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Circuit court

Agrilocal 26 : sous le signe  de la reprise

Acheteurs et fournisseurs se sont donnés rendez-vous à Châteaudouble pour évaluer l’activité de la plateforme Agrilocal 26. La sortie de la crise sanitaire commence à se faire sentir avec une hausse des commandes.

Agrilocal 26 : sous le signe  de la reprise
Près de soixante-dix producteurs locaux et acheteurs de la restauration collective ont participé aux Rencontres Agrilocal 26 le 22 mars à Châteaudouble. ©plb

Quatre-vingt acheteurs publics parmi lesquels des économes et chefs de cuisine des collèges, lycées, établissements médico-sociaux et hôpitaux ainsi que des agriculteurs et autres fournisseurs se sont retrouvés le 22 mars à Châteaudouble pour échanger et tirer un bilan de l’activité d’Agrilocal 26 pour l’année 2022. Créé puis lancé dans le département de la Drôme, sous l’impulsion du président du conseil départemental de l’époque, Didier Guillaume, Agrilocal 26 est une plateforme en ligne de mise en relation entre fournisseurs locaux, producteurs et établissements publics ayant une mission de restauration publique (hôpitaux, collèges, lycées). C’est un site gratuit de rédaction des marchés publics dans lequel les agriculteurs sont sélectionnés en tant que fournisseurs. En introduction de cette journée, Hervé Roux, élu à la chambre d’agriculture de la Drôme, et Agnès Jaubert, conseillère départementale déléguée à la ruralité et aux politiques agricoles et alimentaires, ont mis en avant « cet outil qui favorise un approvisionnement local pour nos restaurants collectifs et reste la meilleure façon de donner accès à tous à une alimentation saine et de qualité. »

742 commandes réalisées, 41 tonnes de produits

Le rencontre organisé le 22 mars avait pour but de mieux évaluer les offres et les demandes. Cassandre Monnet, chargée de mission au Département de la Drôme, et Nina Croizet, conseillère à la chambre d’agriculture de la Drôme, ont présenté le bilan de l’année 2022, lequel reflète une sortie de crise sanitaire dans la Drôme. « Nous constatons une reprise d’activité sans avoir retrouvé notre rythme de croisière de l’année 2019, ont-elles dit. Nous mettons tout en œuvre pour aider à une meilleure utilisation de cet outil et le faire connaître. »
L’année 2022 est ainsi marquée par une sortie de la pandémie avec 742 commandes réalisées, pour un montant moyen de commande de 107 euros et une quantité commandée de plus de 41 tonnes. Au total, les achats de denrées alimentaires (fruits, légumes, produits laitiers…) ont représenté182 000 euros, soit une évolution de 11 % par rapport à 2021.

26 agriculteurs pour 365 transactions

Dix-huit acheteurs ont passé au moins une commande sur la plateforme et vingt-cinq agriculteurs ont livré au moins un acheteur sur Agrilocal 26 et Agricourt. L’analyse de la typologie des acheteurs fait ressortir une présence forte des collèges (28 tonnes), des hôpitaux et des collectivités (notamment Valence Romans Agglo). Les collèges acheteurs recherchent surtout des produits biologiques et des produits locaux (77 % des volumes). Il en est de même pour les hôpitaux.
L’an dernier, vingt-six agriculteurs ont été retenus par la plateforme Agrilocal 26 pour 365 transactions via le site (de gré à gré plus un bon de commande). « De nouveaux agriculteurs s’inscrivent sur la plateforme. Il y a toutefois un turn-over important », constate Nina Croizet. Les commandes sont très variables en volume et en prix, de la plus petite (12 salades - 13,93 €) à la plus grosse en produits divers : épicerie, viande de bœuf et de condiments (1 328 €). La distance moyenne de livraison s’est élevée à 25 km.
Après avoir rappelé les différents labels (AB, HVE, Ecocert) - tous les collèges publics drômois sont certifiés « en cuisine » par Ecocert - Cassandre Monnet et Nina Croizet ont conclu sur quelques éléments de conjoncture agricole : tension autour de la ressource en eau et des coûts d’irrigation, craintes d’épisodes de gel tardif après un hiver très doux, augmentation des coûts de matière première (énergie, intrants, matériel de conditionnement), décroissance du marché de la bio, décroissance des ventes en circuits courts. Il a été rappelé que « l’alimentation est la première variable d’ajustement des ménages ».

Pierre-Louis Berger

« Nous achetons du lait entier et des yaourts en bio et en circuit local, ont confié Aurélie Gelé, économe, et Jean-Claude Commerçon, chef de cuisine au collège André Cotte à Saint-Vallier. ©plb

Un club  de l’alimentation 

Un projet de club de l’alimentation est porté par la chambre d’agriculture de la Drôme en lien avec les autres chambres consulaires (CCI et chambre des métiers) et le Département. Sa vocation : développer les circuits de proximité en Drôme. 

Gaec Jersiaise des Combes : hausse des ventes sur Agrilocal

Gaec Jersiaise des Combes  : hausse des ventes sur Agrilocal
La visite du Gaec La Jersiaise des Combes à Châteaudouble a été l’occasion pour les acheteurs et les fournisseurs de faire connaissance avec Thierry et Audrey Gillos, les deux associés. ©plb

La visite du Gaec La Jersiaise des Combes à Châteaudouble a été l’occasion pour les acheteurs et les fournisseurs de faire connaissance avec Thierry et Audrey Gillos, les deux associés. L’exploitation laitière, totalement en bio, compte 65 vaches de race jersiaise pour une production annuelle de 300 000 litres de lait. La majorité est livrée à l’Etoile du Vercors et 15 000 sont conditionnés ou transformés pour fournir deux collèges (via la plateforme Agrilocal) ainsi qu’Agricourt (plateforme associative installée à Eurre et qui compte huit salariés et cent producteurs). « Nos ventes sont en hausse avec la plateforme Agrilocal 26, a expliqué Audrey Gillos. 20 % de notre production est destinée à cette plateforme. C’est principalement du lait entier, des yaourts natures et aromatisés (fraise, mûre, myrtille, framboise, vanille). » La ferme est passée en monotraite au 1er janvier 2023. Elle a enregistré une perte en volume de 15 % environ mais elle a gagné en temps de travail. « La monotraite a des effets bénéfiques en termes de qualité. Elle concentre le lait en protéine et en matière grasse », constate Thierry Gillos.
Les acheteurs se sont dits « satisfaits » des produits de cette ferme d’élevage. « Nos attentes sont en progression. Nous achetons du lait entier et des yaourts en bio et en circuit local, ont confié Aurélie Gelé, économe, et Jean-Claude Commerçon, chef de cuisine au collège André Cotte à Saint-Vallier. Nous visitons l’exploitation pour mieux poursuivre nos relations avec ces producteurs de lait et transformateurs. On aime découvrir leur travail et leur traçabilité. Cette rencontre permet de mieux transmettre aux collégiens le savoir-faire et de mieux valoriser les produits. » 

P-L. Berger