Aide internationale
L'ONU lance un appel aux donateurs pour aider l'Afghanistan face à la sécheresse

L'ONU a lancé le 28 août un appel pressant aux donateurs pour aider les agriculteurs afghans à lutter contre la sécheresse qui menace les moyens de subsistance de sept millions de personnes, rapporte l'AFP. 

L'ONU lance un appel aux donateurs pour aider l'Afghanistan face à la sécheresse

La sécheresse, la pandémie de Covid-19 et le déplacement de populations provoqué par l'offensive des Talibans, qui ont pris le contrôle du pays, «ont durement frappé les communautés rurales de l'Afghanistan, en particulier ses cultivateurs et éleveurs», s'alarme dans un communiqué l'agence des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO).

Pas moins de 14 millions d'Afghans, dont deux millions d'enfants, souffrent actuellement d'insécurité alimentaire aiguë, soit un Afghan sur trois. Au-delà du conflit, la population afghane était déjà aux prises avec une grave crise alimentaire, et 2021 était déjà partie pour être «une année extrêmement difficile» sur ce plan, souligne  la représentante du Programme alimentaire mondial (PAM) en Afghanistan, Mary-Ellen McGroarty. Outre les conséquences économiques de la pandémie de Covid-19, «le pays est aux prises avec un second épisode de sécheresse sévère en trois ans, explique-t-elle. Il y a eu une réduction de 40% de la récolte de blé, résultat d'un hiver parmi les plus secs depuis trente ans.» Une situation logiquement aggravée par le conflit qui touche le pays, avec des «fermiers incapables de récolter» (...) qui ont «fui leur maison», «des vergers détruits», ou encore des dommages aux infrastructures qui compromettent l'accès à la nourriture. L'impact combiné du conflit et de la sécheresse a entraîné une inflation des prix des denrées de base : le blé est 24% plus cher actuellement que sur la moyenne des cinq dernières années. En outre, trois millions de bêtes sont menacées.

«Si nous ne portons pas assistance aux personnes les plus affectées par la sécheresse sévère, nombre d'entre elles devront abandonner leurs fermes et seront déplacées, a prévenu le directeur général de la FAO, Qu Dongyu. Cela risque d'aggraver l'insécurité alimentaire et menace encore un peu plus la stabilité de l'Afghanistan.»

La FAO demande 18 millions de dollars (environ 15 millions d'euros) pour financer l'achat de graines de blé avant les semis en septembre, dont dépendent 250 000 cultivateurs et leurs familles, soit 1,5 million de personnes, alors que le rendement des récoltes en cours devrait être de 20% inférieur à celui de 2020.