La Clairette de Die veut booster ses ventes en grande distribution
Jean-Pierre Taite, vice-président de la Région a rencontré les représentants du syndicat de la Clairette de Die et des vins du Diois en début de semaine. Objectif : construire avec eux un plan de soutien pour relancer les ventes.

Redynamiser les ventes de Clairette de Die dans les rayons de la grande distribution, c’est le cap que se fixe le président de l’appellation Franck Monge pour les années à venir. Le 27 avril, il accueillait à Vercheny, au siège du syndicat de la Clairette de Die et des vins du Diois, Jean-Pierre Taite, vice-président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, délégué à l’agriculture et à la viticulture. Enjeu de la rencontre : obtenir le soutien financier de la Région pour construire un plan de communication ambitieux en direction des clients des GMS. Pour y parvenir, Franck Monge ne voit pas d’autre solution que la « communication à l’ancienne », avec des moyens qui ont fait leurs preuves comme les campagnes d’affichage, spots radiophoniques, catalogues promotionnels et animations avec dégustation dans les magasins. « Nos produits sont présents dans 97 % des magasins de la grande distribution. Nous avons donc à notre portée un moyen de distribution qui est ultra-performant mais pas assez mis en avant, estime-t-il. Nous en avons besoin pour vider les caves et redynamiser nos structures. » Entre 2010 et 2018, la progression des surfaces sur le territoire de l’appellation a en effet été constante, de l’ordre de 1 à 2 % par an, pour atteindre près de 1 600 ha récoltés en 2019 [auxquels s’ajoutent les surfaces de trois autres appellations : Crémant de Die 23 ha, Châtillon-en-Diois 43 ha et coteaux de Die 1,5 ha, NDLR]. Mais, alors que les volumes de l’appellation progressaient, la courbe des ventes était plutôt orientée à la baisse. D’où l’urgence de relancer aujourd’hui la consommation.
Des annonces « rayon de soleil »
Avec l’appui du comité vin Auvergne-Rhône-Alpes, co-présidé par le Drômois Pierre Combat, la Région a déjà accordé au syndicat en décembre dernier une première aide pour une campagne d’affichage sur Lyon, Grenoble et Valence. Elle devrait également soutenir à hauteur de 70 %, sur des fonds Feader, une étude pour mieux cerner où et par qui est consommée la Clairette de Die et comment elle est perçue. Franck Monge espère que ce soutien pourra s’inscrire dans la durée et financer une campagne de communication sur le plus long terme.
Jean-Pierre Taite a assuré être à l’écoute des viticulteurs du Diois. « Le plan régional vin, voulu par Laurent Wauquiez, est doté de 9 millions d’euros depuis 2018. Il devrait passer à 10 M€. Aujourd’hui, je suis là pour vous écouter et décliner localement ce plan sur la Clairette de Die », a affirmé l’élu. Il promet également, « si nous sommes encore là en octobre », que la Région concrétisera avec la grande distribution la démarche « Ma région, ses terroirs ». « Nous avons le projet de signer des chartes avec quatre grosses enseignes, a indiqué Jean-Pierre Taite. Il y aurait là une vraie démarche pour communiquer sur les produits de la Région et mettre en avant la Clairette.» Des annonces que Franck Monge a qualifiées de « rayon de soleil » pour l’appellation. S’il espère ainsi voir repartir les ventes du côté de la grande distribution, il ne cache pas que certains vignerons de l’appellation sont en grande difficulté avec la crise sanitaire. « Le Covid a flingué la vente directe, les salons et autres évènements », a-t-il souligné. Bref, le territoire a besoin d’un coup de pouce urgent, c’est ce que Jean-Pierre Royannez, président de la chambre d’agriculture, a rappelé au vice-président de la Région : « Il faut un dispositif particulier pour aider la Clairette à repartir. C’est un excellent produit qui a peut-être besoin d’évoluer.»
S.Sabot