RENDEZ-VOUS
Retour sur le champ de foire à Beaucroissant

C’est une 51e édition de la foire de printemps presque normale qui se profile à Beaucroissant. Le paquebot redémarre à pleine vapeur embarquant bétail, matériels agricoles, commerces non-sédentaires et forains. Seules les volailles seront absentes.

Retour sur le champ de foire à Beaucroissant
L’équipe d’organisation de cette foire de Beaucroissant qui se déroulera les 2 et 3 avril. ©DR

Jusqu’au dernier moment, l’équipe municipale a imaginé les pires contraintes sanitaires. Mais elle était bien décidée à prendre le risque d’organiser la foire de Beaucroissant, les 2 et 3 avril, coûte que coûte. « Lors de la dernière commission sécurité, nous avons appris la levée du pass sanitaire et du port du masque à partir du 14 mars », raconte Antoine Reboul, maire de Beaucroissant. La 51e édition de la foire de printemps se tiendra donc dans des conditions normales, après deux ans de sommeil. Enfin, presque… Car la grippe aviaire est venue entacher cette édition du renouveau qui fait habituellement la part belle aux volailles. La filière avicole étant confinée, il n’y aura donc ni poules, ni poussins, ni canards à acheter sur le coteau de Beaucroissant. Seuls les lapins, les canaris, les petits rongeurs et les animaux d’ornement pourront être de la fête.

Bovins et équins

« Nous avons aussi de bonnes nouvelles avec la venue d’exposants historiques comme le négociant de bétail Max Josserand et le retour de l’entreprise Bourjal », poursuit le maire. Les barres dédiées au commerce de bestiaux seront donc bien fournies du côté du foirail. En revanche, le concours régional bovin en race blonde d’Aquitaine ne pourra pas se tenir cette année. Les éleveurs de la région avaient pris pour habitude de se retrouver tous les deux ans à la foire de printemps, mais semblent en proie à des difficultés d’organisation. « De nombreuses associations d’éleveurs auraient la volonté de faire quelques sorties, mais ont des problèmes de structure », raconte Antoine Reboul. « J’ai aussi fait des démarches en direction des chevaux comtois en Chartreuse et du Cheval du Vercors Barraquand, mais il faudrait que le ministère aide ces associations pour qu’elles puissent présenter leurs animaux. » Quant aux chevaux de loisir, ça piaffe déjà dans les paddocks. Des éleveurs de toute la France, voire de l’étranger, ne cachent pas leur impatience de participer de nouveau à ce grand marché équestre, où se glissent quelques lamas. « Ils arrivent très tôt le samedi matin, peu s’inscrivent en amont. Nous les accueillons à partir de 20 h le vendredi soir et nous faisons des rondes par équipes de deux pour éviter que des gens investissent le champ de foire sans verser leur écot », prévient le maire. Le bétail ne sera présent sur le foirail que le samedi 2 avril.

Tous au jardinage

Le maire est aussi heureux d’annoncer le retour de tous les restaurateurs. De plus, l’allée 4 des horticulteurs, qui avait été initiée juste avant la crise Covid, est relancée. « Nous avons 140 mètres linéaires avec des horticulteurs, des pépiniéristes et des artisans-créateurs locaux », annonce Isabelle Delahaye, la régisseuse de la foire. « Les visiteurs pourront aussi trouver tout le matériel pour le jardin. Il y a une cinquantaine d’exposants. C’est une allée qui plaît beaucoup car avec le printemps, les gens se remettent au jardinage. Nous avons aussi un autre axe de développement qui est le loisir de plein air avec les camping-cars. » Pour l’heure, la régisseuse reconnaît « qu’il faut redémarrer le paquebot ». Et toute l’équipe a été très mobilisée par les contraintes sécuritaires et sanitaires. Le défi de cette 51e édition était d’autant plus complexe que les organisateurs ont travaillé pendant des mois sans certitude. « Après quatre annulations, nous étions peu sereins », explique la régisseuse.

Six-cents exposants

Isabelle Delahaye rappelle que Beaucroissant « est un énorme événement porté par une équipe restreinte ». Elle est composée des dix-neuf élus et des employés municipaux auxquels s’ajoutent une trentaine de bénévoles pendant la foire. La gendarmerie déploiera aussi une cinquantaine d’hommes sur place.
Il y a aura six-cents exposants sur le champ de foire les 2 et 3 avril. C’est un peu moins qu’en 2019, en raison de l’avancement de la date pour cause d’élections présidentielles. Et puis la crise Covid a causé des dégâts : certains camelots ont pris leur retraite, d’autres, dont le commerce non-sédentaire était leur principale activité, ont cessé d’exercer. Les concessionnaires de matériel agricole seront – presque tous – présents. « On voit une évolution dans la façon de travailler chez ces professionnels avec une structuration de l’offre commerciale via Internet. Mais la foire reste un lieu de rencontre et de prospect », constate Antoine Reboul. « La plupart des commerçants nous ont remercié de repartir », ajoute Isabelle Delahaye. « Ils sont contents de retrouver Beaucroissant. »

Isabelle Doucet