 €/t), alors qu’il faudrait monter à 165 vêlages par an pour commencer à rentabiliser une fabrique neuve (59 €/t).
En système naisseur engraisseur (106 vaches) consommant 151 tonnes par an, le retour sur investissement est beaucoup plus intéressant. Toujours selon les simulations, en utilisant du matériel déjà à disposition, la tonne d’aliment peut descendre à 17 €/t contre 45 €/t pour une installation entièrement neuve. Pour 159 vêlages ce coût peut descendre à 15 €/t, et il monte autour de 25 €/t pour 55 vêlages.

Des aides

Les fabriques d’aliments à la ferme sont éligibles à certains dispositifs d’aide. Si fabriquer votre aliment à la ferme vous intéresse, rapprochez-vous de vos techniciens chambre d’agriculture qui vous orienteront en fonction de vos besoins et de vos moyens. 

H.C.
Source : Produire son aliment à la ferme : quelle rentabilité ? Chambre régionale d’agriculture Centre-Val-de-Loire