COMMERCE
Les marchés internationaux aiment le vin français

Tandis que le vignoble français traverse une passe difficile entre crise de la Covid-19 et petite vendange, l’étude Sopexa/Wine Trade Monitor révèle que la position commerciale et l’image des vins français restent très favorables sur l’ensemble des marchés de consommation.

Les marchés internationaux aiment le vin français
La France reste l’origine viticole la mieux perçue. Elle bénéficie de la meilleure image générale selon les professionnels (52 %) de tous les pays interrogés. © Pixabay

Les vins français figurent toujours en tête des origines les mieux référencées sur les marchés internationaux, indique le baromètre Wine Trade Monitor réalisé par l’agence Sopexa. L’enquête, dont c’est la neuvième édition, mesure les tendances et les perspectives du marché du vin à travers le monde à partir d’enquêtes menées auprès d’un millier de professionnels du vin sur plusieurs marchés clés de consommation et d’importation : Allemagne, Belgique, Chine, États-Unis, Japon, Royaume-Uni et, depuis cette année, Canada et Pays-Bas. Selon l’enquête menée en juillet et août dernier, les vins français sont référencés par 90 % des opérateurs, ce qui place l’offre viticole française largement devant celle de ses concurrents italiens et espagnols présents pour leur part dans le portefeuille de respectivement 82 % et 76 % des répondants. Ces deux origines, ainsi que les vins allemands, progressent significativement en Chine et au Japon relève cependant l’étude. La cinquième place occupée par les vins du Portugal confirme le succès à l’international de l’offre de vins tranquilles portugais. En revanche, les vins australiens sont en déclin dans le référencement global et passent de 53 % en 2019 à 48 % en 2021. L’impact des taxes imposées par la Chine à l’Australie se traduit directement dans les portefeuilles chinois où ils perdent 13 points. Après plus d’un an de crise aiguë avec la fermeture des restaurants, les professionnels ont retrouvé de l’optimisme sur tous les marchés. Si le Brexit et les taxes Trump avaient fortement inquiété les opérateurs commerciaux en 2019, aujourd’hui deux tiers d’entre eux anticipent une progression de leurs propres ventes vers l’Amérique du Nord. Les professionnels allemands, canadiens et hollandais sont les plus optimistes concernant la croissance de leur marché sur les 24 prochains mois. On note aussi une belle progression de l’état d’esprit de leurs confrères belges et américains.

La France reste l’origine la mieux perçue

Le regain d’optimisme déjà évoqué profite principalement aux leaders du marché : France, Italie et Espagne. Les opérateurs citent à 53 % les vins français comme devant évoluer positivement dans leurs ventes, 49 % pour les vins italiens et 37 % pour les vins espagnols. En Chine, on note cependant une progression attendue des vins chiliens pour plus de la moitié des professionnels interrogés. La chute brutale des vins australiens permet aussi aux vins français de retrouver de belles perspectives après un déclin en 2019. Les projections sont particulièrement positives pour les vins italiens au Canada et aux Pays-Bas tandis que les vins espagnols sont très attendus en Belgique et désormais perçus comme un levier de progression des ventes aux États-Unis. Enfin, dernier signal positif de cette étude, la France reste l’origine viticole la mieux perçue. Elle bénéficie de la meilleure image générale selon les professionnels (52 %) de tous les pays interrogés, loin devant l’Italie (18 %) et l’Allemagne (5 %) qui la suivent dans le classement. La France se positionne en tête des nombreuses caractéristiques testées même si elle est talonnée par les vins italiens et espagnols dans certaines catégories. Les critères « capacité à séduire les jeunes », « innovation » et « prix » sont ainsi davantage associés aux vins italiens ou espagnols. 
C.S

Le bond de la vente en ligne

Dans le contexte particulier de ces dernières années, la vente en ligne connaît un essor sans précédent, relève l’étude Wine Trade Monitor. Si la part des ventes en ligne reste inférieure à 10 % pour la plupart des marchés examinés, elle a progressé significativement en 2020, en Europe et en Amérique du Nord, spécifiquement au Royaume-Uni et aux États-Unis. Une augmentation que l'on ne retrouve pas en Chine et au Japon, où les opérateurs apparaissent plus réservés certainement face à la puissance déjà acquise par les spécialistes « pure players » de l’e-commerce. En 2021, une majorité des professionnels, et notamment les gros acteurs, envisagent une progression quel que soit le marché. 

Vin bio : la consommation régulière se développe

Les consommateurs boivent de façon plus régulière du vin bio qu’il y a six ans, indique une étude réalisée par Ipsos en octobre et révélée le 9 décembre par son commanditaire, Millésime bio, le Salon international du vin bio qui tiendra sa prochaine édition du 24 au 26 janvier à Montpellier. D’après l’étude, 29 % d’un panel de consommateurs français, britanniques et allemands ont consommé du vin bio « régulièrement ou de temps en temps », contre 17 % lors de la précédente étude menée en juillet 2015. Dans cette catégorie, 8 % affirment « en consommer régulièrement », contre 4 % précédemment. En France, ces consommateurs réguliers sont 11 % contre 5 %. « Le vin bio entre peu à peu dans les habitudes des consommateurs », note Jeanne Fabre. Si le levier de la consommation le plus important (54 %) est son impact sur l’environnement (« sa production respecte davantage l’environnement »), d’autres aspects émergent depuis 2015 : le caractère équitable de la filière du vin bio (+ 6 points), parce qu’il rémunère mieux le producteur et crée des emplois, et l’avantage qu’il représenterait pour la santé par rapport à du vin non bio (+ 5 points).