Présidence portugaise : la Pac et les accords commerciaux à l'agenda
Le Portugal prendra le 1er janvier la suite de l'Allemagne à la présidence du Conseil de l'UE pour six mois, avec pour principal objectif, en matière agricole, la finalisation des discussions en cours sur la réforme de la Pac. Autre priorité : accélérer l'achèvement des négociations de libre-échange avec le Mercosur, l'Australie ou encore la Nouvelle-Zélande.

Le principal objectif en matière agricole du Portugal, qui prendra le 1er janvier la présidence tournante du Conseil de l'UE, sera de conclure durant son mandat les discussions interinstitutionnelles sur la réforme de la Pac, lancée par la présidence allemande depuis mi-novembre. Le premier Conseil Agriculture de 2021 est prévu le 25 janvier. Les suivants se tiendront le 22 février, les 22 et 23 mars, les 26 et 27 avril (normalement à Luxembourg), le 31 mai et enfin les 28 et 29 juin (à Luxembourg).
Le Green Deal à l’ordre du jour
Outre la Pac et les habituels points sur la situation des marchés agricoles de l'UE – lesquels risquent d'être encore affectés par les conséquences de la pandémie de Covid-19 et de la sortie du Royaume-Uni de l'UE –, le Portugal suivra également la mise en œuvre des initiatives liées au Green Deal dans le domaine de la sécurité alimentaire, de la santé et du bien-être des animaux et la santé des plantes notamment la protection phytosanitaire.
Autre sujet que la présidence portugaise veut placer en haut de son agenda : le rôle de l'innovation, du transfert de connaissances et de la numérisation dans la recherche d'une meilleure gestion des ressources, notamment pour les sols et l'eau, afin d'assurer la résilience et la durabilité du secteur agricole. Ce sujet sera d'ailleurs le thème principal du Conseil agricole informel qui, si les conditions sanitaires le permettent, devrait se tenir à Lisbonne les 14 et 15 juin. Une attention particulière sera également accordée à la future communication de la Commission sur la « Vision à long terme du monde rural ». Un dossier sur lequel le Portugal souhaite adopter des conclusions du Conseil.
Reprise, climat et commerce
Au-delà des questions agricoles, le Portugal prévoit dans son programme de travail de mettre l'accent sur l'entrée en vigueur du cadre financier pluriannuel (CFP) 2021-2027 et du plan de relance afin de promouvoir la reprise et la résilience de l'Europe (encadré). Le Portugal considère que le modèle social européen doit être utilisé comme un moyen de sortir de cette crise et comme un facteur de croissance. La présidence s'engage également à soutenir tous les efforts visant à faire de l'Europe le premier continent neutre en carbone d'ici 2050, ce qui passe par la fixation d'objectifs plus ambitieux pour 2030.
Enfin sur le plan commercial, le Portugal promet d'accorder la priorité au développement des futures relations de l'UE avec le Royaume-Uni. Mais la future présidence portugaise veut aussi accélérer dès début 202 les dernières étapes du processus de ratification de l'accord de libre-échange UE-Mercosur. Les négociations commerciales avec la Nouvelle-Zélande et l'Australie devraient aussi passer à la vitesse supérieure en 2021, le dixième cycle de négociations avec Canberra étant provisoirement prévu pour début mars.
A.G.
Budget de l'UE : feu vert définitif des institutions
Après le Conseil le 14 décembre, le Parlement européen a, à son tour le 16 décembre, donné son feu vert au CFP de l'UE pour 2021-2027, au Plan de relance de l'économie et au règlement établissant un lien entre le versement des fonds de l'UE et le respect de l'État de droit. Ces décisions ont été rendues possibles par la levée, lors du Sommet des dirigeants européens à Bruxelles le 10 décembre, du veto hongrois et polonais sur l'adoption de ces textes. Le plafond global du CFP est de 1 074,3 milliards d'euros - (prix de 2018). Il sera complété par un Plan de relance de 750 Mrds€ (390 Mrds€ de subventions, le reste sous forme de prêts aux États membres). Pour la période 2021-2027, le budget de la Pac a été fixé à 336 Mrds€ en prix constants répartis entre : le 1er pilier doté d'un budget de 258,6 Mrds€ pour financer les paiements directs et les mesures de marché au travers du Fonds européen agricole de garantie (Feaga) et le 2e pilier avec 77,8 Mrds€ pour financer le développement rural grâce au Fonds européen agricole pour le développement rural (Feader).